Page:Moréri - Grand dictionnaire historique - 1759 - vol. 1.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On trouve, par exemple, dans le Moréri des listes chronologiques des Souverains des différens états, où les époques du commencement & de la fin de leurs regnes sont indiquées. Ces époques ne s’accordent pas toujours avec celles qui on donne dans les articles particuliers de chacun d’eux. Tantôt on suit, pour les années des Consulats, la supputation de Varron ; tantôt on suit celle des Marbres Capitolins. Les années qu’on fait répondre aux Olympiades sont le plus souvent fautives. En parlant des Conciles tenus dans une ville, on leur assigne des dates souvent différentes de celles sous lesquelles on les a rangés dans la liste même des Conciles. Beaucoup de renvois sont défectueux, & n’indiquent pas les titres qu’il faut consulter. Une lecture assidue du Moréri & de ses Supplémens ; la comparaison des différens articles relatifs à un même objet ; la vérification de la plupart des époques, nous ont fourni l’occasion de remarquer tous ces défauts & de les corriger : mais on n’a pas cru devoir en avertir par la figure, que nous n’avons employée que pour des articles plus considérables.

Ceux qui ont donné les éditions précédentes, plus attentifs à augmenter ce Dictionaire, qu’à le corriger, paroissent avoir négligé ces différens objets. Effectivement, la discussion en est très-pénible ; elle fait même peu d’honneur, parce que très-peu de personnes en apperçoivent le travail. Pour en juger avec connoissance, & être en état de l’apprécier, il faudroit se donner la peine de comparer une édition avec les précédentes.

On s’est fait un devoir de citer avec exactitude les auteurs qu’on a suivis dans les additions & dans les corrections. Nous avons d’ailleurs apporté toute l’exactitude possible dans le choix des mémoires, des critiques, & des remarques manuscrites que quelques personnes ont fournies. Le soin que nous avons pris de citer leurs noms à chaque article où l’on en a fait usage, nous dispense de les nommer ici.

Tel est le plan qu’on a suivi dans la nouvelle édition qu’on présente au Public. On s’est appliqué à la rendre la plus exacte & la plus complette qu’il a été possible. Ce seroit, sans doute, trop présumer de soi-même, de prétendre qu’il ne soit échapé aucune inexactitude. La refonte des Supplémens dans le corps de l’ouvrage étoit l’unique objet que nous nous étions d’abord proposé ; ce n’est qu’en examinant l’ouvrage de plus près qu’on s’est apperçu que bien des choses demandoient à être réformées & qu’on s’est déterminé à faire les augmentations dont on a parlé. On doit donc nous savoir gré des améliorations que nous avons faites à l’ouvrage, sans nous rendre responsables des fautes qui ont pu échaper à nos prédécesseurs. La plupart étoient de très-habiles gens : cependant ils se sont corrigés successivement les uns les autres, même dans des choses importantes. Nous avons encore trouvé à corriger après eux. Nos successeurs nous corrigeront sans doute, & seront eux-mêmes corrigés dans la fuite. C’est le sort des ouvrages d’une certaine étendue. On peut appliquer à celui-ci en particulier le mot d’Horace, Optimus ille est qui minimis urgetur.