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iDemarattts, au septiéme mois de fa gro’fïeife. Ce r qul parut fi incroyable à Arifton, qu’ayant appris cette nouvelle, dans le temps qu’il étoit àflemblé avec les éphores, il s’écria, qu’il n’étoit pas le père de cet enfant. On cite de lui plusieurs réparties, qui méritent d’être re^marquées. Quelqu’un lui ayant dit que le devoir d’un roi étoit de faire du bien à ses amis, & du mal à ses ennemis, il répondit : Qu’il étoit bien plus féant à un roi de conserver ses amis j & de f avoir se faire de bons amis de ses propres ennemis. On lui demanda un jour ■combien il y avoit de Lacédémôniens : il répondit : Qu’il y en avait autant qu’il en fallait pour repousser leurs ennemis. Sachant que l’on avoit fait une oraison funèbre en l’honneur des Athéniens, qui avoient été tués en combattant vaillamment contre les Lacédémôniens, il dit ; : S’ils honorent tarit ceux qui ont été vaincus, quels honneurs méritent ceux qui ont remporté la vidtoire ? Arifton avoit pour collègue Alexandïide, qui vivoit environ la LX olympiade, & avant J. C. 540 ans-. * Plutarque, aux apophtegmes laconiques.

ARISTON, l’un des capitaines d’Alexandre h Grande &: général de la cavalerie Péonienne, défit Satropate t qui commandoit celle des Perses.. * Quint - Curce, /. 4.

ARISTON, de I’isle de Chiô, surnommée Sirène, philosophe stoïcien, fut disciple de Zenon, & vivoit fous la CXXXVI olympiade, vers l’an z 36 avant J- C. ïl fou tenoit que le souverain bien consiste «à n’avoir que de l’indifférence pour tout ce qui est entre le vice & la vertu ; qu’un sage est ; semblable à un bon comédien, lequel soit qu’il faflè le personnage d’un roi, soit qu’il falîe celui d’un valet, réuflit également bien* Il comparoit les raisonnemens des logiciens aux toiles d’araignées, qui font toujours inutiles, ■quoique remplies de beaucoup d’artifice-. Il rejet toit la logique, parce qu’elle ne nous sert de rien ; & la phyfîque, parce qu’elle surpalîè les forces de notre esprit. Quoiqu’il eut retenu la morale, il en retrancha beaucoup, car il voulut qu’on n’enseignât rien sur les devoirs particuliers de la vie civile, comme du mari envers la femme, &c. mais qu’on enseignât seulement en gros ce que c’est que la fageflè, sur quoi-Séneque le blâme avec raiibn. Arifton disoit que la nature de Dieu n’étoit pas intelligible 5 ce qui porte à croire qu’il négligeoit absolument la contemplation des choses divines. Il fut l’antagoniste d’Arcefilasfur l’hypothèse de l’incertitude. On dit qu’il étoit fort chauve > Ôc que ce fut ce qui lui causa la mort, le soleil lui ayant brûlé la tête. Il devint voluptueux sur la fin de ses jours, & fa secte ■ dura peu. On affine qu’il avoit beaucoup de talent pour persuader ce qu’il vousoit. Il écrivit divers ouvrages, des dialogues sur les dogmes de Zenon, des lettres, des commentaires de la vanité, onze livres d’usage, etc. Divers auteurs attribuent quelques-uns de ces traités à Ariston d’Alexandrie ± philosophe péripatéticien, qui vivoit du temps d’Auguste, & qu’on croit être le même, qui a composé un traité du Nil, cité par Strabon. Diogène Laërce parle de lui, & d’un autre de I’isle de Cea ou Zia, aufîl péripatéticien, différent de celui d’Alexandrie, auteur de divers traités d’un musicien d’Athènes

d’Un cinquième •, qui a composé des tragédies ; Se

d’un qui a écrit de la rhétorique. Cet Ariston, qui a composé des tragédies j est apparemment le même qu’on chafla d’Athènes, pour avoir joué dans ses pièces Menefthée, qui étoit un homme très-puifïant dans cette ville. * Diogenes Laërtius, in Arifi. I. 7 s Strabon, /. 1 y. Plutarque. Athénée. Bayle, dicl. crit.

ARISTON, fut celui dont Hérode, roi de Chalcide, & Chelcias se servirent pour se défaire de Silas $ autrefois général des armées du grand Agrippa, après la mort de ce prince, l’an troisième de l’empire de Claude, & le 43 de Jésus-Christ. * Joséphe, antiq. liy. XIX 3 çhap, 7.

