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& charitables envers les pauvres, avec l’histoire de Cariton, en 1641, in-12, à Lyon. 3. La chasteté récompensée, ou l’histoire des sept pucelles, à Bourg en Bresse, en 1643, in-8º. 4. Histoires véritables & curiuses, où sont représentées les aventures étranges des personnes illustres, à Lyon en 1644. Il a laissé plusieurs ouvrages manuscrits, dont on peut voir la liste dans l’histoire latine des Célestins de la congrégation de France, par le P. Becquet, in-4º, page 205.

GONSALVE ou GONDISALVE (Martin) Espagnol, qui vivoit l’an 1359, étoit devenu si extravagant, qu’il publioit qu’il étoit frere de saint Michel ; & que Dieu lui conservoit la place que Lucifer avoit perdue par sa chute. Il se vantoit d’être la premiere vérité, l’échelle du ciel, & celui qui devoit venir combattre l’Antechrist. L’archevêque de Tolede n’ayant pu le guérir de sa folie, le condamna à être brulé. * Sponde, A. C. 1359, n. 4.

GONSALVE DE CORDOUE, cherchez CORDOUE.

GONTAUT, cherchez BIRON.

GONTHERE ou GONTHERUS, moine de l’ordre de Cîteaux, dans le monastere de Parisis, au diocèse de Basle, vivoit dans le XIII siécle, & mourut le 11 mars 1223. On a de lui Historia Constantinopolitana sub Balduino, circa annum Domini 1203, que Canisius a donnée au tome V de ses antiquæ. lectiones. Gonthere a composé cette histoire sur ce qu’il avoit appris de son abbé nommé Martin, qui s’étoit trouvé à la prise de Constantinople par les François. * Bellarmin, de script eccles. Vossius. Charles de Visch. Le Mire. Possevin. Canisius, t. V. antiq. lect. 2 partie, pag. 358-393.

GONTHAIRE, ou GONTIER, second fils de Clodomir, roi d’Orléans, & de Gondioque, fut élevé avec ses freres Thibaud & Cloud, auprès de sainte Clotilde leur aïeul. Clotaire I leur oncle, les en ayant arrachés par adresse, massacra en 532 les deux premiers, qui furent enterrés dans l’église de saint Pierre & de saint Paul, dite aujourd’hui sainte Genevieve du Mont. * Grégoire de Tours, l. 3, c. 18. hist.

GONTHAIRE ou GONTHIER, prince François, étoit fils de Clotaire I, & d’Ingonde, En 534 le roi son pere le mit à la tête d’une armée qu’il envoyoit contre les Goths. Gonthier, qui n’étoit alors âgé que de quinze ou seize ans, mourut peu de temps après. * Grégoire de Tours, l. 4, c. 3. Valois, de gest. Franc.

GONTHIER, moine d’Elnone, ou de saint Amand, mort au commencement du XII siécle, se fit connoître dès 1064. Il paroît par un de ses écrits, où il rapporte un événement arrivé en 1107, qu’il vécut au moins jusqu’en l’année suivante. Plusieurs auteurs ont confondu ce Gonthier avec un autre religieux du même nom & du même monastere, auteur du fameux poëme intitulé Ligurinus, qui fait le sujet de l’article suivant. Mais une preuve incontestable que celui dont il est ici question étoit beaucoup plus ancien que l’autre, c’est que Sigebert, mort dès 1112, lui a donné place entre les écrivains ecclésiastiques, dont il a fait le catalogue. Trithême, qui a eu occasion de parler des deux, les a distingués clairement l’un de l’autre. Le premier, selon Sigebert, son contemporain, avoit écrit en vers les actes du martyre de S. Cyriaque ; on ne connoît plus cet ouvrage. Il est auteur de la relation des miracles qui s’opererent pendant le transport circulaire qu’on fit des reliques de S. Amand en 1107. On trouve cette relation parmi les œuvres de Philippe, abbé de Bonne-Esperance : les Bollandistes l’ont aussi donnée au sixiéme jour de février. Trithême attribue encore à Gonthier une vie de S. Amand en vers, quelques homélies prononcées devant ses freres, & quelques lettres. * D. Rivet, histoire litter. de la France, tome IX.

