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Fossa Magna ; ville de Gréce, où les Mefleniens pet- dirent uné grande bataille contre les Lacédémoniens ; Foffe Papinians, ville de Tofcane, &c. * Hÿf£, rom. Prolémée. Strab, , ”

FOSSA NOVA, monaftere de l’ordre de Cîteaux, en Jtalie ; dans la Campagne de Rôme, près du bourg de Pierno, & des Palus Pontines. Ce monaf- tere eft Le lieu où eft mort S. Thomas d’Aquin.* Mari, ditfion.. ’ 7. ’

FOSSANO, ville d’Italie dans le Piémont, en latin Fossanum, avec évèché fondé par le pape Grégoire XII, fous sa métropole de Turin, ef fiuée fur la riviere de Sture, entre Saluces & Mondovi. On y révere la mémoire de S. Juvenal, dont le cardinal Baronius fait mention dans le martyrologe fous Le 3

mai. Les François ont fouvent pris Folfano, pendant |

les guerres d’Italie, * Baudrand : Mezerai,

FOSSATO, ancien bourg de Pérar de l’églife, dans le Marche d’Ancone, aux confins du duché d’Urbin, & à quatre lieues de Gubio, du côté du levant. H y a un petit canal du même nom dans la Romagne | près de a ville de Ravenne, * Baudrand. °

FOSSE (Pierre Thomas du) cherchez THOMAS DU FOSSE…

FOSSE (Jacques de la) né à Toul le 29 novembre de l’an 1621, eut dès sa premiere jeunesse du gout pour le retraite ; & comme la congrégation naissante de M. Vincent de Paule, dite de S. Lazare, faisoit alors du bruit, il chercha à y entrer. On l’y admit sans peine à Paris même, le 8 octobre 1640, & il y fut ordonné prêtre en 1648. Comme il avoit de l’amour pour l’étude, de la facilité pour y réussir, du gout même pour les humanités, on le chargea d’enseigner dans la pension dite de S. Charles, qui étoit alors dans la maison de la Mission au fauxbourg de S. Laurent. Nous ne connoissons presque de M. de la Fosse que des poësies latines, dont plusieurs sont imprimées, & dont il en reste beaucoup plus encore manuscrites. Ses hymnes ou longues odes sur S. François de Sales sont estimées, & l’abbé Pellegrin les a traduites en vers françois, & les a fait imprimer ainsi avec le texte à la fin de son petit recueil d’odes d’Horace traduites aussi en vers françois. Dans le recueil des piéces faites à l’honneur du savant pere Fronteau, chanoine régulier de sainte Geneviéve, on en trouve plusieurs en prose & en vers qui sont de M. de la Fosse. Ce missionnaire étant à Sedan, où il est mort le 30 avril 1674, y fit imprimer des odes latines, donc le titre est : In cruces solemniter Sedani depactas ; & une exhortation aussi en vers latins aux Sédanois qui étoient encore engagés dans l’hérésie. En général il y a beaucoup de feu dans la poësie de M. de la Fosse, beaucoup de pensées nobles & élevées ; mais son gout pour la mythologie, qui se fait sentir jusque dans ses poësies saintes ; les rend quelquefois obscures par les termes singuliers qu’il y emploie, & les allusions trop fréquentes qu’il fait à la fable.

FOSSE (Antoine de la) surnommé d’Aubigny, neveu du peintre de ce nom, se distingua par son érudition, & surtout par ses poësies françoises. Il étoit né à Paris, & fils d’un orfévre de cette ville. C’étoit un vrai philofophe, peu fenfble aux biens de la fortune, & dont [a poëfie faifoir {a principale_occupation. Il avoit bien.lu les poëtes Grecs, dont il poffédoir la langue affez parfaitement : mais il n’a pas connu affez toutes Les beautés de ces auteurs. L’académie des Apariffes de Florence le choifit pour un de’fes meinbres, & il fit honneur à ce cotps. Une ode en italien, langue qu’il écrivoit purement, lui mérita nue place dans cetre ociété litréraire. Pour Ja remercier de cet honneur, if Ÿ prononça un difcours en profe fur ce fujér fingulier ; Quels yeux font les plus beaux ; des yeux bleus ou des

  • noirs £ Ï] fut auffi fecrétaire de M. le marquis de Cré-

qui, &c depuis fécréraire général du Boulonnois, &

de Louïs, duc d’Aumont, prerniet gentilhomme de la chambre du roi, lieutenant général de fes armées & gouverneur du Boulonnois. M. de la Foffe mou rut à Paris le 2 novembre 1708, âgé de cinquante. cinq ans, füivant lépiraphe qui fuir, compofée par un anonyme, & qu’on {ir page 86 du ronvean mer- cure ; imprimé à révoux, au mois de janvier 1709.

