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ZEU. Zï A. ZîB.ZIE. ZII. ZIM, ZIN.

d*, au commencement de la Vie d’Agefilaûs. Il y en a eu un autre du même nom ,Roi de Lacedemone & père d’Anaxidame, *l :’lutarque, ô£ Paufanias, in Lacon.

ZEUXIPPli , Roi des Sicyoniens. Voyez Sicyone.

ZEUXIS d’Heiaclee, Peintre excellent, qui vivoit la XCV. Olympiade. 11 avoit fait de très-belles pièces, dont l’artifice des ombres excedoit toute forte de prix. Sa Pénélope & fonHelenefont renommées, dans les écrits des Anciens. Ariftote le cenfure de n’avoir pas bien exprimé les paffions fur le vifage de ceux, dont il faifoit le portrait. On dit qu’ayant peint un jeune homme , qui portoit une corbeille ’de raifins , les oifeaux lui venoient bcqueter ces fruits , comme s’ils euiïent été naturels. On affure qu’il mourut de trop rire , en conliderant le Portrait d’une vieille qu’il venoit d’achever. Ce qui a donné fujet àces deux vers d’un Ancien :

Na7}i qsiid modiis faHurtis riftt denique i

JSliJi piflor fieri vult , qui riju mort uns eft. Z I.

ZI A , Ifle. Cherchez Céc.

ZIANI, (Sebaftien) étoit Doge de Venife, lors que le Pape Alexandre troiliéme s’y retira, après la prife de Rome en ii67.par l’Iimpereur Frédéric BarberoufTe, Cet Empereur ayant envoyé Othon fon fils, pour demander le Pape, fut obligé,après avoir eu dudefavantage dans un combat naval, où le Prince fon fils fut pris parZiani,de venir à compolition. Le Pape,pour remercier le Doge, lui fit préfent d’une riche bague , & lui permit d’époufer le Golphe de Venife , ce qui fe fait encore tous les ans avec cérémonie , pour marquer l’Empire qui a été donné à la République fur cette Mer. *Daviti, Baronius.

ZIBI r , dite anciennement Saba , Ville , Rivière & Royaume de l’Arabie Heureufe. La Ville eft beaucoup marchande. Elle a été prife

  • ’parles Turcs , & depuis regagnée par le Prince du pais.

ZICLOS , Ville de Hongrie. Voyez Mohas.

ZIEGLER (Jaques,) natif de Landavv, dans la baffe Allemagne , étoit un homme d’un très -beau génie, & fort éloquent. Il enfeigna long-tems à Vienne en Autriche , mais voyant que la terreur des armes des Ottomans étoit répandue par toute cette Province, il fe retira auprès de l’Evêquede PafTau, qui étoit delà Maifon des Comtes de Salines ; & dans cette agréable retraite, il compofa plufîeurs Ouvrages, & particulièrement des Commentaires ou des Notes fur quelques pafTages choifis de la fainte Ecriture, que Jean-Jaques Fugger a fait imprimer avec les Epîtres de Candidus Arien, & du Rhétoricien Marcus Vidorinus, qui traitent de la génération divine. ,11 excella dans la connoiffance de la Philofophie,des Mathématiques, & de la Théologie. Son Livre delà Defcription de la Terre-Sainte eft fait avec beaucoup d’exadiîude. Les autres Ouvrages, qu’il a donnez, au public, font. De rébus Jndicis liber. Tra5îattts de.Rapti Pauli intertimnccelum. Liber de conft ructione Sfhîm , &c. 11 mourut l’an 1550. * Jhuap. fi ?/^. V^ul. ]ûv. Elog, Voff. de Matth.

ZIGABENUS. Cherchez Euthimius.

ZIGH.UNES. Voyez Zeugitane.

. ZIITO", célèbre Magicien , qui parut à la Cour de Venceflas de Luxembourg.Empereur d’Allemagne, & Roi de Bohême, vers l’an 1490. 11 eut le bonheur d’époufer Sophie fille du Prince de Bavière , lequel lui mena un jour à Prague une troupe de Bateleurs , pour fatisfaire la paffion que ce Magicien avoit de voir ces fortes de gens, & de leur faire connoître qu’il étoit bien plus habile qu’eux. Ces Charlatans ayant fait beaucoup de chofcs, qui paroiffoient merveilleufes, Ziito fe fit voir comme un autre Frotée fous des figures difrerentes,tantôt avec un habit de Prince .tantôt comme un païfan : quelquefois dans un batteau fur une rivière , & quelquefois fur un chariot tiré par des coqs, attirant par cesillufions l’admiration de tous ceux qui le regardoient. Souvent il divertiffoit le Roi, pendant qu’il étoit à table ,& empêchoit , dit-on , que les Seigneurs, qui y étoient , ne mangeaffcnt , changeant leurs mains en pieds de cheval, ou leur rendantles mâchoires imrtiobiles. D’autres fois, ayant prié les Couitifans d’avancer la tête hors de la fenêtre , pour voir quelque nouveau fpedtacle , il leur faifoit croître des cornes de cerf qui les retenoient-là,fans qu’ils pûfîent revenir dans la chambre. Mais enfin le Démon emporta ce Magicien, & le Roi Venceflas fiit excité , par cet exemple de la Juftice Divine, à quitter des divertiffemens ii criminels, 8c dont la fin étoit fi dangereufe.

