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« Le temps compris entre le travail, les repas et le sommeil, chacun est libre de l’employer à sa guise. Loin d’abuser de ces heures de loisir, en s’abandonnant au luxe et à la paresse, ils se reposent en variant leurs occupations et leurs travaux. Ils peuvent le faire avec succès, grâce à cette institution vraiment admirable.

« Tous les matins, des cours publics sont ouverts avant le lever du soleil. Les seuls individus spécialement destinés aux lettres sont obligés de suivre ces cours ; mais tout le monde a droit d’y assister, les femmes comme les hommes, quelles que soient leurs professions. Le peuple y accourt en foule ; et chacun s’attache à la branche d’enseignement qui est le plus en rapport avec son industrie et ses goûts.

« Quelques-uns, pendant les heures de liberté, se livrent de préférence à l’exercice de leur état. Ce sont les hommes dont l’esprit n’aime pas s’élever à des spéculations abstraites. Loin de les en empêcher, on les approuve, au contraire, de se rendre ainsi constamment utiles à leurs concitoyens.