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ZUA

marchand venu dans leur pays, d’en forti’r avec ses marchandises, qu’il n’eût facrifié à ce prétendu Dieu.

  • Voye^ Krantzius, Vandalia^ llb. Il & III, Europe

fav tinte.

ZUATAPLUGUS, cherchai SUATHES.

ZUAZO (Alfonse) licencie, Fur choili en ! 5 1 G, pour être administrateur des Indes, avec J’iaige de raire roue seul l’office des auditeurs royaux, iciquels furent interdits pour avoir abuféde leur pouvoir. Les provisions de Zuazo ayant été envoyées par le cardinal Ximénès au docteur Zapata, conseiller d’état, pour les signer, il refusa de le faire, disant qu’il ne lui paroilToir pas convenable de donner un fi grand crédit dans les Indes à un particulier sans caractère. ]Le docteur Carvajal fut de son sentiment, & le licencié qni se fouaoit assez peu de l’emploi qu’on lui avoir deiliné, vouloit s’en retourner à Valladolid, <l’où on l’avoir fait venir. Mais le cardinal ayant mandé Carvajal & Zapata, leur fit une forte de réprimande de ce qu’ils avoient ofé trouver à redire à fa conduite, Se leur commanda de signer 5 mais ce ne fut qu’après avoir pris leurs précautions pour n’être point inquiétés dans la fuite. Alfonse Zuazo partit donc, & arriva aux Indes le 5 d’avril de l’an 1 5 1 7. Apres avoir communiqué ses pouvoirs aux officiers royaux, il commença par les citer, aussi-bien que les

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rendre compte de leur conduite. II fit la même choie à l’égard de tous les gouverneurs, & généralement de tous ceux qui étoient en place, ou qui y avoient été : après quoi il rendu plusieurs sentences, auxquelles il fallut se fou mettre, pa cequ’il n’y avoir point d’appel. Il s’appliqua en fui te à régler la police. Il fit construire plusieurs édifices publics, & il paroît qu’il gouverna atfez paisiblement tout le temps que dura ion admmillration. Il ne tarda même guère à rétablir l’audience royale que les commissaires avoient interdite en arrivant. Avant que de partir de fille Efpagnole, il avoit intenté un procès criminel aux juges d’appellation, pour avoir laifie périr à la cote de Cumana deux religieux Dominicains j plutôt que de renvoyer les Indiens qu’on avoit enlevés : mais il eut défense de terminer cette affaire sans la participation des commi flaires, & il n’en fut plus parié. Il reçut dans le même temps quelques autres mortifications de la cour ^ & : les pouvoirs des pères Hiéronymites furent considérablement étendus aux dépens des fîens. Peu de temps aorès, le licencié Luc Vafqués d’Aylon, un des juges de l’audience royale, ayant été nommé par les créatures du feu roi Ferdinand, pour féliciter le roi Charles d’Autriche sur son avènement à la couronne, les commissaires qui s’étoient «ppofés à cette dépuration, prièrent Zuazo de retenir ce député, & de lui enlever tous [es papiers. Il le fit ; & par cette démarche il attira sur foi toiit le fort de l’orage^ car quoique d’abord la cour lui eut fait justice, & qu’elle eut donné tout le tort absolument aux officiers royaux, ceux-ci firent jouer tant de refforts, qu’enfin il fut révoqué, & le licencié Rodrigue de Figuéroa fut nommé pour le relever. Les commissaires furent en même temps rappelles : mais cette révocation n’eut point de lieu pour lors. Figuéroa débuta d’une manière fort odieuie : il voulut faire le procès à Zuazo son prédéceflèur, qui étoit en vénération dans l’iSlede San-Domingo, & qui mit effectivement son innocence & fa probité dans la plus grande évidence. On avoit déjà* rendu à la cour de grands témoignages des services qu’il avoit rendus, & la calomnie trouva peu d’accès contre les idées fort avantageuses que l’on avoit fait concevoir au roi d’Espagne de fa probité & de son intelligence. En 1522, il fut choisi pour être gouverneur de Tille de Cuba, où avec les mêmes vertus donc il avoit donné de li grandes preuves dans Fille Espagnole, il eut le

