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de son pere Muça, il attira plusieurs de ses amis d’Afrique, & se fit reconnoître partout. On croit qu’ayant inutilement fait tous ses efforts pour chasser du pays les Chrétiens, il épousa la veuve du roi Rodrigue, qui étoit Africaine. Ce fut elle qui lui conseilla de prendre la qualité de roi ; & qui lui mit une couronne d’or sur la tête ; mais Abdulassis ayant été apperçu avec cet ornement par deux Arabes de condition, ils eurent tellement en horreur une parure défendue par la loi de Mahomet, qu’ils assassinerent Abdulassis & sa femme dans une mosquée, vers l’an de J.C. 723, & de l’hégire 105. * Marmol, l. 2, c. 12.

ABDULMALIC, se fit calife des Arabes en Espagne, & vainquit Abul-Agek son compétiteur, qui s’étoit emparé de Cordoue : mais Abul-Agek après sa défaite fit venir un si puissant secours d’Afrique, qu’il fit forcer Abdulmalic par Abderame un de les capitaines, l’an de J.C. 1333, & de l’hégire 734, Abdulmalic eut la tête coupée. * Marmol, l. 2, c. 14.

ABDULMALIC, fils du roi de Fez, passa en Espagne : il débarqua à Algezire pour donner du secours au roi de Grenade, contre les princes chrétiens de Castille & de Léon, dont il se fit appeller roi. Il s’empara d’Oran ; & après d’autres exploits, il fut rappellé par son pere qui avoit guerre avec le roi de Tremecen, & qui ayant conquis ce royaume avec celui de Tunis, devint un des plus puissans princes qui aient régné en Afrique. Au retour de ses conquêtes, Abdulmalic repassa en Espagne ; mais après quelques désavantages, il fut surpris par les Chrétiens, dans une attaque où n’ayant pas eu le temps de monter à cheval, il se sauva à pied ; & craignant d’être reconnu, il se cacha dans des ronces, où il contrefit le mort ; mais inutilement, car un Chrétien en passant lui donna deux coups de lance, dont il mourut l’an 1339 de J.C. & de l’hégire 740. * Marmol, l. 2, l. 18.

ABDULMALIC, prince Arabe, s’étant rendu maître du pays que ceux de sa nation tenoient en Espagne, vers l’an de l’hégire 742, & de J.C. 1341, passa en Afrique pour continuer le siége de Tanger. L’ayant prise, il fit main basse sur la plupart des habitans, & assujétit plusieurs autres villes. Puis ayant su qu’Abeci s’étoit fait roi de Cordoue, il rebroussa chemin, & le tua. Il étoit accompagné d’un grand nombre d’Arabes, qui l’avoient suivi d’Afrique, lesquels s’habituerent en Espagne, & y bâtirent plusieurs villes. Ensuite il alla assiéger Carthagene, qui tenoit encore pour les Chrétiens ; & après l’avoir prise, il mourut en retournant à Cordoue. * Marmol, l. 2, c. 14.

ABDULMALIC, frere de Mulei Hascen, se rendit maître du royaume de Tunis vers l’an de J.C. 1546, & de l’hégire 953. Il en chassa son neveu, qu’il fit aveugler avec un bassin ardent, pour le punir de la barbarie qu’il avoit eue de faire souffrir le même supplice à Mulei Hascen son pere. Abdulmalic ne regna que trente-six jours. * Marmol, l. 2, c. 6.

