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de petite taille, il est plus vigoureux qu’il ne le paraît extérieurement. L’île n’est pas d’une égale fertilité en tous lieux ; l’air n’y est pas partout également pur et salubre. Les habitants combattent par la tempérance les influences funestes de l’atmosphère ; ils corrigent le sol au moyen d’une excellente culture ; en sorte que nulle autre part on ne vit jamais de plus riche bétail, ni de plus abondantes récoltes. Nulle autre part la vie de l’homme n’est plus longue et les maladies moins nombreuses.

« Non seulement les citoyens agriculteurs exécutent avec une grande perfection les travaux qui fertilisent une terre naturellement ingrate  ; mais le peuple en masse est employé quelquefois à déraciner des forêts mal situées pour la commodité du transport, puis à en planter de nouvelles près de la mer, des fleuves ou des villes ; car, de tous les produits du sol, le bois est le plus difficile à transporter par terre.

« Le peuple utopien est spirituel, aimable,