systême chimérique de la trépidation des fixes : systême qui en imposa pendant longtemps à une certaine classe d’astronômes, & qui enfanta bien d’autres fictions aussi peu fondées. Les astronômes judicieux l’ont toujours rejetté. Il écrivit enfin en syriac sur le sabéisme.
Il y a eu un autre Thabet surnommé ben Ibrahim, aussi de la ville d’Harran & Sabien, qui fut un célébre médecin, dont Abulpharage raconte une histoire singuliere. Enfin le 3e surnommé ben Senan ben Thabet, étoit petit-fils du premier, & se rendit encore célébre par son habileté dans la médecine, qui le fit préposer aux hôpitaux de Bagdad. Ce dernier fut aussi historien, & écrivit, suivant Abulpharage, une excellente histoire des événemens passés depuis l’an 280 de l’heg. jusques au 363, qu’il mourut fort âgé ; c’est-â-dire, depuis l’an 890 de J.C. jusqu’au 963. * Abulph. hist. orient, ed. pocok. p. 184, 190, 213. Histoire de math. t. 1 . chap. 7.
THABOR, montagne célébre de la Galilée, dans la Palestine, proche de la grande plaine d’Esdrelon, & du torrent de Cison, à six milles de Nazareth, vers l’orient. Ce fut sur le haut de cette montagne que Jésus-Christ se transfigura en présence de ses apôtres S. Pierre, S. Jean & S. Jacques. On y peut monter environ mille pas à cheval : mais au-delà il faut mettre pied à terre pour aller jusqu’au sommet, par un chemin droit & escarpé, & qui ne va pas en tournoyant, comme à d’autres montagnes ; elle est si élevée, que Joseph lui donne trente stades, qui font 3750 pas de hauteur. Quelques voyageurs très-dignes de foi, assurent qu’ils ont employé plus d’une heure à y monter. Elle est ronde, & représente la figure d’un pain de sucre. Du côté de Nazareth vers le midi & l’occident, elle est toute couverte d’arbrisseaux, comme de petits chênes, de térébinthes, d’épines, & autres buissons toujours verds où se retirent une infinité d’oiseaux & d’animaux, dont quelques-uns sont dangereux, principalement les porcs sangliers qui s’y multiplient en grande quantité ; parceque les Mahométans, qui judaïsent en ce point, n’en mangent jamais. Sa cime paroît d’en bas se terminer en pointe. Il y a néanmoins au haut une plaine d’une demi-lieue, ou, comme dit Joséphe, de deux mille cinq cens pas de circuit, sur laquelle il y a eu autrefois des bâtimens, comme on voit par les ruines qui y sont encore. L’impératrice sainte Héléne y avoit fait bâtir une magnifique église, avec trois petites chapelles, pour représenter les trois tabernacles que S. Pierre y avoit desirés, un pour Jésus-Christ, un autre pour Moyse, & le troisiéme pour Elie. Ces trois tabernacles sont presque ensevelis sous les démolitions de l’église. On y entre par un petit cabinet, sous une voute, d’où l’on va à main gauche dans les trois tabernacles, qui sont trois petites chapelles bâties en carré, voutées & disposées en forme de croix ; celle du milieu marque la vraie place où étoit Jésus-Christ pendant sa transfiguration ; & les deux autres à droite & à gauche, sont la place de Moyse & d’Elie, qui étoient à ses côtés. On voit un autel en celle du milieu, où les religieux de Nazareth célébrent quelquefois la messe. Ce bâtiment est sous terre ; de sorte que pour l’éclairer, il faut y porter de la lumiere.
