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Albert là Othon ^ comte de Strafsberg au nom de l’empire j mais l’an 1 3 24 3 Louis de Bavière, roi des Romains Se compétiteur de Frédéric d’Autriche j irrité de l’attachement de Pierre, baron de la Tour, aux ducs d’Autriche, permir aux Bernois de retirer ce château pour ia louirae de trois mille livres. Ils s’en emparèrent malgré les protestations du baron : ce seigneur indigné de la haine des Bernois contre fa maison, leur déclara la guerre cette année 1 3 24. Les Bernois Se leurs alliés les Fribourgeois afliégerent & prirent les deux châteaux d’Arconciel, en allemand Etenbach 3 Se d’Irlams lllingen, sur le baron de la Tour. Il afliégea en représailles en 1 5 3 r, avec le comte de Gruière, le baron de Weiflenbourg Se Lberhard, comte de Kybourg, le château de Mullinen, appartenant à Othon Lampart, bourgeois de Berne j mais les Bernois eurent le bonheur d’en faire lever le siége. Stettler & d’autres historiens rapportent un traité de l’an 1 345, entre la ville de Berne & Pierre Zum Thurn 3 jeigneur de Gejlelen & de Fruringen 3 les Bernois promettent de ne pas accorder la bourgeoisie de leur ville à aucun sujet de Pierre de la Tour tant quilvivroit. Plusieurs nobles fouferivent ce traité, entr autres Jean 3 seigneur de Weiflenbourg, Conrad de Burgenftein, Jean de Sumifwaldj chevaliers, Werner Storder, Ruff Mifcher & Henri de Velfclinij au nom de Pierre de la Tour, Jean de Bubenbergj avoyé de Berne & chevalier, Nicolas de Blanckenburg, Ulric de Bubenberg, Btircard de Bennenweil, Jean de Séedorff& Pierre de Balm au nom des Bernois. La réconciliation ne fut qu’apparente 5 les Bernois recommencèrent la guerre en j 3 4<5 j contre le baron Pierre de la Tour, seigneur de Gejlelen & du haut Sibenthal, le comte de Gruière Se le baron de Rarogne : elle ne leur réuffit pas 5 ils furent maltraités dans un combat livré près de Laubeck, château du baron de la Tour. Après cet échec ils se retirèrent avec précipitation à Berne j mais plus heureux en 1350, ils détruisirent les deux châteaux de Laubeck ôc de Mannenberg dans le haut Sibenthal, appartenais au baron de la Tour, Ce seigneur, Jean de Châtillon, Humbert de Châtillon & Renaud de Châtillon, chevaliers, suivirent en juillet 1355 le comte de Savoye en France 3 comme on le voit par un relie de la chambre des comptes de Paris. Pierre, baron de la Tour 3 épousa i°. N, fille Se héritière d ’Othon j comte de Strafsberg, de la maison souveraine des comtes de Neuchatel, morte sans ensans : z°. N, barone de Tavelli-Gradetz Vallaifanne, sœur de Guifchàrd de Tavelli, évêque de Sion, dont naquirent 1. Antoine, qui fuit. z. Jean de la Tour, chevalier. 3. Anne, femme de N. comte de Gruière l’an 1 340, & mère de Rodolphe j comte de Gruière, vivant en 1384 ; Se 4, Marie 3 barone de la Tour, femme de Thuring, baron de Brandis, seigneur de Mulinen, tué en 1 376 par les Vallaifans, comme il alioit au secours de son beau-frere le baron Antoine de la Tour. Le Haut-Sibenthal, en latin Superior Simmia Fallis 3 limitrophe du Valais, la ville de Gonthey, en latin Contegium } dans le bas Valais, Se son château dont étoit seigneur Pierre de la Tour, relevoient de la maison des comtes de Savoye. Suivant un acte de 1 z 34, les terres d’Arconciel Se d’Iclains, situées dans le canton de Fribourg, appartenoient à Ulric j seigneur dArberg, qui en fit hommage l’an 1150a Pierre de Savoye, frère d’Aîné IV, comte de Savoye, à la réserve de la fidélité due à l’empereur & aux évêques de Balle Se de Laufane. La maison de la Tour devenue maîtresse de ces terres les perdit en i3Z4 : elles reparlèrent aux comtes d’Arbetg. Les châteaux d’ Aient, de Gradetz 3 le Val-Letfch, dont dépendent plusieurs villages fitués dans le haut Valais, appartenoient également aux barons de la Tour. En 1346, Pierre, baron de la Tour,

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vendit quelques districts du Val-Letfch aumonaftetc d’interlachen.

