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tres ; mais principalement celles du rabbin David Kimhi, dont il rapporte le plus souvent les mots. Il y en a eu deux éditions, la premiere à Constantinople, & la seconde en Hollande. Cette derniere est la meilleure, à cause de quelques remarques d’’Aben-Dana qu’on y a ajoutées. * M. Simon, hist. crit.

ABEN-NEDIN, auteur Arabe, qui a fait un ouvrage contenant la vie des philosophes de sa nation, dont il allégue fidélement les écrits. Ce que le pere Mersenne a observé dans la préface des chroniques d’Apollonius.

ABENSPERG, en latin Abusina ou Aventinum, ville & château considérable de la haute Baviere, sur la riviere d’Abenst, de laquelle ils ont pris leur nom. Le fameux comte Babon d’Abensperg & de Rohr, burgrave de Ratisbone, a fait sa résidence dans cette ville & en a porté le nom. De ses fils sont descendus plusieurs familles illustres du Nordgow, de la Franconie, de la Carinthie, de la Baviere, & sur le Rhin, mais la plupart sont éteintes. Eberhard doit avoir perpétué la famille d’Abensperg : c’est de lui que descendent les comtes de Roteneck & de Hippolstein. Le dernier d’entr’eux, Nicolas d’Abensperg, fut tué l’an 1485 par Christophe duc de Baviere, avec lequel il eut de grands différends. Albert de Baviere, frere de Christophe, eut la plupart de ces seigneuries, & en particulier celle d’Abensperg. Les comtes de Traun ont toujours porté le titre d’Abensperg : ils font descendre leur branche de Wolffram, un des fils de Babon. Wolffram eut trois fils, Conrad, qui mourut archevêque de Salzbourg l’an 1147 ; Wolffram II, dont la branche s’éteignit à la troisiéme génération ; & Otton. C’est de ce dernier qu’est descendu, dans la dixiéme génération, Wolffgand, pere de Jean & de Michel, qui ont donné naissance aux branches d’Eschelberg & de Meisseau. Jean eut pour arriere-petit-fils, Otton-Bernard, qui mourut l’an 1605, & laissa deux fils qui continuerent la branche d’Eschelberg. Celle de Meissau a été continuée par Sigmond-Adam, arriere-petit-fils de Michel, qui laissa trois fils, Jean-Christophe, Ernest & Ehrenreich. Le premier eut pour fils Sigmond-Gottfried, qui moutut sans héritiers. Ernest étoit fort estimé par l’empereur Ferdinand III, à cause des grands services qu’il lui avoit rendus : il le fit comte de l’Empire, & après qu’Ernest eut acheté la baronie d’Eglort, dans la Souabe, la diéte de l’empire tenue à Ulm l’an 1662, lui adjugea voix & séance parmi les comtes de la Souabe. Il eut pour successeur l’an 1667, son fils Ferdinand-Ernest, qui mourut l’an 1685, & laissa son fils Joseph mineur, lequel étant mort l’an 1690, son cousin Otton-Ehrenreich (fils du troisiéme fils de Sigmond-Adam) comte d’Abensperg & de Traun lui succéda. Ce dernier a eu de grands emplois : il étoit chambellan de l’empereur, conseiller privé, landmarschall de l’Autriche sous l’Ens, & chevalier de la toison d’or. L’an 1709, après que l’électeur de Baviere eût été mis au ban de l’Empire, on lui donna la ville & la seigneurie d’Abensperg ; mais il fut obligé de la remettre à l’électeur en vertu d’un article de la paix de Bade. Il mourut le 8 de septembre de l’an 1715. * Aventin, l. 2, p. 58, l. 5, p. 313. Imhoff, notit. Imper. l. 7, c. 16. Zeiler, topog. Bavar.

ABEN-TAAMON, prince de la famille d’Abdallah sixiéme calife de la race d’Ommiah, qu’Abdulmalic fit mourir, passa en Afrique pour éviter la colere de ce calife, qui faisoit main basse sur toutes les personnes de sa famille. Etant arrivé en la Mauritanie Tingitane, il y fut élevé sur le trône à cause de sa naissance & de son mérite, vers l’an de J.C. 689, & 70 de l’hégire. Il eut de grandes guerres contre les Romains & les Goths, qui tenoient la côte de Barbarie. Après plusieurs victoires il se fit appeller Emir-al-Moumenin, pour braver les califes d’Arabie. On croit qu’il fit bâtir la yille de Maroc, mais les Arabes disent le contraire. * Marmol, l. 2, c 9.

