pas de lois, ou que les lois établies soient tellement embrouillées que, pour obtenir une signification véritable, il faille un génie supérieur, de longues discussions et de longues études ? Le jugement du vulgaire n’est pas assez métaphysique pour pénétrer ces profondeurs ; du reste, une vie occupée sans cesse à gagner en travaillant le pain de chaque jour n’y suffirait pas.
« Les peuples voisins envient le gouvernement de cette île fortunée ; ils sont puissamment attirés par la sagesse de ses institutions et les vertus de ses habitants. Les nations libres et qui se gouvernent par elles-mêmes (beaucoup d’entre elles ont été autrefois délivrées de la tyrannie par les Utopiens) vont demander à l’Utopie des magistrats pour un an ou pour cinq. À l’expiration de leur pouvoir, ces magistrats d’emprunt sont ramenés dans leur pays avec les honneurs qu’ils méritent, et d’autres partent pour les remplacer.
« Il est certain que les peuples qui agissent ainsi prennent le parti le plus favorable à