VIII. Antoine I, baron de la Tour-Châtiîloh Se deFruringen, chevalier, seigneur du Val-Letfch 4 des châteaux Se villes de Gonthey 4 Arconciel, Vuiftarnensj Irlains, Plaffayonj Gradetz, Aient, &c. irrité que les Bernois eulfent enlevé à son père la ville de Laupen, & qu’ils eulfent foutrait de son obéissance ses sujets de Frutingen, en leur donnant droit de bourgeoisie dans leur ville, il s’en plaignit à l’empereur Charles IV, en piéfence de toute fa cour, lorsque ce prince à son retour d’Italie patïà à Berne en 13^5. Antoine jetta même aux pieds de l’empereur son gantelet, en signe de défi contre ceux qui o feroient le contredire. Châties pacifia la querelle. Antoine eut avec son oncle Guichard de Tavelli, évêque de Sion, de vifs démêlés au sujet de la mouvance de quelques terres. L’histoire n’en apprend pas le détail ; mais il est certain que le 1 8 août 1375, les vaflaux d’Antoine en armes s’emparèrent du château de Séon près de Sion, où étoit alors l’évêque, & qu’ils le précipitèrent avec son chapelain au bas du château ; la ville de Sion plaça son évêque au rang des martyrs. Les Vallaifans fous prétexte de venger fa mort $ mais en haine de la noblesse Se dans le defsein de se rendre libres, s’ameutèrent à l’inftar des SuifTes leurs voisins. Antoine de son côté rassembla ses forces ^ Se en vint à unefanglante bataille près du pont de S. Léonard, dans le voisinage de Sion. Là victoire balança long-temps, enfin elle se déclara pour les habitans de Sion : enflés de ce succès ils afliégerent toutes les forteresses de la maison de la Tour, ruinèrent fuccefîivement les châteaux de la Tour, d’ Aient, de Gradetz, de Gonthey, Se ils s’emparèrent du Val-Letfch. Thuring, baron de Brandis, seigneur de plusieurs terres dans le haut Sibenthal, eflaya en 1376, de rétablir le baron fori beau-frere dans {es pofferlïons ; mais les troupes qu’il mena furent presque toutes exterminées, Se il périt dans un combat. La guerre continua néanmoins durant cinq ans. Tous ces événemens forcèrent les barons de la Tour d’abandonner le Valais. Antoine le chef de cette maison se retira auprès du duc de Savoye, dont il avoit reconnu les droits sur plusieurs districts du haut & du bas Valais ; mais ses enfans mécontens du fécond mariage qu’il contracta dans cette cour, choisirent une retraire différente} on en parlera sur leur article. Antoine de la Tour, quoique dépouillé de ses terres dans le Valais, en prit toujours le titre 3 Se mérita la confiance de trois comres de Savoye j plusieurs actes en font foi. Le 8 août 1 376, Amé VI, comte de Savoye, attendu ses droits de fief sur la terre de Gonthey dans le Valais, en cède l’usufruit à Edouard de Savoye, évêque de Sion ; cette terre appartenant à. Antoine de la Tour j ce prince le qualifie dans l’acte de celïïon du titre de (es autres seigneuries. L ’évêque ne jouit pas longtemps de Gonthey, les Vallaifans le chauffèrent de leur pays, l’ayant reconnu lié d’intérêt Se d’amitié avec la maison de la Tour. Le 29 janvier 1379, Antoine de la Tour, seigneur dTrlains & d’Arconciel 3 Girard d ’Eflrés, Guillaume de Stavayé 3 Amé 3 seigneur dUrtieres 3 & Savin de Floran jurisconsulte 3 traitent à Vercel au nom & fous l’autorité d’Ame VI, comte de Savoye, la paix du marquis de Monrferrat & du duc de Brunswick avec Jean Galéas, seigneur de Milan. L’an 1 384 3 les Vallaifans ayant rétabli Se charte une féconde fois Edouard, évêque de Sion, Amé VU, comte de Savoye, dit le Rouge, envoya sur la frontière du Valais Jean Duvernay, maréchal de Savoye, le seigneur de la Tour & d’ Irlains 3 avec cent hommes d’armes, Se François de Pontvere 3 gentilhomme Savoyfien, commandant un corps d’infanterie. Quoique cette armée prît le fort d’Ardon, Se que Terne X. Partie II* K