ABEN-TESPHIN, cherchez ABU-TECHIFIEN.

ABEN-TIBBON, fameux rabbin du XIV siécle, dit autrement R. Moyse Aben-Tibbon, selon Ganz in Zemach. David, p. 142, traduisit Euclide d’arabe en hébreu. Il compoía aussi une physique hébraïque qu’il intitula l’esprit de grace. On dit qu’il étoit né en Espagne ; & qu’il mourut à Rhodes en 1190, ou 1217. * Konig. bibl. vetus & nova. Sixt. Senens. lib. IV, bibl. Genebrard. in chron. Buxtorf. de Ab. Elv. pag. 34.

ABENVIRGÆ, rabbin, auteur de tables astronomiques. * Vossius, de mathematicis, c. 25, §. 50.

ABEN-XAUHAR, est un de ces malheureux Morisques d’Espagne qui se révolterent dans le XVI siécle, & renierent leur baptême pour relever la secte de Mahomet. Il fut un des premiers qui conseilla aux Morisques de prendre les armes, & il le fit avec plus d’ardeur que les autres. On voulut le faire roi de Grenade, quelques-uns même l’avoient déja reconnu, mais il aima mieux faire donner cette qualité à son cousin Ferdinand de Valor, qu’on nomma Aben-Humeya. Aben-Xauhar fut son lieutenant général ; mais n’étant pas satisfait de la conduite du nouveau roi, il mourut de déplaisir, l’an 1569 de J.C. & de l’hégire 977. * Thuan. hist. l. 48.

ABEN-ZOAR, cherchez AVEN-ZOAR.

ABEONE & ADEONE, nom de deux divinités que les païens avoient en grande vénération, parcequ’elles présidoient aux voyages. * S. Augustin, de civit. Dei, lib. 4 & 7.

ABER ou HABER, Cinéen, descendu d’Abab, allié de Moïse. Il s’étoit séparé des autres Cinéens, & s’étoit campé jusqu’à la vallée appellée Sennim, près de Cedis. Ce fut sa femme Jaël qui tua Sisara, général de l’armée de Jabin, roi d’Azor, en lui perçant la tête d’un clou. * Judic. 4.

ABER, grand lac de la province de Loch-Aber, dans l’Ecosse septentrionale : on l’appelle auísi Loch, ou Coch ; c’est ce qui a donné le nom à la province. Il a quinze ou seize lieues de longueur, & il communique par un canal avec la mer d’Irlande. Il y a eu autrefois sur ce lac une ville assez forte, qui a été détruite par les Danois & les Normans. * Beverell, delic, de la Gr. Bret. p. 1261.

ABERCE ou ABIRCE, évêque d’Hiéraples en Phrygie, du temps de l’empereur Marc-Auréle, si l’on en croit Métaphraste. Son nom est célébre parmi les Grecs, qui en font la fête le 22 octobre, & lui donnent la qualité d’Ἰσαπὀστολος, c’est-à-dire, égal aux apôtres. Mais sa vie composée par Métaphraste est si pleine de fables ridicules, que Batonius a été obligé de la condamner, ainsi l’on ne peut y ajouter foi. On le met entre Papias & Apollinaire, tous deux évêques d’Hiéraples, mais il est fait mention dans ses actes d’un second Aberce son successeur. Cependant il est difficile de trouver un temps assez considérable entre Papias & Apollinaire, pour y placer ces deux évêques ; & tout ce qu’on dit d’Áberce n’étant fondé que sur des actes manifestement supposés, ne mérite aucune croyance. Il est parlé dans Eusebe d’un Avircius Marcellus, à qui un auteur anonyme adresse un livre contre la secte des montanistes ; mais on ne sait rien de cet Avirce ou Abirce, & ce n’est que par une simple conjecture qu’on le croit le même que saint Aberce, évêque d’Hiéraples. Si cela étoit, il faudroit qu’il eût succédé à Apollinaire, car ce dernier a écrit contre les montanistes dans le temps de la naissance de cette hérésie ; au lieu que l’auteur anonyme qui a écrit par ordre d’Avirce Marcelle, n’a composé son livre qu’après la mort de Montan & de Maximille. * Eusebe, l. 5, c. 16, & les notes de Valois. Les ménologes des Grecs. La vie de saint Aberce, dans Lipoman, Surius. La même vie donnée par Haloix. Baronius, ad ann. 163. Allatius, de Simeonibus. Tillemont, tome 2 des mémoires pour l’hist. ecclésiast. Baillet, vies des saints.

ABERCOBAB, ville de la province d’Arragian