L’air est fort frais sur le haut de cette montagne, même pendant les plus grandes chaleurs, parceque les vents y sont continuels. On y voit de belles citernes taillées dans le roc, pleines d’une eau excellente, & ombragées de plusieurs figuiers. Joséphe rapporte qu’Alexandre Jannée, roi de Juda qui commença à regner l’an 103 avant J.C. fit bâtir une fortetesse sur le sommet de cette montagne. Il y a apparence qu’elle subsistoit du temps de Notre-Seigneur ; puisque l’empereur Vespasien y envoya un de ses généraux d’armée, qui fit rendre la place à composition, l’an 82 depuis J.C. Godefroi de Bouillon roi de Jérusalem en 1099, rétablit les églises & les monastères de cette montagne. On y mit un évêque suffragant du patriarche de Jérusalem, & deux abbés, l’un pour les moines noirs ou Bénédictins, & l’autre pour les religieux Grecs de l’ordre de S. Basile. Mais Saladin s’étant rendu maître de ce pays en 1187, ruina les églises, & chassa les chrétiens qui reprirent cette montagne en 1253. Le pape Alexandre IV la donna aux Templiers. Enfin vers l’an 1290, le sultan d’Egypte désola ce saint lieu. Du haut de la montagne de Thabor on découvre les montagnes d’Hermon, de Gelboë & de Samarie, la montagne du Précipice, la montagne des Béatitudes (où Jesus-Christ fit cet admirable sermon des béatitudes) & la mer de Galilée, ou lac de Génézareth. Au pied & aux environs du mont Thabor, sont les villes de Naïm & d’Endor, maintenant ruinées, & habitées par les Arabes ; la grande plaine d’Esdrélon, la vallée de Jezraël & le torrent de Cison ou d’Endor. La plaine d’Esdrélon est remarquable par la défaite de l’armée de Sisara, général de l’armée de Jabin, roi des Chananéens, contre qui les Israélites gagnerent la bataille. Ce fut dans la vallée de Jezraël, où Gédéon vainquit les Madianites & les Amalécites.
A l’égard du torrent de Cison, il a sa source au pied de la montagne de Thabor, & se sépare en deux ruisseaux, l’un desquels va passer au bas du mont Hermon, proche de la ville d’Endor, d’où il se rend dans la mer de Galilée. Ce fut vers ses bords que l’armée de Sisara fut taillée en piéces. L’autre ayant serpenté plus de dix lieues dans les plaines d’Esdrelon & de Zabulon, se va décharger dans la mer Méditerranée, entre le mont Carmel & S. Jean d’Acre. Ce fut vers ce ruisseau de Cison qu’Elie fit mourir les quatre cens cinquante faux prophétes de Baal. Il y avoit deux villes de ce nom dans la Palestine ; l’une dans la tribu de Zabulon, l’autre dans celle d’Issachar. * Josué, 19, 22. I Paral. 6, 77. Doubdan, voyage de la Terre-sainte.
THABORITA (Henri) Frison, chanoine régulier de S. Augustin à Thabor, près de Sneeck dans la Frise, a écrit un grand ouvrage, qui contient en même temps l’histoire ecclésiastique & civile depuis la naissance de Jésus-Christ jusqu’à l’an 1501, où vivoit l’auteur. Cet ouvrage est d’un style dur & grossier. Suffridus Petri s’en est servi pour composer ses annales de Frise. C’est tout ce qu’en dit Valere André dans sa Bibliothéque Belgique, édition de 1739, in-4º, tome I, page 465. Le même bibliothécaire, tome II, page 1159, parle d’un Vorper Thaborita, né aussi en Frise, pareillement chanoine régulier à Thabor, mais auparavant pasteur ou curé dans sa patrie, qui a écrit une chronique de Frise, en trois livres, depuis l’origine des Frisons jusqu’en 1635. Suffridus Pétri fait une grande estime de cet ouvrage, qui est demeuré manuscrit.
THACASIN, ville de Palestine, dans la tribu de Zabulon. * Josué, 19, 13.
THADÉE (Saint) apôtre, cherchez JUDE.
THADÉE, abbé Ecossois, demeuroit Ratisbonne en Allèmagne, & vivoit vers l’an 1457. A la priere de Conrard, prévôt d’Ilminster, il recueillit des chroniques de son pays la vie de quelques saints, que Canisius rapporte, tome IV, antiq. lect. Quelques-uns le confondent avec Thadée, Romain, qui vivoit en même temps, & qui écrivit en vers l’histoire de l’empereur Frédéric I, dont Cuspinien s’étoit servi pour la composition de son ouvrage. * Bumaldi.
THADÉE, médecin de Florence, célébre par ses écrits dans le XIII siécle, professa à Bologne, & fut appellé le Galien de son temps. Il écrivit sur les aphorismes d’Hippocrate, & mourut en 1270 ou 1280. * Juste, in chron. medic. Castellan, in vit. medic. Vander Linden, de script. medic. &c.
THADÉE DE PEPULIS, docteur en droit civil & canon, vers l’an 1318, exerça des emplois très-importans, & laissa quelques écrits. * Antoine Bumaldi, Miner. Bonon.
THAHATH, vingt-troisiéme campement des Israélites dans le désert. Ils y arriverent de Maceloth, & en partirent pour aller à Tharé. * Nombres, xxxiii, 26, 7.