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pour y dîner ou pour y souper en commun, à l’exception des individus alités chez eux ou à l’hospice. Il est permis d’aller chercher des vivres au marché pour sa consommation particulière, après que les tables publiques ont été complètement pourvues. Mais les Utopiens n’usent jamais de ce droit, sans de graves motifs ; et si chacun est libre de manger chez soi, personne ne trouve plaisir à le faire. Car c’est folie de se donner la peine d’apprêter un mauvais dîner, quand on peut en avoir un bien meilleur à quelques pas.

« Les esclaves sont chargés des travaux de cuisine les plus sales et les plus pénibles. Les femmes font cuire les aliments, assaisonnent les mets, servent et desservent la table. Elles se remplacent dans cet emploi famille par famille.

« On dresse trois tables, ou plus, suivant le nombre des convives. Les hommes sont assis du côté de la muraille ; les femmes sont placées vis-à-vis, afin que s’il prenait à celles-ci une indisposition subite, ce qui arrive quel-