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latoria : De prœcipuo cartesianismi dogmate : Enfin, stylus naturiæ index, dissertatio academica, in qua traditur ars sane mirabilis auctorem quemlibet ex stylo dignoscendi, & germanos scriptorum libros secernendi ab adulterinis. Ce recueil est dédié à l’université de Toulouse : il en est parlé dans la continuation de la bibliothèque des auteurs ecclésiastiques de M. du Pin, faite du diX-huitième siécle, tome I, page 280. 5. Scientia religionis universa, sive christiana theologia, , historiæ ecclesiasticæ novâ metodo sociata, quæstiones juris & facti complectens. Tomus primus in serie quæstionum juris ; à Paris, en 1689, in-8 °. Ce volume contient les questions que l'on appelle Prolégomènes. 6. Scientiæ religionis seu theologiæ christianæ cum historia ecclefiafâcàfociata pars prima : Deus infe unus & trirïus : Tomus fenndus iafiric queeptonum juris ; à Paris ", en 1 689, *Vz-8 g . 7. Concio a cade mica de vigUanliapro cuflodia religionis, bzlli prafertim temport ïiccejfaria ; à Toulouse, en 1693, z«-8 Q . 8. Antiprebabilifmus y Jîve traclatus théologiens fidelem totius probabï* lifmifiateram continent y in quo ex raùonibus divinis acccuratè examinateur feu vérhas feu faljttas cujufcunqueprobabilifmi in materiâ morali ; à Paris, en 1703, in - 4 . M. Dupiu a donné une analyfe de cet ouvrage dans fa bibliothèque des auteurs ectléfafiiques -du dix - huitième iiccle, première partie, pag. 15S& suivantes. Il finie cette analyfe par ces paroles. » Cet ouvrage mérite l’estime du public. L’auteur y donne un grand eXempie de l’amour fincere que Ton doit avoir pour la

?> vérité. Il avoue que pour la suivre » il a été obligé de

« se défaire de tous ses préjugés, de tenir pour fufpe&s « des raisonnemens qui lui avoient paru jusqu alors des »> démonstrations, 8c de rétracter les premiers sentimens, après les avoir enseignés pendant vibgt années •> entières. « * Extrait en partie d’un mémoire manuscrit, communiqué pat le P. Oudin, Jésuite.

GISBERT (Blaise) né à Cahors, comme le précédent, le 11 février 1657, entra pareillement dans la société des Jésuites, le 1 de septembre de l’an 1672. Il enseigna aussi les humanités & la rhétorique ; mais après quelques années passées dans ces emplois, il s’engagea dans celui de la prédication qu’il exerça, dit-on, avec beaucoup de succès. Il passa les dernières années de sa vie dans le collège de ïa société à Montpellier, & il y mourut le 8 février 1731. On a de lui : 1. L’art d’élever un prince, dédié à M. le duc de Bourgogne, à Paris, en 1687, in- 4°. Cet ouvrage a été réimprimé en 1688, à Paris, deux volumes in-12, sous ce titre : L’art de former l’esprit & le cœur d’un prince. 2. La philosophie du prince, ou la véritable idée de la nouvelle & de l’ancienne philosophie, dédiée à M. le duc de Bourgogne ; à Paris, en 1689, in-8°. Il y en a qui ont attribué cet ouvrage au P. Jean Galimart, de la même société ; mais on croit qu’il n’a eu soin que de l’édition qui en fut faite à Paris. 3. Le bon goût de l’éloquence chrétienne ; à Lyon, chez Antoine Boudet, en 1701, in-12, & réimprimé sous ce titre : L’Eloquence chrétienne dans l’idée & dans la pratique : à Lyon, en 1714, in-4°. Jacques l’Enfant, savant protestant, a donné une troisième édition de cet ouvrage, avec des notes, à Amsterdam, en 1728, in-12. Ce même livre du P. Gisbert a paru aussi traduit en italien, & encore en allemand. Feu M. Gibert a donné une longue analyse du même ouvrage dans ses Jugemens des savans sur les auteurs qui ont traité de la rhétorique, tome III, pag. 410 & suivantes, jusqu’à 430. 4. Le P. Gisbert a laissé une histoire critique de l’art de prêcher chez les François, depuis les premières années du règne de François I, jusqu’au règne de Louis XV. Cet ouvrage est achevé, excepté que l’auteur ne l’avoit pas revu. * Extrait en partie d’un mémoire manuscrit du P. Oudin.

