grand besoin de secours, c’est, aux yeux de nos insulaires, une lâche cruauté ; c’est encore enlever à la vieillesse tout espoir dans l’avenir et toute confiance dans la foi jurée. Car la vieillesse n’est-elle pas la mère de la maladie ; n’est-elle pas elle-même une maladie ?
« Il arrive quelquefois en Utopie que le mari et la femme, ne pouvant se convenir par incompatibilité d’humeur, cherchent de nouvelles moitiés, qui leur promettent une vie plus heureuse et plus douce. La demande en séparation doit être portée aux membres du sénat qui, après avoir scrupuleusement examiné l’affaire, eux et leurs femmes, rejettent ou autorisent le divorce. Dans ce dernier cas, les deux parties plaignantes se séparent d’un consentement mutuel, et convolent à de secondes noces.
« Le divorce est rarement permis ; les Utopiens savent que donner l’espérance de pouvoir se remarier facilement n’est pas le meilleur moyen de resserrer les nœuds de l’amour conjugal.