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« Quoi qu’il en soit, beaucoup d’entre eux embrassèrent notre religion et furent purifiés par l’eau sainte du baptême ; malheureusement, parmi nous quatre (la mort de deux de nos compagnons nous avait réduits à ce nombre), pas un n’était prêtre. Ils ne purent donc, quoique initiés au reste des mystères, recevoir les sacrements que les prêtres chez nous ont seuls pouvoir de conférer ; néanmoins, ils ont une idée fort exacte de ces sacrements, et même ils les désirent de telle sorte que je les entendis agiter avec la plus grande chaleur la question de savoir : si un citoyen choisi par eux ne pourrait pas acquérir le caractère de prêtre. À mon départ, ils n’avaient encore élu personne, mais ils paraissaient résolus à le faire.

« Les habitants de l’île, qui ne croient pas au christianisme, ne s’opposent point à sa propagation, et ne maltraitent en aucune façon les nouveaux convertis. Un seul de nos néophytes fut arrêté en ma présence. Récemment baptisé, il prêchait en public, malgré nos con-