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ventes, pendant toute l’année, passe nécessairement par ses mains. Il faut donc, pour que l’établissement prospère, que le maraîcher ait une entière confiance en sa femme et que celle-ci n’en abuse jamais. La simplicité, la pureté des mœurs de la classe maraîchère, le désir constant de faire honorablement ses affaires, sont un garant suffisant contre tout ce qui pourrait troubler l’harmonie du ménage.

Les maraîchers font tous donner l’éducation primaire et les principes de la religion à leurs enfants : dès qu’ils peuvent manier la bêche, les enfants alternent l’étude avec le travail ; à l’âge de douze ans, le père, pour les encourager, leur abandonne un coin de terre où ils cultivent pour eux ce qui leur paraît le plus profitable. Là ils font usage de leur jeune expérience, ils s’aident de ce qu’ils ont vu faire et de ce qu’ils ont fait eux-mêmes pour le compte de leur père, et comme, pendant que leur plantation croît et grandit, ils entendent toujours parler d’économie par leur père et leur mère, ils s’accoutument à ne pas dépenser inutilement le produit de la vente de leur petite culture, et c’est ainsi qu’aujourd’hui beaucoup d’enfants de maraîchers, de l’âge de treize à quinze ans, ont déjà des économies placées à la caisse d’épargne.

Dans un établissement maraîcher, tout le monde se levant avant le jour, on mange à sept heures du matin, en travaillant ; on déjeune à dix heures ; on dîne à deux heures ; on soupe de huit à dix