Page:Moréri - Grand dictionnaire historique - 1759 - vol. 1.djvu/505

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
AMP AMP 481


l. 9. Pline, l. 7, ch. 55. Plutarch. de music. c. 2. Pausanias, l. 9. Apollonius, l. 1 & 4. Argon. Ovide, metamorp. l. 6. Natalis Comes, l. 8, c. 15, myth. Laurenbergius, Græcia antiq. &c.

AMPHION, fils d’Hypson, fils de Pelée, un des Argonautes, ressembloit si bien à son frere Deucalion, que leur propre pere s’y trompoit. * Valer. Flacc. v. 567.

AMPHION, Grec, peintre célébre dont parle Pline. Il assure qu’il étoit inimitable pour ce qu’on appelle composition. * Plin. l. 36. hist. nat. c. 10.

AMPHION, Grec & fameux sculpteur, fils d’Acestor, avoit travaillé à diverses statues qui furent fort estimées de son temps. * Pausanias, l. 10.

AMPHION, affranchi de Quintus-Catulus, étoit fort savant, & l’avoit fait paroître dans divers ouvrages de sa façon qu’on estimoit. * Pline, l. 36, c. 18.

AMPHION, évêque d’Epiphanie en Cilicie dans le IV siécle, assista aux conciles d’Ancyre, de Néocesarée, & de Nicée. S. Athanase le met au rang des hommes apostoliques de son siécle. Il gouverna l’église de Nicomédie, quand Eusébe en fut chassé après le concile de Nicée ; mais il demeura toujours évêque titulaire d’Epiphanie. Il est fait mémoire de lui dans le ménologe des Grecs & dans le martyrologe romain au 12 de juin. * S. Athanasius orat. 1 contra Arianos, apol. 2. Sozomene, l. 2, c. 20. Théodoret, l. 1, c. 20. Baillet, vies des Saints.

AMPHIPOLES, archontes ou magistrats que Timoleon institua à Syracuse, après en avoir chassé Denys le Jeune, qui en étoit tyran. Ce fut sous la CIX olympiade, 304 ans avant Jesus-Christ. Ils avoient soin du gouvernement & de la police de cette grande ville ; & leur autorité dura plus de trois cens ans. * Diodore de Sicile, livre 16 de sa bibliothéque historique.

AMPHIPOLIS, ville sur les frontieres de Thrace & de Macédoine avec archevêché. Les Grecs la nommerent depuis Christopoli, & on assure que son nom moderne est Emboli ou Chrysopoli, & selon Lucas Holstenius, Chisopoli. Elle étoit située sur le fleuve Strymon, qui la baignoit de tous côtés ; & ce lieu s’appelloit auparavant les neuf chemins. Aristagoras Milésien, fuyant les armes de Darius, voulut s’y établir ; mais il en fut empêché par les Edoniens, la premiere année de la LXIX olympiade, l’an 504 avant Jesus-Christ. Depuis, les Athéniens y envoyerent dix mille habitans qui furent taillés en piéces à Drabesque par les Thraces. Cela n’empécha pas Agmon fils de Nicias, d’y fonder une nouvelle colonie, après avoir chassé les Edoniens qui s’en étoient remis en possession. Ces peuples ayant pris le parti des Lacédémoniens contre ceux d’Athènes, furent le sujet de ces guerres qu’on renouvella du temps de Philippe de Macédoine. Perdiccas II prit Amphipolis au commencement de la LXXXIX olympiade, l’an 424 avant J.C. * Thucydide, l. 4 & 5. Justin, l. 8. Pline, l. 4, c. 10. Suidas.

AMPHIRETE, Acanthien, ayant été pris par des corsaires & mené dans l’isle de Lemnos, on le mit aux fers, les pirates comptant qu’ils en tireroient une bonne rançon. Amphirete, pour s’en délivrer, s’avisa de ne rien manger ; en même temps il se mit à boire du vermillon delayé dans de l’eau salée ; ayant après cela été à ses nécessités naturelles, les pirates s’imaginerent qu’il avoit le flux de sang, & lui ôterent les fers de peur qu’il ne mourût, & que par là ils ne perdissent leur rançon. Amphirete se voyant un peu en liberté, profita de la nuit pour se sauver, & s’étant mis dans une barque de pécheur, il arriva heureusernent à Acanthe. * Polyæn. l. 6 à la fin.

AMPHIS, poëte comique, vivoit au temps de Platon, sous la XCV olympiade, & vers l’an 400 avant J.C. selon ce qu’on peut recueillir de ce qu’écrit de lui Diogène Laërce, dans la vie de ce philosophe. Athénée parle aussi de lui au l. 14.



