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mencent à chanter les louanges de Dieu, et des symphonies d’instruments de musique interrompent ces chants par intervalles.

« Les instruments de la musique utopienne ont en grande partie d’autres formes que celles que nous voyons chez nous. La plupart sont plus harmonieux que les nôtres, et quelques-uns ne peuvent pas même leur être comparés. Mais ce qui donne à la musique utopienne, soit instrumentale, soit vocale, une supériorité incontestable, c’est qu’elle imite et qu’elle exprime toutes les affections de la nature avec une rare perfection. Les Utopiens accommodent si bien le son à la chose, ils peignent si vivement les supplications de la prière, la joie et la pitié, le trouble, le deuil et la colère ; en un mot, la forme de leur mélodie représente avec une telle vérité les sentiments les plus intimes, que l’âme de l’auditeur en est merveilleusement émue, pénétrée, enflammée.

« À la fin de l’office, le peuple et le prêtre récitent ensemble des prières solennelles for-