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même fort, c % est>à-dire, que les gens de bien- &’ les pauvres lui donnèrent mille bénédictions, & que ceux qui ne voulbientpas que leur conduire fût éclairée de fi près, firent de grandes plaintes contre lui. Les choies allèrent fi loin, que l’amiral D."Dié<uie Colomb fut oblige de paSfer dans l’isle. Sa présence déconcerta les mutins y il n’eut que des louai. «-es à donner au vertueux Zuazo, dont la commiiîîon étant finie, il rétablit Vélafquez dans l’exercice de fa charge, goûtant sans doute le piaifir de se voir redevenu l’arbitre du fort d’un homme qui n’avoir payé (es bienfaits que d’ingratitude. Zuazo vécut encore quelque temps après. + Foyèi Y hiitoire de fille Espagnole ou de Saint-Domingue, écrire particulièrement sur. des mémoires manuscrits du P. Jean-Baptiffe le Pers, Jésuite, millionnaire à Saint-Domingue, & furies pièces originales quife confervent au dépôt de la marine, par le P. Charlevoix, de la même société, tome I, en plusieurs endroits, &c.

ZUCALA, anciennement IJlhmus Tauricus : ce& un infime, qui joint la Tartane Crimée avec celle de Nogais, qui font les deux parties de la petite Tartane. Cet îfthme eu : entre le lac de Sefcan & le golfe de Nigropoli, partie de la mer Noire. Il n’a eue demi-lieue de largeur, & il est défendu par la ville de Précop, qui y est fîtuée. * Baudrand, -dictionalrt géographique.

ZUCCHERO (Taddée) peintre célèbre, dans le XVi’ c siécle, né en 1 5 19, à San-Agnolo in vedo, dans le duché d’Uibin, & fils d’un peintre, appelle Octavien i qui l’éleva jusqua l’âge de quatorze ans, Se l’envoya à Rome pour s’y perfectionner. Taddée, n’ayant encore que dix-huit ans, s’y acquit de la réputation par ses ouvrages. Il avoit un frère nommé Frédéric, auquel il donna les premières instructions de la peinture, & qui acheva depuis ce que Taddée avoit commencé de plus considérable ; car celui-ci étant mort fort jeune à Rome en 1 5 66, à I a^e de 37 ans, laissa plusieurs beaux ouvrages imparfaits. * Félibièn, entretiens sur les vies des peintres. Dézalliec d’Argen ville, -abrégé des vies des plus fameux peintres,

ZUCCHERO (Frédéric) peintre dans le XVI e fiécle, étoit frère de Taddée^ & naquit an même lieu que lui en 1543. Il apprit fous son frère les premiers élémens de la peinture. Il travailla en fuite avec lui ; 6c lui ayant furvécu, il acheva ce qu’il avoit commence de plus considérable à Rome. Lorsqu’il eut fini les ouvrages de son frère, il alla à Florence où le grand duc l’avoit mandé, pour achever de peindre la coupole de l’église defainte Marie del Flore, queleVafarï avoit laifie imparfaite. Depuis, le pape Grégoire XIII le fit venir à Rome, où il eut quelques différens avec les officiers de fa sainteté. Pour se venger d’eux il fie un tableau, où il représenta la calomnie, & y peignit au naturel, avec des oreilles d’âne, tous ceux qui l’avoient offenfé j puis il l’exposa publiquement sur la porte de S. Luc, le jour de la fete de ce saint, 6c fortit de Rome pour éviter la colère du pape. Il pafia en France, où il peignit pendant quelque temps pouc le cardinal de Lorraine) puis il alla en Flandre, 8c de-là en Hollande, & ensuite en Angleterre, .011 il fit le portrait de la reine Elizabeth. Ensuite il retourna en Italie, travailla quelque temps à Venise^ &C enfin fut rappelle à Rome par le pape Grégoire qui lui pardonna fa faute. Sous. le pontificat de- Sixte V, Philippe II, roi d’Espagne, le manda pour peindre l’Efcurial ; mais on ne fut pas satisfait de ce qu’il y fit à fraifque, 8c il eut lui-même quelque sujet de mécontentement : de forte qu’il retourna à Rome, où il travailla au parfait établissement de l’académie des peintres. Il fit mettre en exécution ie bref que Grégoire XIII avoit donné pour son érection, & sur. le premier qu’on élut prince de cette académie- Peu après il fit bâtir une très-belie maison, où se faifoic