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le cœur et les sens de l’infortuné mari repousseront bien loin la femme dont il ne pourra plus se séparer de corps ; puisque, si la vérité n’apparaît qu’après la consommation du mariage, elle n’en détruit pas l’indissolubilité, et qu’il ne reste plus qu’à ronger son frein.

« Il faut donc que les lois fournissent un moyen infaillible de ne pas tomber dans le piège ; surtout en Utopie, où la polygamie est sévèrement proscrite, et où le mariage ne se dissout le plus souvent que par la mort, excepté le cas d’adultère et celui de mœurs absolument insupportables.

« Dans ces deux cas, le sénat donne à l’époux offensé le droit de se remarier ; l’autre est condamné à vivre perpétuellement dans l’infamie et le célibat.

« Il n’est permis sous aucun prétexte de répudier, malgré elle, une femme de conduite irréprochable, parce qu’il lui sera survenu quelque infirmité corporelle. Abandonner ainsi une épouse au moment où elle a le plus