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du dernier Abgar avoir été rétabli par l’empereur Macrin. Quoi qu’il en soit, dans le IV siécle, Edelse & roure l’Osrhoëne étoit absolument soumise aux Romains, & n’avoit plus de princes particuliers, * Dio, l. 77. Sidon. Apollin, l. 2, epist. 8. Occo, in numisnat. Syncell. in chronograph. Ezech. Spanheim, dissert. de usu & præstantia numisinatum.

ABGILLE (Jean) nom que s’est donné l’auteur d’un ouvrage rempli de fables. Suffridus Petri, qui étoit Frison, & fort entêté de sa patrie, en parlant des écrivains célébres de la Frise, n’a pas oublié Abgille. Il étoit, dit-il, fils d’un roi de Frise, & mena une vie si exemplaire, qu’on lui donna le surnom de prêtre. On doit savoir bon gré à cet auteur de nous avoir appris que la Frise étoit gouvernée alors par des rois ; mais il ne se borne pas à cette seule découverte ; il croit fermement ce que l’imposteur caché sous le nom d’Abgille dit de lui-même, qu’il accompagna Charlemagne dans la Palestine, & que de-là il passa dans les Indes, où il fonda l’empire des Abissins, dont le souverain à cause de lui a été appellé depuis Prêtre-Jean. Rien n’est plus indigne de créance que toute la relation d’Abgille ; tout y est faux, & le fond & les circonstances.

ABGOUN, cherchez ABESKOUN.

ABHER, ville de la province appellée Gebal ou Iraque Persienne, située au quatriéme climat, à 84 degrés 30 minutes de longitude, & à 36 degrés 45 minutes de latitude septentrionale. * D’Herbelot, bibliot. orient.

ABHERI étoit natif de la ville d’Abher. On le nomme autrement Athir-Eddin Mofadhel ben Omar. C’est le meilleur auteur Arabe qui air écrit sur l’Isagoge de Porphyre : nous avons aussi de lui un livre intitulé, Escharat Al-Abheri. Il fut pere de Saadeddin, visir du sultan Alischah, fils de Tagasch, de la dynastie des Khouarezmiens. Son commentaire sur Porphyre se trouve dans la bibliothéque du roi, no 908. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABIA. Il y a eu plusieurs personnes de ce nom.

Le premier fut le second fils de Samuel. Il fut établi avec son frere Joël par son pere pour l’assister dans le gouvernement du peuple Juif & l’administration de la justice, l’an du monde 2908. Mais leurs violences & leurs débauches furent cause que le peuple se souleva, & obligea Samuel de lui donner un roi, qui fut Saül. * I Reg.VIII. 2.

Le second fut le premier fils de Jeroboam, premier roi de Samarie, qui fut frapé d’une cruelle maladie pour les péchés de son pere. Sa mere vint consulter le prophéte Ahias, & lui demander quelque secours du ciel pour sa guérison. Il lui dit qu’elle s’en retournât au plutôt ; qu’à peine auroit-elle le pied sur la porte de la ville, que ce fils pour lequel elle s’intéressoit si fort mourroit, qu’il seroit le seul de sa race qui seroit inhumé dans le sépulcre des rois ; & que tous les autres seroient ou dévorés par les chiens, ou mangés des oiseaux. Cela arriva comme l’avoit prédit le prophéte, l’an du monde 3031. * III. Reg. XIV.

Le troisiéme sur fils de Bechor. * I. Paralipomenes, VII. 8.

Le quatriéme donr nous parlons plus bas, fut fils & successeur de Roboam.

Le cinquiéme étoit roi des Parthes. Il vint faire la guerre à Izate roi des Adiabeniens, à la sollicitation des grands de son royaume, qui s’étoient soulevés contre lui, parcequ’il avoit embrassé la religion des Juifs, & selon d’autres, celle des Chrétiens. Il fut aussi malheureux dans certe guerre, qu’il fut injuste à l’entreprendre. Il fut défait ; & s’étant enfermé dans un château, il y fut incontinent assiégé par l’armée d’Izate, qui le pressa si vivement, qu’il fut contraint de se tuer de désespoir, de peur de tomber entre les mains de celui qu’il avoit si injustement attaqué. * Joséphe, Ant. liv. XX, chap. 2.

