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à périr avec leurs femmes & leurs enfans pour l’amour d’un méchant homme, que même ils ne connoissoient pas, qu’enfin elle les porta à se saisir de la personne de Seba, & à lui couper la tête qu’ils jetterent dans le camp de Joab, qui surpris, & ravi tout ensemble de cette action, leva incontinent le siége. Ce fut l’an du monde 3013, & 1022 avant J.C. * II Rois, XX. Cette ville fut détruite vers l’an 3095 du monde, 940 avant J.C. par Benadad roi de Syrie, fils de Tabermon, qui vint au secours d’Asa, roi de Juda, contre Baasa, roi d’Israël. * III Rois, XV, 20.

ABELARD, c’est ainsi que Bayle, les auteurs de l’histoire littéraire de la France, & d’autres, écrivent le nom d’ABAILARD, cherchez ce mot.

ABELE (Christophe comte d’) seigneur de Hœcking, &c. président du conseil aulique de l’empereur Léopold, & ministre d’état, étoit Autrichien de naissance, & fils de Christophe Abele, dont les aïeux furent ennoblis par Charles-Quint l’an 1547. Sous les regnes des empereurs Ferdinand III & Léopold, il fut conseiller aulique, membre de la chambre du commerce, & référendaire de l’Autriche intérieure. L’an 1665, il fut créé chevalier de l’empire sous le titre de seigneur de Hoecking ; il obtint ensuite celui de baron, & enfin celui de comte. L’empereur s’en est servi utilement dans les plus importantes affaires. L’an 1671 il fut un des juges des trois comtes Serini, Frangipani, & Tattenbach ; il assista en qualité de commissaire à l’exécution du dernier, faite à Grœtz le 1 décembre 1671. L’an 1680 le président du conseil aulique ayant été cassé, on lui donna cette charge l’année suivante ; mais il la céda au mois de mai 1683, au comte André de Rosenberg. Le 10 janvier 1684, l’empereur l’envoya à la suite du duc de Lorraine à Presbourg, pour y publier un pardon général, & pour procurer le calme parmi les rebelles, en leur promettant la continuation de leurs priviléges. Il mourut à Vienne le 12 d’octobre 1685. Lorsqu’il étoit encore référendaire, il publia un livre in-fol. pour soutenir les droits de la maison d’Autriche contre l’évêque de Bamberg.

ABELE (Matthias) de Lilienberg, docteur en droit & comte Palatin, frere du précédent, a été conseiller & historiographe de l’empereur. Il fut aussi membre d’une société qui s’étoit formée autrefois pour la langue allemande. L’an 1667 & 1668, il publia divers ouvrages dont il s’est fait plusieurs éditions, & qui ont été traduits en anglois, en hollandois & en françois. L’empereur Léopold aimoit ce qui sortoit de sa plume.

ABELIENS, ABELOITES ou ABELONIENS, secte d’hérétiques, qui s’établirent d’abord proche d’Hippone en Afrique. Cette secte ne souffroit point que l’homme fût seul : il falloit qu’il eût un aide semblable à lui ; mais il ne lui étoit pas permis de s’unir corporellement avec sa femme. Ces hérétiques regloient le mariage sur le pied du paradis terrestre, prétendant qu’il n’y a eu entre Adam & Eve qu’une union de coeur. Ils se regloient aussi sur l’exemple d’Abel, qu’ils prétendoient avoir été marié, sans néanmoins avoir jamais connu sa femme. C’étoit de lui que leur secte avoit pris son nom. Lorsqu’un homme & une femme étoient entrés dans leur secte, ils adoptoient deux enfans, un garçon & une fille, qui succédoient à leurs biens, & qui se marioient, à condition de ne point avoir d’enfans de leur mariage, mais d’en adopter deux qui fussent de différent sexe. Ils ne manquoient pas de trouver de pauvres gens dans le voisinage qui leur fournissoient des enfans à adopter. Voilà ce que S. Augustin nous en apprend ; & comme il est presque le seul qui en parle, il y a apparence que cette secte ne fut connue qu’en peu d’endroits, & qu’elle ne dura pas long-temps. Le même S. Augustin dit que de son temps il n’y avoit plus personne de cette secte ; que tous ceux qui en avoient suivi les erreurs s’étoient réunis à l’église. On croit qu’elle commença sous l’empire d’Arcadius, & qu’elle finit sous celui de Théodose le jeune. * S. Augustin, de hæres. c. 87. Bayle, dict. crit.

