truction entièrement ſemblable à celle de nos bâtimens. Les voiles de ceux-ci étaient, ainfi que les nôtres, de toile fabriquée avec du chanvre : leur mâture était fort élevée. Leurs Capitaines avaient une connaiſſance aſſez ſuivie des vents, de la carte, & de l’aſtronomie. Je leur enſeignai l’uſage de la bouſſole, & leur reconnaiſſance à mon égard fut ſans bornes. La crainte de ſe perdre les avait retenus juſqu’alors. Ils n’avaient point oſe entreprendre de longs trajets, & leur navigation ſe bornait à des croiſieres, encore ne ſe riſquaient-ils à tenir la mer que durant l'été. Aujourd’hui qu’ils ont l’aiguille aimantée, ils affrontent, au milieu de la ſaiſon des tempêtes, les dangers les plus imminens. Le courage, qui leur eſt naturel, & la confiance qu’ils ont en eux-mêmes, bien plus que la certitude phyſique de pouvoir impunément braver tous les périls, leur inſpire cette hardiſſe. Faſſe le ciel que leur imprudence ne tourne pas à leur grand deſavantage, une découverte que je ne leur ai procurée que dans la ſeule vue de concourir à leur cornmune proſpérité» !
Raphaël nous raconta de plus tout ce qu’il avait vu d’extraordinaire dans ce nouveau monde. Je ſupprime ce détail, qui ſerait trop
