leurs services. Ces derniers sont traités en tout comme les citoyens, excepté qu’on les fait travailler un peu plus, attendu qu’ils ont une plus grande habitude de la fatigue. Ils sont libres de partir quand ils le veulent, et jamais on ne les renvoie les mains vides.
« J’ai déjà dit quels soins affectueux les Utopiens ont pour les malades ; rien n’est épargné de ce qui peut contribuer à leur guérison, soit en remèdes, soit en aliments.
« Les malheureux affligés de maux incurables reçoivent toutes les consolations, toutes les assiduités, tous les soulagements moraux et physiques capables de leur rendre la vie supportable. Mais, lorsque à ces maux incurables se joignent d’atroces souffrances, que rien ne peut suspendre ou adoucir, les prêtres et les magistrats se présentent au patient, et lui apportent l’exhortation suprême.
« Ils lui représentent qu’il est dépouillé des biens et des fonctions de la vie ; qu’il ne fait que survivre à sa propre mort, en demeurant ainsi à charge à soi-même et aux autres. Ils