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                  Livre 1.                    37
» mieux faire le dernier métier que le premier.
» Dans cette déplorable conjoncture, le com-
» ble du malheur, ſans doute, eſt de voir
» le luxe effréné triompher inſolemment au-
» jourd’hui parmi vous. Dans quel ſiecle, je
» vous prie, le faſte a-t-il jamais oſé paraître
» avec autant d’audace & d’impudence qu’il ſe
» produit dans le nôtre? De quel excès n’eſt-
» il pas capable, lorſqu’il peut tout ſe permet-
» tre impunément? Il a confondu tous les
» états; il a renverſé les barrières qui ſépa-
» raient tous les ordres & les diſtinguaient;
» c’eſt lui qui revêt de ſes livrées chamarrées
» d’or & d’argent la valetaille de vos Sei-
» gneurs, & vos Marchands, & vos Ouvriers.
» C’eſt lui qui, piquant la ſtupide vanité des
» Artiſans & même des Villageois, les fait
» rougir de leur heureuſe médiocrité, & les
» contraint de ſubſtituer les galons à la ſim-
» plicité de leurs anciens vêtemens; à la fru-
» galité de leurs mets ſalubres, toutes les ſuper-
» fluités meurtrières de vos tables ſplendides.
» Dans quel autre ſiecle encore a t-on vu les
» temples de la débauche & de l’incontinence
» plus fréquentés que dans le nôtre? Les cruels
» jeux de haſard, les cartes, les dés, le palet,
» la paume, le billard, & tant d’autres que je
» ne nomme point, ne ſont-ils pas des expé-
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