Sifle paululum, viator, & luge.
Situs hfc jacer Antonius DE LA Fossx,
Morum pfobirate relicioni carus ’
Decus Parnaffi, Mufarum amor,
Ormnikm delicie, atatis fue gloria.
Intér celeberrimos poëtas fiffragio publico annamè-
ratum ù
Rapuit honoribus feculi invida mors & prematura.
Vares egtegii focium, sirones ducem flevêre.
Solamen füpereft :
Decft avo, fcripca numquam deerunt :
Quot in üllis lepores mirabunenr pofteri !
Mufarum, Gratiarumve opera credente.
Ornibus Apollinis artes colentibus
Cara femper & jucunde erit illius merories.
Adimplevir fatum
Die 2 novembris anni 1708, atatis $5.
Abi, viator ; & ft pius es, üli precare.

Il est inhumé en l’églife de S. Gervais. Ses poëlies font eftimées, Il a donné quatre tragédies, favair : Pos lixène, répréfentée en 1686, Manlius Capitolinus, eh 1698. Ceft la meilleure de fes piéces, & une des meilleures qu’én ait données au théâtre. Coxéffes 6 Cat- lirohée, repréfenrée en décembre 1703, n’a pas eu les applaudiffemens qu’on a donnés à fes autres piéces 3 c’eft peur-être néanmoins [a mieux verfifiée ; mais le fujer n’en étoit pas heureux ; &c l’auceur, qui n’avoit. pas moins de modeftie que d’efprit, a cent fois avoué qu’il nappelloit pas du jugement du public. Théfée ; en 1700. En 1704 il fit imprimer une traduétion en vers françois des odes d’Anacréon, avec le texte grec de ce poëté, volume iz-12, imprimé à Paris. On ironve après cétre traduction plufieuts autres poë> fies du même, nomme des odes, des idylles, des élé- gies, des madrigaux, des épigrammes, le rombeau du marquis de Créqui, lienrenantgénéral des armées du toi, mort à la bataille de Luzara, &cc. M. de La Foffe fnt chargé de porter à Paris le cœur de ce jeune héros. Il à compolé encore une cantare, intitulée : Ariane abandonnée par Thésée, mise en musique par M. Couperin. M. Titon du Tillet a donné place à Anroine de la Fosse, dans son Parnasse françois, in-folio.

FOSSE ( Charles de la) natif de Paris, étoit fils d’un orfévre. Son pere, voulant le rendre habile dans fon métier, le mit chez Chauveau, graveur, pour apprendre à dessiner ; mais ce jeune homme, n’ayant point de penchant pour cette profession, passoit à peindre une partie de don temps. Il commença d’a- Éd pat copier le tableau du mai de Bourdon, qu’un de fes amis avoit en petit, & qui fut trouvé très bien. Ses parens, furpris de voir le progrès qu’il fai. foir dans la peinture, fus, pour ainfi dire, avoir de maîrre, firent enforte de le placer chez le Brun, pre—.- mier peintre du roi Louis iv : qui furétonné de In facilité" & de la difpofition qu’il reconnut en ce jeune homme, La Fosse profta fi bien dans cette école, que fon maître ne dédaigna pas.de l’employer dans fes grands ouvrages. I ! lui aida beaucoup dans ce qu’il fr Paris, chez M. le préfident Lambert & aïlleurs, aussi

peut-on dire que la Fosse étoit-né peintre. L’envie

qu’il eut de fe perfeétioner dans un art qui lui conve- noir fi bien, le ft réfoudre à partir pour l’lralie. Il fé- jouruaà Rome, où il deffina d’après les tableaux de Ra- phaët, qui. fonc à Güifi ; de-là il paffa à V’enife, où il fut f charmé du coloris des grands hommes qui y ont tra-