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LIVRE I.

il trouva des vaisseaux portugais qui le ramenèrent dans son pays, contre toute espérance. »

Dès que Pierre eut achevé ce récit, je lui rendis grâces de son obligeance et de son empressement à me faire jouir de l’entretien d’un homme aussi extraordinaire ; puis j’abordais Raphaël, et après les saluts et compliments d’usage à une première entrevue, je le conduisis chez moi avec Pierre Gilles. Là, nous nous assîmes dans le jardin, sur un banc de gazon, et la conversation commença.

Raphaël me dit d’abord comment, après le départ de Vespuce, lui et ses compagnons, par leur douceur et leurs bons offices, s’attirèrent l’amitié des indigènes, et comment ils vécurent avec eux en paix et dans la meilleure intelligence. Il y eut même un prince, dont le pays et le nom m’échappent, qui leur accorda la protection la plus affectueuse. Sa libéralité leur fournissait barques et chariots, et tout ce qu’il fallait pour continuer leur voyage. Un guide fidèle avait ordre de les accompagner et