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tretenus, & dont le nombre étoit toujours complet, parcequ’à mésure qu’il en manquoit quelques-uns, leurs places étoient aussitôt remplies. Voici les paroles de Quint-Curce, Proximi ibant quos Persæ immortales vocant, ad decem millia. * Herodote, l. 3. Procope, de la guerre de Perse. Hesychius. Suidas.

ATHANATUS, dit aussi ATAS & ATHAS, homme d’une force prodigieuse, qui se promenoit à Rome sur un théâtre revêtu d’une cuirasse de plomb pesant cinq cens livres, & chauffé avec des brodequins qui en pesoient autant. * Pline, l. 7, c. 5.

ATHANIS, historien Grec. Il a écrit de la Sicile selon Athénée, 1. 3. Vossius croit qu’il est le même que Plutarque cite dans la vie de Timoléon, l. 3, hist. des Grecs.

ATHAR, ville de Palestine dans la tribu de Siméon. C’est la même qu’Ether & Etham. * Josué, 19, 7.

ATHARE ou ATHARA, femme du roi de Damas, que les Syriens après sa mort honorerent comme une divinité, regardant son tombeau comme un temple. * Justin, l. 36, c. 1.

ATHEAS, cherchez ATHANATUS.

ATHEAS, Scythe de nation, regna dans le Pont, & eut Artebuse pour successeur, selon Florus, l. 3, chap. 5.

ATHEAS, succéda à son pere Scyles, & fut un prince très-belliqueux, très-fier, & bon politique. Il eut de grandes guerres contre les Triballiens, peuples de la basse Mysie, & contre les Istriens, & promit à Philippe roi de Macédoine de le déclarer héritier & successeur de sa couronne, s’il lui envoyait du recours ; mais les troupes de Philippe étant venues trop tard il les renvoya. Philippe qui assiégeoit alors Byzance, dissimula le chagrin qu’il ressentoit, & fit dire au roi des Scythes qu’ayant de grandes dépenses à faire pour continuer le siége, il le prioit au moins de lui rendre les frais qu’il avoit faits, pour envoyer des troupes à son secours. Atheas lui répondit que les Scythes n’avoient ni or ni argent, & que toutes leurs richesses consistaient en courage. Philippe leva le siége de Byzance, & envoya dire à Atheas, qu’il vouloir mettre à l’embouchure de l’Istre, une statue, qu’il avait vouée à Hercule & qu’il le priait pour cela de lui permettre l’entrée de ses états. Le roi des Scythes lui manda que s’il voulait ériger lui-même cette statue, il pouvoit venir seul, mais non pas avec son armée. Ce fut alors qu’il y eut une guerre ouverte entre ces deux rois, vers la CX olympiade, & 340 ans avant J. C. Les Scythes étaient en effet plus forts que les Macédoniens ; & dans les courses qu’ils faisoient sur eux, ils faisoient beaucoup de prisonniers. Un jour ils prirent un célébre musicien. Atheas le fit chanter ; & comme il vit ses sujets, tout farouches qu’ils étoient, admirer la douceur de sa voix : Pour moi, dit-il, j’aime mieux entendre hennir un cheval, que d’ouir chanter cet homme-là. Philippe se voyant le plus faible, eut recours aux stratagêmes pour vaincre son ennemi, & il en vint enfin à bout dans un combat qu’il donna à son avantage Atheas fut tué à l’âge de quatre-vingt-dix ans, laissant pour son successeur un fils nommé Carchasis. * Justin, l. 9, c. 2. Frontin, l. 2. c. 4. Orose, l. 3, c. 13.

ATHELREDE, roi des Saxons occidentaux en Angleterre, cherchez ALREDE.

ATHENAGORAS, d’Athènes, philosophe chrétien, vivait du temps de l’empereur Marc-Aurele auquel il adressa une apologie pour les chrétiens, dans laquelle il les justifie des trois principales calomnies dont on les chargeait. Cette apologie est adressée à Marc-Aurele Antonin, & à son fils Commode qui fut associé à l’empire l’an 176, & ainsi cette apologie a été présentée entre l’an 176, & l’année 179, dans laquelle Marc-Aurele est mort. Cette apologie a été inconnue à Eusèbe, à S. Jerôme, & à Photius ; mais Methodius l’a citée, comme on le peut voir par un pas-