ABIA, ABIAH ou ABIAM, roi de Juda, étoit fils de Roboam & de Maacha, fille d’Absalom. Il commença de regner à l’âge de dix-huit ans, & gouverna pendant trois ans. La seconde année de son regne il remporta une insigne victoire sur Jéroboam roi d’Israël, qui avoit levé une armée de huit cens mille hommes. Abia qui en avoit quatre cens mille, tua cinq cens mille hommes de ses ennemis. L’historien sacré, dans les Paralipomenes, est d’accord pour le nombre prodigieux avec Josephe ; mais le livre des Rois nous peint Abia comme un prince impie, adonné aux vices de ses peres, au lieu qu’il est représenté dans Joséphe comme un prince juste & craignant Dieu. Abia, après sa victoire sur Jéroboam, emporta d’assaut Bethel, Issan, & plusieurs autres places, & s’empara de tout le pays qui en dépendoit, &c. Il laissa de quatorze femmes qu’il eut, vingt-deux fils & seize filles, & mourut l’an du monde 3080, avant J.C. 955, après en avoir regné trois seulement. * III des Rois, 15, II des Paralipomenes, 13. Joséphe, liv. 8, antiq. c. 11.

ABIA, chef d’une des 14 classes des prêtres des Juifs, suivant la division qui en fut faite par David. Chacune de ces classes a depuis servi successivement à son tour pendant sept jours d’un sabbat à l’autre dans le temple, & a retenu le nom du chef qu’elle avoit au temps de David, & le même rang. Le premier échut à la classe de Joïarib, & le huitiéme à celle d’Abia, Les tours de ces 24 classes étoient achevés en 168 jours. La classe de Joïarib entra l’an 4709 de la période julienne, le 15 de Juillet. On le prouve, parceque suivant les Juifs la classe de Joïarib étoit en tour, quand la ville de Jérusalem fut prise par Tite l’an 4783 de la période julienne, la 70 de l’ére chrétienne, le 9 ou le 10 du mois Ab, qui avoit commencé le 27 juillet au soir sixiéme série. Ainsi la classe de Joïarib a du commencer un jour de sabbat quatriéme août. En remontant de cette année 4783 de la période julienne, & comptant 161 cycles de tours entiers du service des familles sacerdotales dans le temple, de 168 jours chacun, on tombe au 15 juillet de l’année de la période julienne 4709, qui est un samedi, dans lequel la classe dé Joïarib a commencé à entrer en ministere. Celle d’Abia qui étoit la huitiéme, y est entrée par conséquent 50 jours après, le samedi 2 septembre selon le calendrier julien, ou le 31 d’août selon la réforme d’Auguste. Cela sert à fixer le temps de la conception de S. Jean-Baptiste fils de Zacharie, prêtre de la classe d’Abia, qui étoit entré en ministere dans le temple peu de jours avant que sa femme eût conçu. * I Paralip. 24 v. 10. Lucæ 1, v. 5. Thoinart. harm. évang. imprimée à Paris en 1707.

ABIA, fille d’Hercule, nourrice d’Hyllus, qui se retira dans la ville d’Ira en Messenie, où elle bâtit un temple. Cette ville fut depuis appellée de son nom Abia. Ira étoit une des villes qu’Agamemnon avoit promises à Achille, selon Homere.

ABIASARES, cherchez ABISARES.

ABIATHAR, grand sacrificateur des Juifs, étoit fils d’Achimelech, qui avoit possédé la même dignité, & avoit reçu David chez lui. Ce procédé parut si offensant à Saül, qui n’aimoit pas David, qu’il fit mourir Achimelech, & quatre-vingt-cinq prêtres. Abiathar fut le seul qui échapa de ce terrible massacre. Il fut depuis grand sacrificateur, & donna souvent à David des marques de sa fidélité, surtout durant la révolte d’Absalom, lorsqu’il voulut suivre le roi & emporter l’arche ; mais depuis, Abiathar s’étant engagé de servir Adonias pour le mettre sur le trône de David son pere, Salomon irrité contre lui le priva de sa dignité, & l’envoya en exil l’an du monde 3021, & avant Jesus-Chiist 1014. Ainsi s’accomplit en sa personne ce que Dieu avoit prédit à Heli, que sa postérité seroit dérruite à cause des crimes de ses deux fils. * I. Regum 22. III. Regum 2. Joséphe, l. 7 & 8. antiq. Usser. annal.