Page:Moreau, Daverne - Manuel pratique de la culture maraichère de Paris.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la classe maraîchère doit gagner à ces communications, nous nous bornons à désirer qu’elles deviennent de plus en plus fréquentes.

Un établissement maraîcher, comme beaucoup d’autres, ne peut guère prospérer sans femme : si l’homme cultive le marais et le fait produire, la femme seule sait tirer parti de ses productions ; aussi un jeune maraîcher qui cherche à s’établir commence-t-il par se marier. L’un reçoit le titre de maître, l’autre celui de maîtresse. S’ils ne reçoivent pas en dot un marais tout monté, les commencements sont durs pour l’un et pour l’autre ; car, quelle que soit l’exiguïté d’un marais, les premières dépenses sont considérables : il faut qu’ils prennent des gens à gages ; il faut les nourrir et les coucher, ce qui n’exempte pas le maître et la maîtresse d’être les premiers et les derniers à l’ouvrage ; il faut qu’ils se montent en coffres, châssis, cloches ; il faut enfin faire un amas considérable de fumier, et ce n’est que quand ils ont tout cela à discrétion et sous la main que nos jeunes maraîchers peuvent travailler avec l’espoir de quelque profit. Mais l’amour du travail est tellement inhérent à la classe maraîchère et le travail lui-même, quoique violent et prolongé, est apparemment si salutaire, qu’on voit rarement un jeune établissement ne pas prospérer.

Le maître maraîcher est toujours à la tête de ses garçons et la maîtresse à la tête de ses femmes de journée : tandis que les hommes labourent,