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ANDROPOMPE, Andropompus, roi d’Athènes, étoit un des descendans de Nelée roi de Thessalie. Xanthus de Thèbes ayant fait un défi à Thymœthès roi d’Athènes, pour terminer la guerre par un duel, & Thymœthès n’ayant pas voulu l’accepter, Andropompe se présenta, & combattit contre Xanthus, qu’il tua par un coup d’adresse. Il s’écria que Xanthus avoit un second derrière lui, & pendant que son ennemi regardoit pour voir si cela étoit vrai, il prit son temps, & lui donna un coup mortel. Les Athéniens voulant récompenser ce brave homme, l’élurent pour leur roi, après avoir chasse Thymœthès.

Strabon, Polyene, Suidas & Pausanias même, excepté dans un endroit de ce dernier, où le texte paroît corrompu, conviennent que ce fut Melanthe Messenien, fils d’Andropompe, qui tua Xanthus, & qui fut élu roi d’Athènes, après avoir chasse Thymœthès. Melanthe commença à régner l’an du monde 2906, & avant J.C. 1099. * Herodot. Strabon, l. 9. Polyœn, l. 1. Suidas. Pausanias, in Attic. & in Beotic. Conon, apud Photium, num. 186.

ANDROSTHÈNES, de Thase, vivoit du temps d’Alexandre le Grand, & fut commandé pour accompagner Néarque, lorsque ce héros l’envoya reconnoître la mer des Indes. Les connoissances qu’Androthènes acquit de ces pays éloignés dans cette navigation, lui firent, dit-on, concevoir le dessein de décrire toute la terre, & néanmoins on n’en cite rien, que ce qui a rapport à son voyage. Théophraste, en se servant de son témoignage, doute de la vérité de ce qu’il en rapporte, & il avoit raison d’en douter. La plupart des écrivains qui fui virent Alexandre, uniquement appliqués à se faire honneur de leurs ouvrages, en publierent des descriptions remplies de choses merveilleuses, mais fausses, & souvent même incroyables. Polybe cite l’onzième livre des histoires composées par un Androsthènes de Cyzique, qui est plus moderne que celui de Thase. * Vossius, hist. Grecs.

ANDROTI ou ANDROZI (Fulvio) jésuite Italien, dans le XVI siécle, étoit de Monticello, petit bourg dans la Marche d’Ancone ; & après avoir pris les degrés de docteur, & avoir obtenu un canonicat à la sainte chapelle de Lorette, il entra en 1555 chez les jésuites, où il avoit déja deux de ses freres, Horrense & Curse. Fulvio travailla beaucoup dans la Marche, à Sienne & à Ferrare, où il mourut en odeur de sainteté, le 27 août 1575. Il laissa divers traités de piété, qu’il écrivit en italien ; comme, des considérations pieuses sur la fréquente communion ; un traité de l’état du veuvage ; & des méditations. Ces ouvrages ont été traduits en latin, & imprimés à Cologne l’an 1612. * Ribadeneira & Alegambe, de script. societ. Jesu.

ANDROTION, composa une histoire d’Athènes, dont on cite jusqu’au douzième livre. Les anciens se sont servi plusieurs fois du témoignage de cet auteur, & quelquefois sans citer l’ouvrage qu’ils avoient entre les mains. S. Clément d’Alexandrie, Plutarque, Elien, & d’autres encore, font mention d’Androtion : aucun d’eux ne marque, ni quelle fut sa patrie, ni en quel temps il a vécu mais il pourroit bien être l’orateur Athénien, dont parle Suidas. On ne peut dire si c’est le même qui avoit écrit des travaux de la campagne ; mais Varron & Columelle, qui parlent de lui, avouent qu’ils ne le connoissoient que par son ouvrage ; & Pline ne paroît pas en avoir su davantage. * Vossius, historiens Grecs.