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sage de cet auteur, rapporté par S. Epiphane dans l’hérésie d’Origène. Athenagoras a composé un autre ouvrage sur la résurrection des morts. Ces deux ouvrages se trouvent dans la bibliothèque des peres, & à la fin des œuvres de S. Justin. Conrad Gesner & Suffridus Petri ont traduit du grec en latin cette apologie. Pierre Nannius & Henri Etienne, ont traduit le traité de la résurrestion des morts. * Trithême & Bellarmin, de script. eccles. Possevin, in appar. Le Mire, in auct. de script. Eccles. c. 13. Tillemont, mém. pour l’histoire ecclés. Du-Pin, nouvelle bibliothéque des auteurs ecclésiastiques, les III premiers siécles. D. Ceillier, hist. des aut. sacr. & ecclés. t. 2.

Les ouvrages d’Athenagoras furent imprimés à Oxford en 1682, par les soins de M. Fell évêque de cette ville, & à Leipsick en 1684, sous la direction d’Adam Rechenberg. Ces éditions sont l’une & l’autre en grec & en latin, & accompagnées de notes. Kerholt fit un commentaire sur le traité de ce philosophe qui fut imprimé l’an 1675. Il a été inséré depuis avec des augmentations dans l’édition de S. Justin, d’Athenagoras, &c. à Leipsick en 1686. Gui Gaussart, prieur de sainte Foi de Coulomiers, fit une version françoise de l’apologie d’Achenagoras imprimée à Paris 1574. Armand du Perron fit aussi une traduction françoise de deux écrits d’Athenagoras dont du Verdier-Vauprivas fait mention. Il a paru un roman sous le nom d’Athenagoras sous le titre du vrai & parfait amour, contenant les amours honnêtes de Thergone, ou de Theogenes ei de Charides ; de Pherecides & de Melangelie, que Martin Fumée, seigneur de Genillé, fit vers l’an 1569, & qui fut imprimé en 1599 & 1612. Il le donna comme traduit du grec, mais cet ouvrage n’a jamais existé avant lui. * Bayle, dict. crit. D. Ceillier, hist. des aut. sacr. eccles. t. 2.

ATHENAIS, fille du philosophe Leontius, fut nommée depuis Eudoxie, lorsqu’elle fut devenue l’épouse de l’empereur Théodose le Jeune. Cherchez EUDOXIE.

ATHENÉE, frere d’Euménés III, roi de Pergame, d’Attale, & de Philetete se joignit à son frere Attale, pour aller secourir Manlius contre les Galates, la premiere année de la CXLVIII olympiade, & 188 ans avant J. C. Son frere Euménés l’envoya en ambassade à Rome, pour faire sortir de la Thrace les garnisons romaines ; & le sénat le choisit pour un des généraux d’armée contre Persée roi de Macédoine. Il se signala fort dans cette occasion ; & depuis, Paul Émile, général des armées romaines, ne voulut se confier qu’à lui & à Scipion dans le voyage qu’il fit à Delphes. * Tite-Live, l. 28.

ATHENÉE, historien, qui avoit parlé de Sémiramis, comme nous l’apprenons de Diodore de Sicile, qui en fait mention dans le II livre de sa bibliothèque, vivoit du temps d’Auguste. * Vossius, de hist. graec.

ATHENÉE, orateur & philosophe péripatéticien, étoit de Séleucie. Il vint à Rome sous l’empire d’Auguste, & fut intime ami de Muréna, qui conspira contre Auguste. La conspiration ayant été découverte, il s’enfuit avec Murena : il fut pris dans sa fuite, mais ayant été trouvé innocent, il fut mis en liberté. Athenée retourna à Rome, & dit à ceux qu’il rencontra les premiers de ses amis, ces paroles d’Euripide :

Ηʹκον νοζρών κευθμέια, ύ σειτε πύλαζ Λίπων

Je viens de quitter l’antre des morts, & les portes de l’enfer.

Peu de temps après, la chute d’une maison où il étoit l’écrasa durant la nuit. * Strabon, l. 4.

ATHENÉE, grammairien Grec, natif de Naucratis en Egypte, a fleuri dans le II siécle sous Marc-Aurele & au-delà même de Severe. C’était un des plus savans hommes de son temps ; il avoit tant lu, & il se souvenoit de tant de choses, qu’on peut le nommer le Varron ou le Pline des Grecs. De tous les ouvrages qu’il