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Antoine, & celle de Montmajour, l’an 1502, soutint le droit qu’il avoit de présider aux états de Dauphiné, en l’absence de l’évêque, & y fut maintenu par le parlement. Ce fut de son temps que l’empereur Maximilien I donna à son ordre l’écu des armes de l’empire. Mitte alla l’an 1521 à Rome ; & outre diverses graces qu’il obtint du pape Léon X, qui vivoit encore, il fut mis au nombre des prélats domestiques de sa sainteté. A son retour il publia sept lettres attribuées à saint Antoine, qu’on n’avoit point encore imprimées. Théodore les avoit tirées de la bibliothéque des princes de la Mirande, Jean & François Pic. Symphorien Champier, médecin d’Antoine, duc de Lorraine, les accompagna de quelques remarques, qui servirent à leur donner de l’éclaircissement. L’abbé de saint Antoine étoit uni avec ce duc d’une étroire amitié, & n’en fut séparé que par la mort, qui l’emporta à Nanci, le 28 décembre de l’an 1527. Son corp fut enterré dans la commanderie de son ordre, à Pont-à-Mousson. * Nicolas Chorier, l’histoire & l’état politique du Dauphiné.

MITTE, maison connue sous le nom de Mitte-Chevrieres & Saint-Chamont, dans le Lyonnois, a produit de grands hommes. Jacques Mitte, seigneur de Chevrieres & de Saint-Chamont, lieutenant général au gouvernement du Lyonnais, &c. étoit fils de Jean Mitte, dit de Miolans, seigneur de Chevrieres, & fut fait chevalier des ordres l’an 1598, par le roi Henri IV. Il épousa 1o. Gabrielle, de Saint-Chamont, fille & héritiere de Christophe, seigneur de Saint-Chamont ; 2o. Gabrielle de Guadagne, fille de Guillaume de Guadagne, seigneur de Bothéon, &c. sénéchal et gouverneur du Lyonnais, conseiller d’état, chevalier du Saint-Esprit, et de Jeanne de Sugni. Du premier lit , il eut Melchior Mitte de Miolans, qui suit ; Gasparde, mariée 1o. à Jean-Timoléon de Beaufort, marquis de Canillac ; 2o. à Guillaume de l’Aubespine, marquis de Châteauneuf ; & 3o. à Henri de la Châtre, comte de Nancei. Du second lit vint Jean-François, mort jeune. Melchior Mitte de Miolans, marquis de Saint-Chamont, seigneur de Chevrieres, &c. fut ambassadeur extraordinaire à Rome, chevalier du Saint-Esprit l’an 1619, s’aquit une grande réputation, & mourrut à Paris le 10 septembre de l’an 1649. Il avoit épousé Isabeau de Tournon, fille de Juste-Louis-Joseph de Tournon, comte de Roussilon, & de Magdeléne de la Rochefaucault, dont il eut Louis, marquis de Saint-Chamont, mort sans alliance l’an 1640 ; Léon-François, abbé de Soraise ; Henri, marquis de Saint-Chamont, & comte de Miolans, mort l’an 1665, sans laisser d’enfans de Susanne-Charlotte de Gramont ; François, chanoine & comte de Lyon ; Armand, seigneur de Chevrieres, Françoise, religieuse au premier monastere des filles de Sainte Marie de Lyon ; & Marie-Isabeau, alliée à Louis de Cardillac, comte de Bioule, chevalier du Saint-Esprit, & lieutenant général au gouvernement de Langudoc.

MITTENWALD, village de l’évêché de Freisingen en Baviere. Il est près de l’Iser, à cinq lieues d’inspruck, vers le nord-ouest. Quelques géographes le prennent pour l’ancienne Inutrium, petite ville ou bourg de la Vindélicie. * Mati. diction.

