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rium, nunc primùm ex manuscripto codice in lumen erutum, ex bibliothecâ illustrissimi clarissimique baronis Philippi Stosch. Editionem recensuit, animadversionibus ac præsatione illustravit, nonnullisque ejusdem Kyriaci epistolis partim editis, partim ineditis locupletavit Laurentius Mehus, Etruscæ academiæ Cortonensis socius, in-8º. Antoine Augustin, & d’autres disent, qu’il étoit peu fidéle, & qu’il inventoit plusieurs choses. Il composa en italien les vies des empereurs, jusqu’à Frédéric Barberousse, &c. & mourut en 1445, ou l’année suivante. * Léandre Alberti parle fort avantageusement de lui, en sa descript. d’Italie, pag. 285. Vossius, des hist. lat. liv. 5, c. 10.

CYRIAQUE DE MANGIN (Clément) né à Gigny-sur-Saone, à trois lieues de Châlons, après avoir fait sa philosophie â Châlons, vint à Paris, y étudia les mathématiques & la théologie, & se mit à voyager. Il parcourut l’Italie, l’Allemagne, la Pologne, les Pays-Bas, reçut le dégré de docteur en médecine à Boulogne le 22 juin 1600 ; & après tant de courses, il revint à Paris, où il fixa enfin son séjour. Le cardinal du Perron, & plusieurs autres personnes distinguées, lui donnerent des marques de leur estime. Il étoit habile dans les langues hébraïque, grecque &c latine. Jacques Guijon fait l’éloge de ses poëstes, & le qualifie Apollo trilinguis. (C’est dans sa lettre à Jean-Baptiste Lantin, conseiller de Dijon, inter Guijoniorum opera, page 65.) Le pere Jacob loue son esprit & son érudition ; mais il l’accuse de légéreté & d’inconstance. Il dit, sur le témoignage de M. Hardy, conseiller au châtelet de Paris, que les ouvrages qui avoient paru sous le nom d’Henrion ou d’Hérigone, étoient de Cyriaque. Celui-ci mourut à Paris, au collége de Bourgogne, le 24 octobre 1642, âgé de près de soixante-douze ans, & fut enterré à S. Côme. Il a fait imprimer, selon le pere Jacob, un livre intitulé : Problemata duo nobilissima, quorum nec analysim geometricam videntur tenuisse Joannes Regiomontanus & P. Nonnius, nec-non demonstrationem satis accuratam repræsentasse Franciscus Vieta & Marinus Gethaldus, munc demùm à Clemente Cyriaco diligentiùs elaborata, & novis analyseon formis exculta. Inscriptiones præterea figurarum non injucundæ, à Paris, 1616, in-4º. *. Dans la préface de ce livre, il paroît que Cyriaque avoit composé de plus, Problematum opus amplissimum, & Schediasmata poëtica & critica. * Papillon, Bibliothéque des auteurs de Bourgogne.

CYRIAQUE, que quelques modernes font pape, cherchez la remarque après ANTERE, ou ANTEROS, pape.

CYRILLE (saint) patriarche d’Antioche, illustre en doctrine & en sainteté, vivoit dans le III siécle. Il succéda à Timée l’an 279, & mourut l’an 302. * Eusebe, en la chron. & hist. l.7, c.26. Baronius, A.C. 283, n.9 ; & 299, n. 9. Du Pin, bibliothéque des auteurs ecclésiastiques.

