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OUStfrtUMLaUit

ADDITIONS ET CORRECTIONS

fur venues pendant le cours de l’Impreffion-,

A

LMENESCHES, en latin Almanïfcœ, anti ne abbaye de filles, de l’ordre de S. Benoît, <au diocèse de Séez en Noimandie. Elle étoit iiuiéedans un bourg qui porte ion nom ^ entre les villes se àéez & d’Argentan. Sous f épi fco par de M. Lallemam, en 1736, elle a été tranfféive dans cecie dernière vilie, & l’église abbatiale, cfui cit belle, cédée à la paroifie 3 laquelle depuis cette transition devient plus pauvre, & ■se dépeuple de jour en jour ; On ignore le temps de la fondation de l’abbaye d’Almenefches. Quelques auteurs soupçonnent qu’elle a été un des quinze monafteies bâtis par saint Evroul, dans fetenfdie du pays qui le trouve depuis celui qu’il habitait jusqu’à Séez : car il y en a voit pour les deux fexes. Sainte Opportune étant encore fort jeune, s’y retira „ & reçut le voile defonévêque. Elle en devint enfuit e abbesse. Ce monafiere se nommoit alors le paît monafiere, MonaJUriolum, & non pas Montreuil, comme l’ont cru quelques-uns. C’est nulîi par erreur qu’on l’a confondu avec une ancienne abbaye d’Almenefches > dont étoit abbefTe la bienheureuse Lanthilde, tante de sainte Opportune. Celle-ci étoit iituée dans une paroiffe qu’on nomme le châuau d’Almenefches^ bien différente du bourg de ce nom. Les deux monastères d’Almeneiches furent détruits dans le temps des incurfions des Normans. Roger de Montgommeri, & jMabille de beleime, fa femme, à la sollicitation d’Eume, leur fille, qui vouloit se confacreràDieu dans l’état religieux, rebâtirent en 1060, le petit monafiere qui a voit été gouverné par Ste. Opportune, & le dotèrent très-richement. Il prit alors ïe nom àAlmenefches, celui dont la bienheureuse Lanthilde avoit été abbesse, n’ayant jamais été rétabli. Edrne en fut la féconde abbefTe. Roger, Ion père, lui donna beaucoup de biens en Angleterre, entr’autres, un prieuré à Lancastre, où f abbesse d’Almeneiches envoyoit des religieuses, & leur donnoit pour prieure celle qu’elle jugeoit à propos. Après la mort de Roger de Montgommeri, Robert aeBeiefme, son fils, se remit en poiTefîion de tous les biens que son père avoit donnés à l’abbaye d’Almeneiches, ôkenchaffa fa foeur. Elle se retira, avec plusieurs de ses religieuses, à l’abbaye de saint Evroul, où elles furent reçues avec beaucoup de charité. L’abbé pourvut à leur fubii flan ce, & les logea dans une maison contiguë à une chapelle dédiée à ce saint, qui n’étoit pas c’iohmée du monafiere. Cependant la Fureur de ion frère s’étant appaifée, Edrne revint à Almenefehes, six mois après en être sortie. Elle s’appliqua a réparer les dégâts qui y avoient été faits pendant son abfcnce ; mais elle eut la douleur de voir fa maison privée par Henri II, roi d’Angleterre, de tous les biens qu’elle possédoit dans son royaume. Elle mourut en 1 1 1 2. Matlùlde, fa nièce, fille de Philippe, son frère 4 qui lui succéda, obtint du pape Alexandre III, une bulle qui confirmoit à son monafiere toutes les donations qui lui avoient été faites. Mathilde fut remplacée par JiHe, , hlle de Guillaume de Ponthieu, fils de Robert de Belefme. Comme toutes ces abbesses descendoient de Roger de Montgommeri, on voit

leurs noms dans l’ancien nécrologe de l’abbaye Tçme X<

de saint Martin. Henri V, roi d’Angleterre * fit restituer à l’abbaye d’Almeneiches tous les biens qu’elle y avoit poffedés. Le relâchement s’étant introduit dans cette maison 3 le cardinal de Luxembourg, légat en France, y fit des régîemens j, ’ pour rétablir le bon ordre. Mais l’abbesse, & quelques religieuses qui lui croient attachées b ayant refusé de s’y fou mettre -, il déposséda l’abbesse * Se les relégua toutes à l’abbaye de sainte Marie-Magdeléne d’Orléans. Ensuite, du contentement dé l’évêque & à la prière des princeffes Marguerite dé Valois & Marguerite de Lorraine -, il fit venir des religieuses de Font-Evrault, auxquelles on donna pour abbesse Marie de la Faille, qui gouverna dépuis 1517, jufqifen 1533 > qu’elle mourut. L’abbaye d’Almeneiches demeura ainsi soumise à l’ordre de Font-Evrault, jusqu’en 1 5 57 i que Lbuife dé Siliy, mécontente des supérieurs, la fit rentrer fous la jurifdiclion de l’ordinaire. Elle mourut eu 156U Les religieuses continuèrent de vivre félon la règle & : les constitutions de Font-Evrault jufqu’en i6zi, que Louise Rouxel de Médavi leur fit reprendre l’habit & la régie de saint Benoît-Zélée pour l’observance, elle l’y établit beaucoup plus étroite qu’elle ne l’avoit été depuis plusieurs siécles. En quoi elle fut puissamment fécondée par M. le Camus, (ôii évêque, Ôc" quatre religieuses qu’elle obtint de l’abbaye de la Trinité de Poitiers. Comme fa communauté paffoit le nombre de cinquante religieuses, & qu’elles se trouvoient. trop à l’étroit, elle en envoya une partie à Argentan, où elle leur avoit fait bâtir une maifor* avec tous les lieux réguliers, sur un emplacement où se trouvoit la chapelle de Notre- Dame de la. Place, & dont elle avoit fait l’acquisition en 161 i-. Telle fut l’origine du prieuré d’Argentan * qui fit toujours corps avec l’abbaye, & sur lequel l’abbesse ne ceffa jamais d’avoir une pleine autorité. 11 cil devenu depuis le siége abbatial, & : l’on a détruit à Almenefches les lieux réguliers avec tous les bâtimens inutiles. Outre les prieurés dé Lancastre en Angleterre, &de Logny, diocèse dé Chartres, celui d’Exmes, où il y a plus de vingt-cinq religieuses, est encore une fille de cette ancienne maison. Mais l’abbesse n’y exerce aucune jurifdiclion ; tous les droits de fupefiorité appartiennent à l’évêque, qui seul en nommé la prieure, laquelle est à vie. * Mémoires manuscrits de Dom boudier, abbé de saint Martin dé Sccz

ANDRÉ EN GOUFERN (Saint) Monaftcrïum Sahcti udndreœ in Goferho, Scoferno, abbaye de l’ordre de Cîteaux en Normandie, au diocèse de Séez, située à cinq quarts de lieue au- dessus dé Falaife, du côté d’Argentan. Cette maison > fîllé de Savigny, célèbre abbaye du même ordre au diocèse d’Avranches, reconnoît pour son premier & principal fondateur Guillaume Î1I, comte d’Alençonj, fils de Robert de Belefme, & surnomme de Ponthieu, à cause de ce comté qu’il possédoit ^ aux droits d’Agnès, fa merc, fille d’un comte de Ponthieu. Quelques auteurs l’ont mal à propos appelle Talvas, parce qu’ils l’ont confondu avec Guillaume II, comte d’Alençon, son bifaïeul maternel, On met la fondation de cette abbaye à l’an Additions* À