MITYLENE (Mitylène) grande ville de Lesbos, ainsi appellée du nom de Mitylène, fille de Macaris. Elle étoit autrefois ville archiépiscopale. Vitruve remarque que les édifices de cette ville étoient magnifiques ; mais qu’à cause de sa situation, elle étoit mal saine en certain temps. Cicéron & Horace en parlent comme d’une ville très-belle & très-agréable. Il y avoit deux beaux ports. Elle s’appelle à présent Metelin ; & est sous la domination des Turcs. * Cicero, contr. Rullum. Horat. l. 1, epist. 11. Longus Sophista, Pœmenicorum, l. 1. Vitruve, l. 1 c. 6. Etienne de Byzance, dans son traité des villes, Vossius. Nicolaus Lloid.

MIVILLE, cherchez MIDLETON.

MIXE, la terre Mixe. C’est un petit pays de Gascogne. Il est dans la basse Navarre. Saint-Palais en est la capitale. * Mati, diction.

MIZAULD (Antoine) étoit né à Montluçon, petite ville du Bourbonnois. il fit une partie de ses études à Bourges, & en acheva le cours à Paris. Oronce Finé y enseignoit les mathématiques avec beaucoup de réputation : Mizauld se rendit son difciple; devint son ami, & dans la suite il écrivit sa vie. De l’étude des mathématiques, il passa, à celle de la médecine, qu’il exerça avec tant de réputation, qu’il résolut de fixer son séjour à Paris ; mais l’amour des sciences curieuses & vaines, ne tarda pas à l’entraîner ; & s’il s’y acquit quelque nom parmi ceux qui étoient amateurs de ces mêmes vanités, il y perdit sa fortune & sa santé, aussi-bien que la gloire solide qu’il eût retirée en continuant de se rendre utile par l’exercice de la médecine. Cependant comme l’astrologie & la recherche des secrets de la nature étoient du goût de son siécle, il obtint l’estime & l’amitié des savans ; & à Paris principalement, il fut recherché par les personnes les plus distinguées par leur rang & par leur science. Il eut l’honneur de compter entre ses protecteurs, Jean Olivier, fils du chancelier de ce nom, Pierre Séguier, président au parlement de Paris, Jacques Gougnon, doyen de l’église de Beauvais, & Jean le Charron, prévôt des marchands de Paris. Les marques d’affection & les bienfaits qu’il reçut de la famille des Minards, l’attacherent particulierement à cette maison ; & il n’oublia rien pour en témoigner sa reconnoissance. Il dédia à Antoine Minard, chanoine de l’église de Paris, le second livre de ses secrets de la nature, & le troisiéme à Pierre Minard, conseiller au parlement de Paris. Antoine & Pierre étoient fils du président Minard, qui fut assassinë pour s’être déclaré avec trop de franchise contre les Prétendus Réformés. Mizauld déplora ce meurtre dans une piéce latine, ou il fait en même temps l’éloge de ce président. Les systêmes de Mizauld plurent par leur nouveauté. D’un côté il supposoit un accord harmonique & une analogie parfaite entre les corps célestes & les corps terrestres : c’est le fonds sur lequel il a établi tout ce qui a rapport à l’astronomie dans ses ouvrages. D’un autre côté, il paroît qu’il vouloit que la botanique réglât tout dans la guérison des maladies ; il substituoit l’usage des plantes médicinales aux remwdes composés que fournit la pharmacie ; & ce dernier systême lui attira la jalousie & la haine des médecins de son temps, dont la plupart étoient plus charlatans qu’habiles. Ce qu’on ne peut contester, c’est que Mizauld, sans se départir de ses principes, fit de grands progrès dans la médecine, la physique & l’astronomie ; & que s’il eut beaucoup d’envieux, il n’eut pas moins de protecteurs & de défenseurs respectables & accrédités. Il étoit extrêmement laborieux ; & joignoit à une érudition peu commune pour son siécle, un jugement droit & beaucoup de probité. Ses écrits qui sont en grand nombre, étoient lus avec avidité, quoique pleins d’opinions singulieres, & on peut encore au moins les parcourir aujourd’hui avec quelque utilité. Frédéric Morel qui en imprima la plus