GISCALA (Jean de) ainsi nommé de la ville de Giscala dans la Galilée, se fit chef des factieux, qui défendirent cette ville contre Tite, fils de l’empereur Vespasien. Il se jetta depuis dans Jérusalem, où il attira à son parti la faction des zélateurs, avec lesquels il pro-


fana le temple, & exerça mille cruautés sur les sacrificateurs & sur le peuple. Après avoir soutenu le siége de Jérusalem jusqu’a l’extrémité, il tomba entre les mains des Romains, & fut condamné à une prison perpétuelle, l’an 70 de Jésus-Christ. * Josephe, guerre des Juifs, l, 4, 5 & 6.

GISCON, fils d’Himilcon, capitaine des Carthaginois, après avoir fait la guerre en Afrique avec beaucoup de bonheur, fut banni par ses concitoyens, qui étant jaloux de sa gloire, l’accuserent d’avoir injustement fait mourir son frère, sous prétexte d’avoir aspiré à la tyrannie. Il fut ensuite rappellé dans sa patrie ; & ses ennemis ayant été livrés à sa discrétion par ordre du sénat de Carthage, il se contenta de les faire prosterner par terre, & de leur presser le cou sous l’un de ses pieds ; voulant marquer par cette action, que la plus belle vengeance est d’abattre ses ennemis, & de leur pardonner. Peu de temps après, il fut nommé général d’une armée pour la Sicile, & fit envoyer des ambassadeurs en Sicile, qui conclurent la paix avec Timoleon, général des Corinthiens, à condition que toutes les villes fondées par des colonies grecques seroient entièrement libres. Ce fut, selon Diodore, la quatriéme année de la CXVII olympiade, & l’an 309 avant J. C. * Diodore, l. 16. Plutarque, in Timol.

GISELE, sœur de l’empereur Charlemagne, fut abbesse de Chelles, & :, comme on le croit, de Notre-Dame de Soifïbnsj mais on ignore quand elle eut cette dernière abbaye, & il n’est pas même bien certain qu’elle l’aie

polfédée. Ce fat à fa prière & à celle de Rotrude fille

aînée de Charlemagne, que le célèbre Alcuin composa son commentaire sur S. Jean, qu’il dédia à ces deux prineeflfcs. Gifele mourut Tan 810. Elle s’étoit toujouts comportée avec une fageiïè & une piété qui augmentèrent le refpeéb & la tendreté que Charlemagne avoic pour elle. La princerie Rotrude mourut la même année, sans avoir été mariée, mais après avoir été accordée à l’empereur Constantin fils d’Irène. Charlemagne eue aussi une fille nommée Gifele, & plusieurs ont cru que c’étoit à elle à qui Alcuin avoir adrefTé son commentaire sur S. Jean : mais nous croyons avec la plupart des critiques, que ce fut à la sœur de ce prince.

GISELE, ou GISLE de France, fille du roi Charles le simple, fut mariée l’an ç 1 1 à Raoul ou Kollon le Normand, premier duc de Normandie. Charles l’avoir eue d’une première femme dont le nom est inconnu. Elle mourut sans postérité avant son mari, au sentiment de Dudon, doyen de Saint- Quentin.

GISELIN (Victor) médecin du Pays-Bas, né le 25 mars 1 5 49, à Sant-Fort, village de Flandre, près de Bruges, étudia à Louvain, puis en France, où il fit un grand progrès dans les belles lettres. Il mourut en 1591 dans fa 41 année, & : laissa divers ouvrages en prose & en vers, entr’autres une lettre latine qui traite de hydrargiri ufu, 8c qu’on trouve avec l’ouvrage de Fernel, de lue venerea, à Anvers 1579, in-%° . Ce fut lui qui publia en 1 5 64 les œuvres de Prudence, avec des notes de fa façon, & il en fit encore sur l’histoire facrée de Sulpice Severe. Il sur ami particulier de Jufte Lipfe, qui lui écrivoit fouvenr, comme il paroît par ses lettres. * Le Mire, in elog. Belg. Melchior Adam, in vit. medic. Germ. Valere André, biblioth. belg.

GISLE, voyez HUGUES Capet.

GISLEBERT CRISPIN, abbé de Westminster, à la fin du XI siécle, & au commencement du XII e, étoit ilîu d’une des premières familles de Normandie, également recommandable par la nobleffè, la valeur & la piété. Il fut offert par son père dès fa plus tendre jeunefîe, au bienheureux Herîuin, abbé du Bec, & à Lanfranc, qui eurent foin de son éducation. Les progrès qu’il fit fous ces habiles maîtres, dans les lettres sacrées & : profanes, le rendirent capable de les enseigner enfuite aux autres. Lanfranc étant devenu archevêque de Cantorbéri, & connoissant son mérite, le fit abbé de Wcftminiter, Gifleberç répondit parfaitemencà ce choix,