ABELLA, ville de la Campanie, selon Ptolémée & Strabon. Virgile en parle, Æneid. 7, v. 740.

Et quos maliferæ despectant mœnia Abellæ.

& Silius Italicus, l. 8, v. 544.

Surrentum & pauper sulci Cerealis Abella.

Justin liv. 20, dit que ceux d’Abelle & de Nole sont une colonie de Chalcidiens. Ambroise Léon, qui a fait trois livres sur cette ville, sa patrie, dit que les Grecs l’appelloient Ἄελλα, parcequ’elle étoit exposée aux coups de vent, & que les Latins, pour adoucir ce nom, y ont ajouté un b. Ce b a été changé en u, & on l’appelle vulgairement Avella, d’où est venu le nom d’Avelines, selon Macrob. Saturnal, l. 3.

ABELLI (Antoine) religieux de l’ordre de S. Dominique, & docteur en théologie de la faculté de Paris dans le XVI siécle, fut abbé de Notre-Dame de Livri, dans la forêt de Bondi, & confesseur de la reine Catherine de Médicis. Il fit imprimer à Paris en 1582 des sermons sur les lamentations de Jérémie. * La Croix du Maine, du Verdier.

ABELLI (Louis) né dans le Vexin françois, docteur en théologie, mais non de la faculté de Paris. Il fut grand vicaire de Bayone vers l’an 1640, curé de S. Josse à Paris, vers 1650 jusqu’en 1663 qu’il fut nommé à l’évêché de Rhodez, où il succéda à M. de Peréfix. Il se démit de cet évêché en 1667, où, selon d’autres, en 1664, & se retira à S. Lazare, il mourut le 4 d’octobre 1696, âgé de 88 ans. Voici le catalogue de ses ouvrages, 1. Medulla theologica ex sacris scripturis, conciliorum, pontificumque decretis & sanctorum patrum ac doctorum placitis expressa. Paris. 1650, in-12. 2 tomes. C’est la premiere édition qui a été suivie d’un grand nombre d’autres en même forme. Cette théologie est fort superficielle, & Abelli y a adopté plusieurs relâchemens des nouveaux casuistes sur la probabilité, sur l’amour de Dieu, & sur la pénitence. 2. Tradition de l’église touchant la dévotion des chrétiens envers la sainte Vierge. Paris 1652, in-8º. Il y en a eu en 1672 une nouvelle édition augmentée. Bayle prétend que cet ouvrage fit plaisir aux ptotestans, qui s’en servirent pour l’opposer à l’exposition de M. Bossuet. 3. Sentimens & maximes du bienheureux François de Sales, évêque, de Genève touchant la véritable piété, & les moyens de parvenir à la perfection du chrétien. Paris 1653, in-12. 4. De l’obéissance & soumission qui est dûe à N. S. P. le pape en ce qui regarde les choses de la foi. Paris 1654, in-8º. Caen 1686, in-12. Cet ouvrage est un effet du zèle qui animoit l’auteur contre le jansénisme, de même que plusieurs autres qu’il a publiés dans la suite. 5. Sacerdos christianus, seu ad vitam sacerdotalem piè instituendam manuductio. Paris 1656, in-4º. Romæ 1658, in-12. Paris. 1685 in-12. 6. Præcipuorum consecrationis episcopalis rituum mysticus & moralis sensus. Paris 1656, in-12. 7. Défense de la hiérarchie de l’église & de l’autorité légitime du pape & des évêques, contre un libelle anonyme ; avec des réflexions sur la relation des délibérations du clergé touchant la constitution d’Innocent X. Paris 1659, in-4º. 8. Les lettres de S. François Xavier traduites en françois, Paris 1660, in-8º. 9. Traité des hérésies, contenant les causes des hérésies, & les moeurs & les artifices des hérétiques depuis la publication de l’évangile jusqu’à présent. Paris 1661, in-4º. 10. La vie du vénérable serviteur de Dieu Vincent de Paul, &c. divisée en trois livres. Paris 1664, in-4º. Cette édition est préférable aux suivantes, dans lesquelles on a retranché plusieurs choses que l’auteur y avoit fait entrer sur le jansénisme. Cet ouvrage a été traduit en italien par Dominique Acami, & imprimé à Rome en 1677. Il déplut à quelques personnes, à cause de ce que l’auteur avoit dit sur le jansénisme, & il fut attaqué par un écrit intitulé : Défense de feu M. Vincent de Paul contre le faux discours de sa vie, publié par M. Abelli. Paris 1668, in-4º. 11. Abelli répondit