AMPHISTENES, Lacédémonien, qui offrant un sacrifice à Diane, entra en fureur. * Pausanias, l. 1.

AMPHISTIDES, certain homme qui ne put jamais apprendre à compter que jusqu’au nombre de cinq. De sorte que lorsqu’on vouloit railler quelqu’un qui ne savoit pas bien la science des nombres, qui est la seule propre de l’homme, selon la remarque d’Aristote, on le comparoit à cet Amphistides. On dit encore de lui que lorsqu’il fut marié, il n’osa toucher à sa femme, de peur qu’elle ne s’en plaignît à sa mere : il ignoroit même, à ce qu’on prétend, si c’étoit de son pere ou de sa mere qu’il étoit né. * Suidas. Aristote, prob. sect. 10.

AMPHISTRATUS & RECAS, Grecs qui accompagnoient Castor & Pollux, & conduisoient leurs chevaux, à qui Jason donna le gouvernement de plusieurs places. * Justin l. 42, c. 3. Strabon, l. 11.

AMPHITHÉATRE, en latin Visorium, édifice spacieux, bâti en rond ou en ovale, qui environnoit le théâtre des Romains, & rempli de siéges, sur lesquels le peuple assis regardoit les divers jeux & spectacles qu’on lui donnoit de fois à autres ; c’est-à-dire, les combats des gladiateurs, & les chasses des bêtes féroces. Il est constant que du temps de Vitruve il n’y avoit point encore d’amphithéâtres bâtis à Rome ; & que selon la remarque de Juste-Lipse, il y a faute dans Pline, où on lit Pompeii amphitheatri, au lieu de Pompeiani theatri. Il y a eu dans la suite plusieurs amphithéâtres à Rome. Le plus fameux a été celui de Néron, construit de pierre tyburtine, dont la dureté & la beauté approche de celle du marbre. On l’appelle le Colisée, du colosse de Néron. Il étoit long de six-vingt-quinze pieds, & large de cinq cens vingt-cinq, capable de contenir quatre-vingt-sept mille personnes assises à leur aise ; & sa hauteur étoit de cent soixante-cinq pieds de roi. Dans les premiers temps on ne bâtissoit point de théâtres ni d’amphithéâtres permanens ; ils étoient seulement construits de bois, & on les ôtoit après les jeux. Et Dion rapporte qu’un de ces anciens amphithéâtres fondit, & que sous les ruines il y eut une infinité de monde écrasé. Auguste fut le premier qui en fit construire un de pierres dans le champ de Mars, aux dépens de Statalius Taurus, l’an de la fondation de Rome 725, & cet amphithéâtre subsista jusqu’à l’empereur Vespasien ; car ce premier ayant été brulé sous Néron, Vespasien en fit rebâtir un nouveau sous son huitiéme consulat, deux ans avant sa mort : mais il ne put le voir achever : Tite y mit la derniere main. Pline rapporte que Curion dressa un amphithéâtre qui tournoit sur de gros pivots de fer ; desorte que du même amphithéâtre on pouvoit en faire, quand on vouloit, deux théâtres différens, sur lesquels on représentoit des piéces toutes différentes. Les amphithéâtres étoient consacrés à Diane Taurique ou Scythienne, à Jupiter Latien ou Stygien, comme veut Martial, & enfin à Saturne. Minutius Felix nous dit qu’il y avoit un autel sur lequel on immoloit les hommes avant que de commencer les jeux. L’amphithéâtre étoit distribué en trois parties principales. La premiere qui étoit comme le théâtre, étoit la plus basse, & faisoit comme un parterre de sable : on l’appelloit cavea, c’est-à-dire, cave, à cause qu’elle étoit pleine de caveaux souterrains & artificiels, dont les uns servoient à enfermer les bêtes, les autres à conserver les eaux nécessaires pour les divertissemens des naumachies, & pour la commodité des spectateurs assemblés. On y ferroit les outils & ustenciles nécessaires aux jeux. Il y avoit aussi un endroit particulier où on résservoit des figures d’hommes faites de foin, dont on se servoit pour mettre les taureaux en furie dans les combats de ces animaux. Ce lieu étoit uni, égal & sablé ; ce qui lui donna le nom d’arena, ou d’arene, d’où est venue cette expression latine figurée, in arenam descendere, qui veut dire, entrer au combat ; parceque les gladiateurs combattoient dans cette aréne ou place sablée. La seconde partie étoit l’enceinte


Tome I. Partie I. Ppp