sure que le christianisme grandit, la faveur primitive diminue d’intensité en s’éloignant du foyer d’origine ; elle se refroidit au contact de la civilisation romaine, au milieu des affections et des soins de famille ; elle fléchit sous le poids des réactions passionnelles, et de mille servitudes de l’existence positive. Néanmoins, l’esprit de communauté ne fut pas perdu ; il éleva cette foule d’institutions religieuses et monastiques, véritables abstractions vivantes, qui ne sauraient servir de modèles, puisqu’elles sont édifiées sur la pauvreté, la continence et l’obéissance passive.
Que dire des doctrines matérialistes, qui prêchent la communauté en exaltant l’égoïsme et la fureur des jouissances ? Ces doctrines, considérées froidement, ont une tendance éminemment anticommunautaire. Elles détruisent le devoir, le dévouement, la morale et toute inspiration généreuse. Leur effet naturel, logique, est la dissolution des grandes masses sociales, le fractionnement des peuples en petites tribus. Aussi les matérialistes conséquents arrivent-ils à l’état sauvage ou à l’extrême tyrannie. Car, en l’absence de toute foi, de toute obligation divine ou de conscience, il n’y a qu’une tyrannie formidable qui puisse