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» dait le ſecours d’un grand nombre de bras
» pour être mis en valeur. C’eſt, n’en doutez
» pas, de cet abandon des campagnes que
» provient la cherté exceſſive des grains &
» des autres denrées néceſſaires à la vie, qui
» ſe fait ſentir dans pluſieurs de vos provinces.
» Je dis plus; de là provient encore ce prix
» exorbitant des laines, même les plus com-
» munes, qui ont tout à coup monté ſi haut,
» que ces nombreux eſſaims d’ouvriers em-
» ployés dans vos manufactures de draps, reſ
» tent, la plupart du temps, ſans ouvrage,
» parce que les Entrepreneurs ne peuvent, à
» prix d’argenr, ſe procurer de ces laines. Il
» ſemble que le ciel, irrité de ces dépréda-
» tions effroyables, ait voulu tirer une ven-
» geance marquée de l’avarice & de l’inſenſi-
» bilité de leurs auteurs. A peine vos pâturages,
» à peine vos troupeaux ſe ſont-ils ſi fort accrus,
» que la clavelée en a fait périr une quantité
» prodigieuſe. Ah! que le courroux céleſte
» n’eft-il tombé ſur les ſeules têtes de ces im-
» pitoyables & avares poſſeſſeurs! La juſtice
» divine n’en eût que mieux éclaté! Enfin,
» quoique le nombre des brebis ſoit plus que
» centuplé, vous voyez que le prix des toi-
» ſons ne diminue point. La mode des privi-
» lèges excluſifs en faveur d’un ſeul eſt ce-