ABDUL-MUMEN, de la secte des Almohades ou Mouahédites, étoit fils d’un potier de terre, ou, selon d’autres, d’Abdallah Berebere. Ce dernier s’étant soulevé contre Abraham roi de Maroc, fit marcher contre lui Abdul-Mumen, lequel défit ce malheureux prince, & envoya sa tête à Abdallah, qui mourut peu de temps après. Alors les Almohades élurent pour roi en 1121 leur général Abdul-Mumen, qui prit le titre d’Emir-al-Moumenin (d’où l’on a fait Miramamolin) nom qu’Aba-Techtsien avoit pris le premier. Incontinent après son élection, il prit d’assaut la ville de Maroc, & se saisit d’Isaac fils d’Abraham, successeur de la couronne, qu’il étrangla de ses propres mains. Et parcequ’il avoit juré qu’il ne quitteroit point cette ville qu’il ne l’eût prise & criblée, il fit réduire une partie des maisons en poudre, pour la passer par le crible. Il fit aussi démolir le palais des rois & les mosquées, pour ne laisser aucune mémoire de leurs fondateurs, & porta les choses jusqu’au point, qu’il fit exterminer ce qu’il en restoit de sa connoissance, ou de celle de ses officiers. Ainsi, après avoir éteint autant qu’il le put, toute la race des Almoravides dans l’Afrique, il se rendit maître d’une grande partie du pays, & étendit son empire jusqu’à Tripoli, & sur toutes les provinces voisines des Almoravides. Il fit bâtir de somptueux édifices, ausquels il donna de nouveaux noms. Mais les vicerois & les gouverneurs ne voulurent point se soumettre aux Almohades ; si bien qu’il s’éleva plusieurs petits souverains. Il y avoit des rois à Alger, à Tremecen, à Tenez, à Tunis, à Tripoli, & en d’autres villes : & outre ceux-la, les Africains des montagnes élurent des seigneurs particuliers. Néanmoins Abdul-Mumen s’étant rendu maître de Maroc & de Fez, le fut aussi en peu de temps de toute la Mauritanie Tingitane, & conquit peu à peu les royaumes de Tunis & de Tremecen. Cependant la puissance des Arabes subsista toujours dans une partie du royaume de Tunis, juíqu’au temps de Jacob Almansor, quatriéme roi des Almohades. En 1163 de J.C. & de l’hégire 558, Abdul-Mumen mourut dans le temps qu’il se préparoit à passer en Espagne, dessein qui fut exécuté par son fils Joseph II. * Marmol, de l’Afrique, liv. 2, chap. 34.

ABDULUATES, nom d’un ancien peuple originaire d’Afrique, qui subsista long-temps dans le royaume de Tremecen. Ses rois, qui avoient été chassés par les Romains, furent depuis remis sur le trône à la faveur des Goths, jusqu’à ce que les successeurs de Mahomet s’emparerent de l’Afrique. Depuis, s’étant rétablis par leurs propres forces, ils régnerent long-temps, & s’étendirent plus loin, après avoir chassé les Abderames de toute l’Afrique, l’an de J.C. 986, & de l’hégire 386. On appella pour lors Abduluates, ceux de ce peuple qui étoient de la famille des Magaraos. * Marmol, liv. 2, ch. 28, & liv. 5, ch. 11.

ABDUN ou EBN-ABDUN, est le même qu’Abdallah al Adib al Raimi, mort l’an 299 de l’hégire, auteur de Ekhtelaf Abi Hanifah. C’est un livre qui critique plusieurs points de la doctrine du célébre docteur Abou Hanifah. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDUN ou Ebn-Abdun Abdallah al Hatemi, auteur d’un livre intitulé, Adab al hokama, c’est-à-dire, des mœurs & des manieres des philosophes & des médecins. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDUN ou Ebn Abdun Abou Mohammed Abdalhamid, ou Abdalmagid, auteur d’un commentaire arabe sur le poëme intitulé, Al-Basamah. Il a aussi composé un poëme fort connu sous le nom d’Abdunia, qui a été commenté par Abdalmalek, fils d’Abdallah al Adhrami al Sabti. * D’Herbelot, biblioth. orient.

ABDUS, eunuque Parthe, qui fut complice de la conspiration d’Innace contre Artaban, pour faire revenir Phraate de Rome, & le remettre sur le trône à la place d’Artaban ; mais il fut invité par ce prince à un festin, dans lequel on lui donna du poison dont il mourut. * Tacite, liv. 6, chap. 3.

ABEA, cherchez ABÉE.

ABEAC, roi des Sirques, peuples qui sont au pied du mont Caucase. * Strabon, l. 11.

ABEATES, peuples d’Achaïe, proche des Aliphiréens & des Gyrgiens. * Pline, l. 4, c. 6.

ABECI, Maure d’Espagne, se mit sur le trône de Cordoue en l’absence d’Abdulmalic qui en étoit roi. Il fit beaucoup de mal, & occasionna une guerre considérable, où tout ce qu’il y avoit d’illustre en Espagne entra, ce qui fit appeller cette guerre, la guerre des Grands. Abdulmalic qui alloit en Afrique ayant rebroussé chemin, l’attaqua & le tua. * Marmol, liv. 2, chap. 14.

ABECOUR, Alba curia, abbaye de France, de l’ordre de Prémontré, au diocèse de Chartres, assez près de Saint-Germain en Laye. Elle fut fondée en 1180 par Guascon de Poissi, beau-frere de Bouchard de Mont-