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quefois aux femmes grosses, elles puissent sortir sans déranger personne, et se retirer dans l’appartement des nourrices.

« Les nourrices se tiennent à part, avec leur nourrissons, dans des salles particulières où il y a toujours du feu, de l’eau propre et des berceaux ; en sorte qu’elles peuvent coucher leurs enfants, les démailloter et les faire jouer près du feu.

« Chaque mère allaite son enfant, hors le cas de mort ou de la maladie. Dans ces deux cas, les femmes des syphograntes cherchent une nourrice au plus vite, et il ne leur est pas difficile d’en trouver. Les femmes en état de rendre ce service s’offrent d’elles-mêmes avec empressement. D’ailleurs, cette fonction est une des plus honorables, et l’enfant appartient à sa nourrice comme à sa mère.

« Dans la salle des nourrices sont aussi les enfants qui n’ont pas encore cinq ans accomplis. Les garçons et les filles, depuis l’âge de puberté jusqu’à celui du mariage, font le service de la table. Ceux qui sont plus jeunes et