ANDROUET DU CERCEAU (Jacques) l’un des plus habiles architectes du XVI siécle, vécut & mourut dans la religion protestante, & ne laissa pas de se faire estimer à la cour de France. Il fut architecte du roi Henri III, qui lui confia la construction du Pont-neuf à Paris. Androuet commença cet ouvrage en 1578. Il bâtit aussi l’hôtel de Carnavalet, & plusieurs autres édifices de conséquence ; comme l’hôtel de Sully, celui de Mayenne, partie de celui des Fermes, qui a changé si souvent de nom, &c. Le roi Henri IV ayant fait agrandir le château des Thuileries, & fait commencer la grande galerie qui se joint au Louvre, ce fut du Cerceau qui donna le dessin de ces augmentations. Les protestans ayant cessé d’être tranquilles en France, Androuet du Cerceau sortit du royaume en 1585, malgré les pressantes sollicitations du roi ; & il est mort en pays étranger ; nous ignorons en quelle année. On a plusieurs ouvrages de cet habile homme, comme Différentes pièces & morceaux d’architecture, à Paris 1550 in-4o avec figures : Les plus excellens bâtimens de France, dessinés par Jacques Androuet du Cerceau, à Paris 1576 & 1579, 3 volumes in-folio : Les édifices Romains, in-folio & in-4o. La perspective & les grotesques, in-folio.

ANDROZI, cherchez ANDROTI.

ANDRY (Nicolas) doyen des professeurs au collège royal de Paris, docteur régent, & ancien doyen de la faculté de médecine de Paris, censeur royal des livres, & l’un des auteurs du Journal des savans, étoit fils d’un marchand de Lyon, & naquit dans la même ville, sur la paroisse de S. Nizier, en 1658. Après avoir fait ses humanités dans le lieu de sa naissance, il vint à Paris & y fit sa philosophie au collège des Grassins. Son cours fini, il prit la tonsure ecclésiastique, étudia deux ans dans les écoles de théologie, prit le degré de maître-ès-arts en 1685, & se fit immatriculer dans le temps convenable. On le connoissoit alors sous le nom de M. l’abbé Andry de Boisregard. Dans une note de la neuvième des Lettres sur les disputes qui se sont élevées entre les médecins & les chirurgiens, imprimées en 1737 in-4o, on dit que M. Andry ayant été fait régent d’humanités au collège des Grassins, il en remplit les fonctions jusqu’à l’âge de 50 ans, & qu’alors fatigué des exercices pédagogiques, il se mit à étudier la médecine ; mais ce récit n’est pas exactement conforme à la vérité. M. Andry n’avoit que 32 ans lorsqu’il commença à s’appliquer à l’étude de la médecine, puisqu’il commença de s’y livrer en 1690, l’année même qu’il eut quitté l’habit ecclésiastique. Dès 1693 il prit le degré de docteur en médecine à Reims, après quoi il se fit recevoir à la chambre royale de Paris, qui donnoit droit de pratiquer, aux médecins qui n’étoient pas de la faculté même de Paris. Cette chambre ayant été supprimée par une déclaration de Louis XIV du neuf juin 1694, M. Andry se présenta à la faculté de Paris, y fut reçu bachelier la même année 1694, & docteur régent en 1696. Ce fut lui qui fit cette année-là les Paronymphes. En 1701 il fut nommé professeur au collège royal de France. En 1702 on le nomma censeur royal des livres, avec la pension de 400 livres. La même année, il fut un de ceux que M. l’abbé Bignon associa au travail du Journal des savans. Enfin, en 1725, il fut élu doyen de la faculté de médecine de Paris. Il est mort à Paris, le 14 de mai 1742, âgé de 84 ans, & fut inhumé le lendemain en l’église de S. Roch. M. l’abbé des Fontaines dans ses Observations sur les écrits modernes, lettre 417, tome XXVIII, donne la liste suivante des écrits de ce médecin. 1. Le régime du carême, considéré par rapport à la nature du corps & des alimens, à Paris 1710 in— 12. (Il faut voir sur cet ouvrage, ce qui en est dit dans la vie de M. Hecquet, par M. le Fevre de S. Marc, deuxième édition in-12.) 2. De la génération des vers dans le corps de l’homme, à Paris 1700 in-12. Il s’en est fait une troisiéme édition à Paris 1740 in-12. (M. Valisnieri & plusieurs autres ont écrit contre cet ouvrage.) 3. Remarques de médecine sur différens sujets, particulierement sur ce qui regarde la saignée, la purgation & la boisson, à Paris 1710 in-12, (Voyez