CYRILLE (saint) patriarche de Jérusalem, après avoir été ordonné prêtre par Maxime, évêque de cette ville, ne voulut, si nous en croyons S. Jérôme, faire que les fonctions de diacre, pendant que cet évêque vécut. Après sa mort, il fut mis en sa place, l’an 350, par Acace & par les évêques de son parti : ce qui rendit sa foi suspecte aux catholiques. Mais il ne fut pas longtemps ami d’Acace. Les différends qu’ils eurent pour les prérogatives de leurs siéges, & touchant les ordinations des évêques dans la Palestine, les brouillerent. Acace fit déposer S. Cyrille dans un concile, tenu l’an 357, sous prétexte qu’il avoit vendu les ornemens de l’église & les vases sacrés, pour assister les pauvres dans un temps de famine. Il mit en sa place Eutychius, qui étoit apparemment évêque d’Eleutéropole. S. Cyrille interjetta appel de la sentence de ce synode à un concile plus nombreux ; mais il fut obligé de se retirer à Tarse, où il demeura quelques temps avec Silvain, évêque de cette ville, qui lui permit de célébrer les saints mysteres, & de prêcher dans son diocèse. Il se tint en ce temps-là un synode à Melitine, ou Malathia, composé d’évêques du partî d’Acace, où S. Cyrille se trouva. Il vint ensuite à celui de Seleucie, où il fut reçu entre les évêques par Basile d’Ancyre, Eustathe de Sebaste & les autres, que l’on appelle demi-Ariens. Acace, pour se venger, se jetta dans le parti d’Eudoxe, &. fit déposer S. Cyrille dans le concile de Constantinople. Ce fut en ce temps-là que l’on ordonna Herennius évêque de Jérusalem, parcequ’apparerament Eutychius n’avoit pas voulu quitter son église. Après Herennius, il y eut un nommé Héraclius sur le siége de Jérusalem, & à celui-ci succéda un Hilaire. Après la mort de l’empereur Constance, Julien, son successeur, ayant rappellé les évêques exilés, S. Cyrille fut rétabli, & demeura en possession du siége de Jérusalem jusqu’à l’empire de Valens. Il en fut chassé une troisiéme fois sous cet empereur, & ne revint à Jérusalem qu’après la mort de ce prince en 378. Il se tint en 379 un concile à Antioche, où l’on parla des églises de Jérusalem, qui étoient dans le trouble, & S. Grégoire de Nysse y alla pour l’appaiser. Enfin S. Cyrille fut confirmé, & son ordination approuvée par le concile de Constantinople, tenu l’an 381. Il mourut le 18 mars de l’an 386, & eut pour successeur Jean. S. Jérôme nous assure que S. Cyrille avoit composé des catéchèses dans sa jeunesse. Nous en avons présentement dix-huit adressées aux catéchumenes, & cinq autres appelées mystagogiques, qui sont pour l’instruction des nouveaux baptisés. Les premieres sont citées par Théodoret & par d’autres anciens. Les dernieres sont promises dans les précédentes. Celles-ci sont citées par les anciens, & elles sont de même style. Quelques critiques protestans assurent que ces dernieres ne sont pas de S. Cyrille ; mais les conjectures qu’ils alléguent ne sont pas assez fortes, pour en détruire l’autorité ; & l’intérêt qu’ils ont à les combattre, parce qu’elles établissent clairement la présence réelle du corps de Jésus-Christ dans l’Eucharistie, rend leur critique suspecte. Nous avons une lettre de S. Cyrille à l’empereur Constance, sur le sujet de l’apparition d’une croix lumineuse, qui fut vue dans la ville de Jérusalem. On attribue à S. Cyrille un sermon sur la présentation de Jésus-Christ au temple, qui n’est pas si certainement de ce pere. La lettre qui porte son nom, adressée à S. Augustin, touchant les miracles de S. Jérôme, est visiblement supposée. Le style des instructions de S. Cyrille est simple & naïf : il rapporte clairement la docîrine de l’église, & réfute solidement les erreurs des hérétiques. Jean Grodécius est le premier qui ait traduit ces catéchèses, sur un manuscrit grec du cardinal Hosius. Elles furent imprimées en 1564, à Anvers. Morel donna l’original grec des onze premières ; & des cinq dernieres, sur un manuscrit de la bibliothéque de M. de Mesme. Jean le Prévost, Bourdelois, les ayant trouvées toutes dans un manuscrit du Vatican, les fit imprimer à Paris en 1609. On a suivi cette édition dans celle de 1631, & l’on trouve toutes les œuvres de S. Cyrille, dont nous avons parlé, dans la bibliothèque des peres. M. Grancolas, docteur en théologie de la faculté de Paris, a donné une traduction françoise des catéchèses de S. Cyrille avec des notes, imprimée à Paris en 1715, ek le pere Touttée, Bénédictin de la congrégation de S. Maur, a donné une nouvelle édition grecque & latine de tous les ouvrages de S. Cyrille, in-folio, à Paris, en 1720. Il a corrigé le texte sur plusieurs manuscrits, fait une nouvelle version, & composé des notes pour l’éclaircissement du texte. * S. Jérôme, en la chron. & au cat. c. 112. S. Epiphane, hæres. 66 & 73. Russin, l. 1, c. 23. S. Jean de Damas, or. 3, des imag. Bellarmin, des écriv. Baronius, A.C, 351, 353, 381, 386. Du Pin, biblioth. des auteurs ecclesist. du IV siécle. Baillet, vies des saints. De Tillemont, mém. pour l’hist eccles.

CYRILLE (Sratius ou Tatius) historien, qui vivoit du temps de Constantin le Grand, dans le IV siécle, traduisit de grec en latin les vies des empereurs Romains, comme il est aisé de le juger, par ce que dit Jules Capi-