tendait avec des forces supérieures. La bataille (22 juin) fut sanglante ; les insurgés perdirent le tiers de leur monde ; le reste fut fait prisonnier. Audley fut décapité, couvert d’un habit de papier peint de ses armes renversées. Michel et Flammock furent traînés sur la claie, pendus et écartelés.
Ce prélat eut un bonheur unique en ces temps de guerres civiles, celui de terminer, au faîte du pouvoir et des honneurs, une longue vie politique, passée sous quatre règnes de dynasties différentes. Ce n’était pas un grand caractère, mais un esprit flexible, intelligent et rusé. Sa réputation commença à l’université d’Oxford dont il était membre et l’un des plus savants professeurs. Henri VI l’admit dans son conseil privé ; Edouard IV, loin de l’exclure de ce poste, lui donna une plus haute marque de faveur en le nommant évêque d’Ély, et l’un de ses exécuteurs testamentaires. Morton était présent à ce fameux conseil de la Tour, où le duc de Glocester fit tuer ou emprisonner les conseillers fidèles à Edouard V, et usurpa violemment la couronne. On sait que ce jour-là lord Hastings fut décapité, et que l’évêque d’Ély fut arrêté avec lord Stanley et l’archevêque d’Yorck. Glocester, devenu Richard III, sur une requête de l’université d’Oxford, tira Morton de la prison de la Tour où il était renfermé, et le mit sous la garde du duc de Buckingham, qui fit