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Préface.

cru devoir me permettre une pareille licence. J’ai traduit littéralement mon Auteur avec ſes beautés & ſes défauts. Cette exactitude, dont M. de Querlon m’avait ſu ſi bon gré, m’a attiré un vif reproche de la part de M. de S.-A***, qui, dans le Mercure de France, rendit compte de ma traduction, lorſqu’elle parut en 1780. J’ai tort, ſuivant ce juge ſévere, d’avoir traduit à la lettre l’ouvrage de T. Morus. J’aurais du élaguer certains morceaux, changer certaines idées. Ces conſeils peuvent avoir leur mérite ; mais en les ſuivant, j’aurais fait un livre de ma façon ; je n’aurais point fait une traduction de l’Utopie, & c’eſt ce que je voulais faire, plutôt qu’un roman de ma compoſition, qui certes n’aurait pas valu celui que j’aurais eu la ſotte vanité de facrifier. Quand les idées des autres ſont bonnes, quand, à ce titre,