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ARISTON (Titus) jurifconfcilte Romain fous l’empire de Trajan, étoit fort honnête homme, & entendait parfaitement le droit public & le droit civil^ Vhlfa toire, les antiquités» S’il ne répondoit pas promptement aux questions qui lui étoient faites, c’étoit à caufé que par la force de fonjugement il remontoit jusqu’aux sources des raisons du pour & du contre, afin de les comparer ensemble. C’étoit d’ailleurs un homme ennemi du luxe ôc sans aucun faite $ qui cherchoit la récompense d’une belle action dans l’action même, & non pas dans les applaudissemens de la multitude. Il ne faisoit point proreflïon d’être philosophe ; mais aucun de ceux qui en faisoient profession ne le furpafloit dans la pratique de la vertu. Il fit paroître une fermeté d’esprit incomparable durant une longue maladie, & il pria enfin les amis de demander aux médecins i s’il en pouyoit rechaper. Il leur déclara qu’en cas qu’on la jugeât incurable, il se donnerait la mort ; mais que s’il est pouvoir être quitte, pour souffrir long-temps > il se résoudroit à vivre, & accorderait cela aux prières de fa femme, aux larmes de fa fille, & aux defos de ceux à qui il parloir. Les médecins donnèrent d’assez bonnes espérances. Quelques-uns affurent qu’ Arifton parvint à une extrême vieillerie mais la preuve qu’ils en allèguent n’est pas concluante. Pline le Jeune son ami fait un bel éloge de lui dans la XXII de Ces lettres, /. £, & il y raconte plusieurs particularités d’ Arifton. Il fut auteur de quelques livres, dont les pande<5tes font mention. On peut aussi voir Aulu-Gelle ■„ qui avoit lu dans un ouvrage d’Arifton, que toutes fortes de vols étoient permis dans l’ancienne Égypte. * Aulu-Gelle, lib. 1 j, cap. 1 8. Pline, epijl. lib. 1 ’ . 3 epifi. zz. Bayle, dicl. critique-.

ARISTON, historier Grec, étoit dé Pella =, ville de Judée. Il vivoit dans le II siécle fous l’empire d’Aclrii & il écrivit un ouvrage, où il parloir de la dérni rébellion des Juifs. La chronique d’Alexandrie dit qu’il présenta à cet empereur une apologie pour les chrétiens à Athènes, la dix-huitième année de son regnei

  • Eusebe, histoire eccles. L^, c. 6. Nicephore Gallifte,

/. 3, hist.c. 24.

ARISTONE, fille de Cyrûs le Grand, fut mariée à Darius, fils d’Hyftafpes, roi de Perse, qui l’aima fi paffionément, qu’il lui fit drefler des statues, & ordonna au peuple de les adorer. * Ctefias.

ÂR1STONIQUE, Ariflonicus, un des tyrans des Méthymnéens, fut livré par Alexandre le Grand à la fureur du peuple, qui } pour se venger des outrages qu’il en avoit reçus, après l’avoir déchiré par les tourmens, le précipita dû haut des murailles. * Quint - Curce, /. 4..

ARiSTONIQUE, fils d’Eumenés 3 & d’une concubine native d’Ephèse i irrité de ce q’u’Attale avoit donné le royaume de Pergame aux Romains, mit des troupes sur pied, pour s’y maintenir y & défit le confui P. LuciusCraflus, la troisième année de la CLXIÏ olympiade,130 ans avant J. C. Mais la même année le confui Perpenna le prit, 6c l’ayant fait conduire à Rome, il y fut étranglé en prison par otdire du sénat ; * Tite-Live, /. 551. juftinj /. $6. Horus. Eutropew Orofe^ Velleïus, &Ci

ARISTONÏQUE de Tarente, historien.Greci On ne fait pas en quel temps il a vécu. On lui attribue quelques ouvrages de fables, &c. x Photius, cod. 1 $0. Vo£fius, Simler j &a

ARISTONÏQUE, natif de Caryftos, ville de i’isle d’Eubée, étoit un habile joueur de paume, qui gagna l’estime d’Alexandre le Grand. Les Athéniens lui donnèrent le droit de bourgeoisie, ôc lui dreflerent une statue, comme à un homme qui étbit digne d’être mis aurangdesilluftres* * Ccelius Rhodig. /. 20, c. 14.

ARISTONYME, poëte comique, vivoit vers la CXXX olympiade, & environ l’an 260 avant J.C. Il fut bibliothécaire de Ptolémée Philopator, après Apol-