GONTHIER, Guntherus, moine de S. Amand, célebre poëte qui vivoit dans le XII siécle, vers l’an 1160, fut estimé à cause de ses poësies, qui tenoient plus de la pureté des anciens, que de la barbarie de son temps. Il composa un poëme en dix livres, sur les expéditions de l’empereur Frederic Barberousse dans la Ligurie & la Lombardie, & donna à cet ouvrage le titre de Ligurinus, seu de Gestis Friderici Barberossæ imperatoris. C’est ce même poëme que le cardinal Baronius & d’autres citent sous le nom de Ligurinus. Nous en avons diverses éditions ; de Strasbourg en 1531, de Basle en 1569, de Francfort en 1584, & d’ailleurs : on l’a aussi mis dans le troisiéme volume des auteurs de l’histoire d’Allemagne. Jacques Spigelius & Conrad Rittershusius y ont fait des notes. Gonthier parle ainsi de lui-même sur la fin du dixiéme livre de son poëme.

Hoc quoque me famæ si defint càtera, solum
Conciliarc potest, quòd jam per multa latentes
Sæcula, nec clausis prodire penatibus ausas
Picrides vulgare para, priseumque nitorem
Reddere carmunibus, tardosque citare poëtas, &c.

Gonthier composa aussi un ouvrage intitulé, De oratione, jejunio, & elcemosyna en treize livres, imprimé à Basle en 1504 & 1507. Trithême, in catal. Vossius, de hist. Lat. Valere André, biblioth, Belg. &c.

GONTHIER, archevêque de Cologne, premier chapelain, c’est-à-dire, grand aumônier du roi Charles le Chauve, fut mis sur le siége de Cologne en l’année 851. Il se trouva l’an 859 aux conciles de Metz & de Toul, & s’acquit une grande réputation ; mais la complaisance qu’il eut pour Valdrade sa sœur, fut une source de chagrins pour lui. Lothaire II, roi de Lorraine, aimoit cette dame ; & pour l’épouser, il voulut répudier Thietberge, qui étoit sa femme. Gonthier se joignant à Teutgard, archevêque de Trêves, accusa la reine de plusieurs crimes, dans un concile, & la fit répudier. Thietberge en appella au pape Nicolas I, qui envoya des légats en France. Ceux-ci gagnés par les présens de Gonthier, dans le concile de Metz, approuverent le divorce. Le pape en étant averti, assembla l’an 863 un concile à Rome, & y condamna ses légats avec Theutgard & Gonthier. Ce dernier alla l’année d’après à Rome ; mais n’ayant pu fléchir le pape Nicolas, il continua à faire les fonctions d’évêque, & mourut le 8 juillet 870. * Consultez Othon de Frifinghen ; Reginon ; les annales de Fulde ; les capitulaires de Charles le Chauve ; Anastase ; Sainte-Marthe ; Gelenius ; Cratepolius, &c.

GONTHON, cherchez GONZON.

GONTIER ou GUNTHERUS, évêque de Bamberg, cherchez GUNTHIER.

GONTIER, nommé empereur d’Allemagne, étoit auparavant comte de Schwartzembourg, dans la Thuringe. On l’élut en 1346 pour l’opposer â Charles, roi de Bohême, qu’un autre parti avoit élu empereur. Pendant que ces deux concurrens se disposoient à la guerre, pour se rendre maîtres de l’empire, Gontier mourut de poison à Francfort, à l'âge de 45 ans, six mois après son élection. Ce fut un médecin qui le lui présenta comme une médecine. On l’enterra dans l’église de saint Barthelemi, & on lui fit des funérailles royales, auxquelles assista Charles son adversaire. Gontier étoit un prince courageux & digne de l’empire. Ahafuerus Fritschius a fait imprimer en 1677, â Leipsick & à Iène, un petit livre, où les curieux apprendront non-seulement l’histoire de cet empereur ; mais aussi plusieurs antiquités, tirées des archives d’Allemagne.

GONTIER (Jean & Léonard) freres, peintres en verre, étoient Champenois, & peut-être de Troyes. Ils se sont distingués vers la fin du seiziéme siécle, &c au commencement du suivant, tant pour les figures que pour les ornemens. On en a des preuves dans les vitres de leur façon, qui se voient dans les églises de saine Etienne de Troye, & de saint Martin ès Vignes, à l’hôtel des arquebusiers, & dans les cabinets des curieux de la même ville. Léonard Gontier a peint la vitre de