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Amibe a aujourd’hui un château 8c un gouverneur particulier. Quelques auteurs ont cru que S. Armenraire est le premier évêque de cette ville ; mais le plus ancien dont nous ayons connoissance, est Dynamius, qui a fouferit l’épître des évêques de cette province au pape S. Léon en 4 5 1 . On prétend que dans le Xlil ficelé, vers l’an 1249 ou 1250,1e pape Innocent IV transféra le siége épiscopal d’Antibe à Grafle, à cause du mauvais air & des courses continuelles des pirates. D’autres ont avancé que ce fut pour punir les habitans qui avoient tué 1 évêque, que le siége avoit été transféré ailleurs, félon les régies canoniques ; mais il y a très-peu d’apparence. L’illustre famille des G rimai di a autrefois pofledé le domaine temporel de cette ville. Les évêques trouvèrent le moyen de l’acquérir, & les premiers le recouvrèrent fous Clément VII. On dit que Luc 8c Marc Grimaldi, seigneurs de Cagne 8c de Villeneuve, en l’an 1378, l’eurent en engagement pour la somme de neuf mille florins : ce qui fut suivi de divers privilèges que l’antipape Jean XXIII confirma. Martin V légitime pontife, ordonna que l’évêque de Gralfe feroit remis dans la pofTeiïion d’Antibe, en rembourrant les neuf mille florins. Le concile de Balle désapprouva aussi ce qui s’étoit fait ; mais Eugène IV le confirma, & ôta même à l’évêque la jurifdiction spirituelle, érabliflant dans cette ville un vicaire apostolique. Ainsi le droit des seigneurs temporels fubfifta, quoique les évêques eufTent souvent réclamé contre. Honoré de Savoye, marquis de Villars, comte de Tende, maréchal & amiral de France, gouverneur de Provence, 8cc. acquit une partie delà seigneurie d’Antibe : le reste appartenoit toujours à la maison de Grimaldi. En 1608, le roi Henri le Grand acheta cette jurifdiétion, qu’il unit au domaine du comté de Provence, d’Alexandre Grimaldi, seigneur d’Antibe, & de Charles de Lorraine, duc de Mayenne, comme mari de Henriette de Savoye, tille d’Honoré de Savoye. Le roi en donna deux cens cinquante mille livres ; & le sieur du Vair, premier président au parlement de Provence, fut prendre pofïeflîon d’Antibe, au nom de fa majesté. Il y a un gouverneur, un lieutenant de roi, <k un major. Le terroir y est abondant en toutes fortes de fruits. Jean Arafî, avocat au parlement de Provence, 8c premier conseiller au siége de l’amirauté de Marseille, a composé dans le XVIII ficelé une hifroire de la ville d’Antibe, où il a ramaffé beaucoup de faits inconnus jusqu’à cette heure. La féconde partie de cet ouvrage est toute pour l’état ecclésiastique v & il a eu foin d’y parler des évêques de Grafie dept ;’% l’an 1 249. * Ptolemée, /. 2, c. 10. Pomponius Mei.î., /. 2, c. 5 . Tacite, /. 1 hist. Strabon, /. 4. Pline, /. 5 . L’itinéraire d’Antonin. Table de Peutinger. Charles de Vcnafque, gen. & hist. Grimald. Du-Pui, domaine, du rai. Sammarth. Gall. chrijl. Bouche, hist. de Prov. Godeau, hist. ceci. I. 1, . &c.

ANT1CLIDES, écrivain très - ancien, est cité par plulïeurs auteurs célèbres. Le scoliaste d’Apollonius emploie en deux endroits son traité historique.de l’isle de Delos ; & cet ouvrage est le seul avec un autre intitule, des recours, qu’on ait marqué précisément. On croit qu’Anticlides décrivait dans ce fécond traité le retour des Argonautes, ou celui des Grecs après la prise de Troye : peut-être parloit-il de l’un 8c de l’autre, & encore d’autres voyages. On n’en douterait pas il l’on étoit sûr que Strabon a tiré dc-là ce qu’il cite de lui touchant les Pelafgiens ; mais diverses citations, & entr’aurres celle de Pline, qui afflue qu’Anticlides avoit entrepris de prouver par les monumens les plus anciens, que l’inventeur des lettres grecques étoit un Menon, Égyptien, qui en détermina la figure quinze ans avant que Phoronée commençât -1 regner, font voir que cet historien fut auteur d’autres ouvrages que de ceux dont on a les titres. * Voffins, hist. grecs»

