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plant debout, et avec le même plantoir on le serre bien avec de la terre de côté. Cette dernière opération sert à bien fixer le plant à la terre et s’appelle borner ; elle a pour effet d’empêcher le plant d’être couché par les lombrics ou vers de terre, qui en attirent les feuilles dans leurs trous, de faciliter sa reprise et de le mettre en état de mieux résister aux gelées. La distance entre chaque plant dans une planche repiquée doit être de 8 à 10 centimètres.

L’oignon blanc ne craint pas la gelée ; il supporte les hivers les plus rigoureux, mais il craint les faux dégels. Celui que l’on a repiqué ou planté en novembre peut être bon à vendre du 1er  au 15 mai suivant. On peut aussi laisser le jeune plant passer l’hiver dans la planche où il a été semé, et ne le repiquer que quand les grandes gelées sont passées.

Quand, dans le courant de mai, l’oignon blanc est devenu gros à peu près comme un œuf de poule, on l’arrache, ou le met en bottes et on l’envoie à la halle ; mais les maraîchers qui ont beaucoup de terrain en laissent une partie tourner, grossir et mûrir, parce que l’oignon blanc, étant moins gros et plus doux que l’oignon rouge, est plus recherché dans les bonnes maisons.

Dans les terres légères et sèches, l’oignon demande de fréquents arrosements quand le temps se met à la sécheresse ; dans les terres grasses, il ne faut pas trop le pousser à la mouillure, parce qu’il pourrait tourner au gras, c’est à-dire fondre ou pourrir.