leur mari à l’armée. Loin d’y mettre obstacle, on les y exhorte fortement, et c’est pour elles un brillant titre d’honneur. Durant le combat, les époux sont placés au même poste, entourés de leurs fils, de leurs alliés et de leurs proches, afin que ceux-ci se prêtent un mutuel et rapide secours, qui sont portés de nature à se protéger les uns les autres, avec la plus ardente énergie.
« Le déshonneur et l’infamie attendent l’époux qui revient sans sa femme, le fils qui revient sans son père. Aussi, quand les Utopiens sont forcés d’en venir aux mains et que l’ennemi résiste, une longue et lugubre mêlée précipite le carnage et la mort. Ils cherchent de tout leur pouvoir à ne pas s’exposer eux-mêmes au combat, et à terminer la guerre au moyen des auxiliaires qu’ils tiennent à leur solde. Mais s’il y a pour eux nécessité absolue d’en venir aux mains, leur intrépidité, dans l’action, n’est pas moindre que leur prudence à l’éviter, tant que cela était possible.
« Ils ne jettent pas tout leur feu au premier