AN 1 1C0STI } isle de l’Amérique septentrionale,

dans le golfe de S. Laurent. Elle se nomme quelquefois isle de Y sijfomption, 8c est entre Lifle de Terreneuve à l’orient, &la province de Canada au couchant. Elle a trente-cinq lieues de longueur furfept de large, trois ports 8c quelques habitations de François. Ou temps du baron de la Honran, elle appartenoit à un Canadien, qui y avoit un magafin fortifié pour garantir les marchandises 8c fa famille contre les furprifts des Efquimauxj & qui trafiquait avec les Montagnois & les Papipanachois, d’armes, de peaux de loups marins, & autres pelleteries. Cette isle est demeurée à la France, par la paix d’Utrecht. * La Marti nicre, dicî. geogr. Le baron de la Flontan, voyages,

tom. 2.

ANTICYRE, isle où croiroit l’ellébore propre à purger le cerveau. C’est de-là qu’est venu le proverbe des anciens, Navigct slnticyras, contre ceux qui font aceufés de folie- * Pline, /. 25, c. 5. Strabon, liv. y.

Suétone parle d*nn homme prétorien, lequel s’étant retiré dans cette isle, à cause de son jndifpofîtion „ envoyoit prier Caligula de lui prolonger son congé d’absence. Mais ce cruel empereur commanda qu’on le fît mourir, disant : Que l’araignée étoit necejjaire à. un homme qui avoit ufé fi long-temps d’ellébore sans foulage ment. * Suétone, dans la vie de Caligula, c. 29.

AMTlDAMUS, d’Heracléopolis, historien Grec. On ignore en quel temps il a vécu. Il écrivit divers ouvrages, & entr’autres un traité de morale & une hiftoire d’Alexandre le Grand. Ce que les curieux pouront voir dans Vofluis, /. 3 de hist. Guc. p. 323.

ANTIDIAPHORISTES, hérétiques du XVI fiécle, voyq-ANTI-ADIAPHORISTES.

ANTIDICOMARIANISTES, feéte d’hérétiques, qui fui voient les erreurs d’Helvidins, contre la pureté de la mère de Dieu, fou tenant qu’après la naissance de J. C. elle avoit eu d’autres enfans de S. Joseph. * S. Epiphane, hurefi. 78. S. Augustin, hmref. 84. S. Jérôme, contre Helvidius. Baronius, A. C. 373.

$3" ANTIFELLO, en latin Antiphellus, bourgade de la Turquie, en Asie, dans la Natolie, dans la province de Mentefeli, avec un évêque Grec farTiagant de l’archevêque de Myre, sur la côte de Caïamanie, entre Gorante 8c Patare, félon Leunclaviu^.

  • La Marti niere, dicl. geogr.

Ce?

ANTIGENE, un des capitaines d’Alexandre le Grand, eut le fécond des prix que ce roi fit distribuer solennellement aux huit qui feroient estimés les plus braves de son armée. Ces prix étoient à chacun un régiment de mille hommes, à cause de quoi ceux qui les commandoient, étoient appelles Chiliarqucs, du grec yiXtoi mi lie j 8c #p%eiy commander j car auparavant les régimens n’étoient que de cinq cens hommes. Depuis, Antigène ayant été fait chef de la légion des Agirafpides, livra Eumenés à Antigonus la 1^. année de la CXVI olympiade, l’an 315 avant Jcfus^Christ. Mais, après avoir reçu ce qui lui avoit été promis pour le prix de fa perfidie, il fut brûlé tout vif dans une cage de fer par l’ordre d’Antigouus, qui craignoit que ce traître ne formât ensuite quelque conjuration contre lui-même. * Quinte-Curce, /. 5, c. 10.

ANTIGENE, historien Grec. Nous ne savons pas en quel temps il a vécu. Plutarque le cite dans la vie d’Alexandre le Grand, comme un des auteurs qui parlent de la reine des Amazones qui lui vint rendre vifite. Gesner croit que c’est le même qu’on surnomma Ifier j 8c qui avoit composé divers ouvrages historiques ; mais il est sûr que cet Ifter est différent d’Antigène.

  • Vossius, de hist. Græc. Gesner, bibl.

ANTIGENIDE, fameux joueur de flûte, étoit, selon Suidas, fils de Saryrus, le même, sans doute, dont parle Elien. Ce Satyrus excellent aussi à jouer de la flute, & fut apparemment le maître de son fils. An-