Page:Moréri - Grand dictionnaire historique - 1759 - vol. 8.djvu/7

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE GRAND
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE,
ou
LE MÉLANGE CURIEUX
DE LHISTOIRE
SACRÉE ET PROFANE.


O CETTE lettre a été quelquefois mise pour e ; comme vorsus, pour versus ; voster, pour vester ; & pour u ; comme servos, pour servus ; volgos, pour vulgus. On s’en est aussi quelquefois servi pour au ; comme plodo, clostra, coda, pour plaudo, claustra, cauda. Chez les Latins l’O avoit beaucoup d’affinité avec l’U, & ils confondoient & prononçoient de même ces deux lettres, parce qu’ils prononcoient l’u, par ou, comme le prononcent presque toutes les nations, à l’exception des François. Ainsi ils mettoient Consol, pour ConsuL. Les Grecs ont deux sortes d’O ; l’O qui se prononce d’un son clair & bref, qu’ils appellent Omicron, c’est-à-dire, petit o ; & l’autre, appelle Omega ω, c’est-à-dire, grand O, qui se prononce d’un son plus grave & plus long, comme deux O. L’O des Latins approche plus du son de l’ο, comme nous l’apprenons par ces deux vers d’Ausone.

Hoc tereti argutoque Sono legit Attica gens O,
Ω Quod & O Græcum conpensat romula vox O.

Nous avons encore dans le françois deux prononciations de l’O, une bréve, comme dans hotte, & cotte ; & une longue, marquée par une s jointe, ou avec un accent circonflexe ; comme dans hoste ou hôte, coste ou côte. Elle sert encore pour admirer, pour appeller, pour desirer : & c’est une voix de raillerie & d’indignation. O, a été aussi pris pour le symbole de l’éternité, parce qu’on n’apperçoit point où commence cette lettre, ni où elle finit.

Grégoire de Tours nous apprend, que le roi Chilpéric voulut ajouter une nouvelle lettre O dans l’alphabet des François, avec trois autres lettres. C’étoit Φ, Χ, Θ, qui se prononcent, ph, ch, th. Il fit pour ce sujet, des ordonnances très-sévéres ; mais comme ces lettres étoient inutiles, cette nouveauté n’eut point de suite. * Grégoire de Tours, l. 5 hist. c. 44.

O


O(D’) C’est le nom d’une famille illustre de France. Jean d’O, seigneur de Maillebois, &c. capitaine de la garde Ecossoise du roi, épousa l’an 1534 Hélène d’Illiers, dame de Manou, fille de Jean d’Illiers, seigneur de Manou, frère de René d’Illiers, seigneur de Marcoussi, & de Miles ou Milon d’Illiers, évêque de Chartres, dont il eut François, qui suit ; Jean, seigneur de Manou, dont la postérité sera rapportée après celle de son frère-aîné ; René, seigneur du Fresne, mort sans lignée ; Louis, seigneur de Ferrieres,