  • Dubrav./. 3. Hift.Bohem.

2IMISQUE. Cherchez Jean I. Empereur.

ZÎNARA, Ifle de l’Archipel vers l’Aiie, entre Amorgo, & Levita. Elle eft maintenant deferte,&il n’y a que des bêtes fauvages : mais elle a été autrefois habitée , ce que l’on reconnoît par plufieurs ruines de coloinnes de marbre, & de bâtimens. Il y a des fontaines d’eau douce. Elle a vers fon Occident, la petite Ifle de CharufFa, ouCharifa. *Bofchiri, Atcbipelago.

ZIND i KI’TES , Hérétiques Mahometans , qui approchent des Sadducéens , & ne croyent pointla Providence, ni la Refurredlion des morts. Ils difent qu’il n’y a point d’autre Dieu, que les quatre Elemcns ; que l’homme n’eft qu’un mélange de ces Elemens ; & qu’en mourant il fe réfout & fe diffipe dans ces mêmes Elemens fimples,&ainfi retourne à Dieu qui l’a créé. Golius dit que Zendik étoit un Mage, Sedateur deZoroaftre.

  • Ricaut, de ï Emf ire Ottoman. SUP.

ZINGANES , Indiens voifins du Sindi , qui volent la pliipart des barques qui viennent au Sindi , ou en fortent. L’Empereur du Mogol leur tait tous les ans des préfens , quoi qu’ils foient fes Sujets, afin qu’ils celTent d’exercer leur piraterie ; mais ils ne lailTent pas de voler, & : de faire continuellement 3e nouvelles prifes. • M. Thevenot, Foyage de Levant. Tome 1. SUP.

ZINGARËS ou SiNGAREs.nom que quelques-uns ont donné à ces vagabonds que nous appelions Égyptiens. Voyez Zeugitane. ZÎNH AGIENS , Peuples de la Barbarie en Afrique. Voyez BerelERES.

ZINZIME , Antipape , fe fit mettre fur le Siège Pontifical , après ZIP. ziR. zis, ziT. xn.


Pafchal I. en 814. & voulut s’oppofer ii l’eledlion légitime d’Èugene II. Mais il tut contraint de fe retirer , ayant fû que l’empereur Louis le Débonnaires oit envoyé fon fils Lothaire à Rome. *Anaftafe, inVit l’ontif.

ZIPANGRI. Marc-Paul appelle auifi l’Ifle de Niphon , qui eft la principale du Japon. Voyez Japon.

ZlRICZl.’E ou Ziorczee , Ville de l’IUe de Schowen en Zelande. Elleeltaflezgrande&desplusanciennesdu pais. Les Flamands y furent batus en 1304. Ln 1575. les Efpagnols la prirent ; mais ils en tureot bien-tôt chafiez.

ZIRIFOIN ou Amansifirdin , Ville de l’Arabie HeureUfe , que Moletius prend pour l’ancienne Carman ou Acarman. Mais il y â ■ plus d’aparence que cette dernière eft la Chadbar d’aujourd’hui , fur une rivière de ce nom ,& que Amanhfirdin eftl’Omanum dePtolomée & de Stephanus , la même qui pafle pour être Oraanagda. ZISCA, (Jean) fut Général des Troupes des HJflStes dans la Bohême vers Tan 1419. Il étoit Geniil-homme, 8c fut élevé à la Cour de Bohême , du tcms de Venceflas. 11 prit les armes fort jeune, 8î iignala fon courage en plulieurs occafions ; principalement dans un combat où il perdit un œil, ce qui le fit appeller Zi/f/i , c’eft- à-dire, Borgne. L’Hérefie de Jean Hus ayant infede prefque toute la Bohême, il fe fit Chef des Hérétiques, & fe vit bien-tôt à la tête de quarante mille hommes , &c remporta plufieurs vidoires contre les Catholiques. Il fit bâtir une Ville dans un lieu avantageux , 8c fort d’afllette , qu’il nomma Thabor ; d’où depuis ils furent appeliez Thaborites. Pendant qu’il affiegeoit la Ville de Rubi , il perdit ion autre œil d’un coup de flèche ; & ne lailTa pas néanmoins de continuer à faire l»guerre, de donner des batailles , 8c de gagner de grandes vidoires. Il fe donna un grand combat devant Aug fur l’Elbe , que Zifca affiegeoit , où neuf mille i-.atholiques demeurèrent fur 1.1 place. Zifca abufant de la vidoire fit mourir quantité de Gentilshommes, qui lui demandoient la vie, fit abattre les EglifeF, 8c exerça mille cruautez contre les Prêtres. Enfuite il ailîegea la Ville de Prague , 8c lui accorda la Paix. Cependant l’Empereur Sigifmond voyant le bonheur de cet Hérétique, lui fit propofer fous main , qu’outre le Gouvernement du Pais, il le feroit Chef des Troupes : pourvu que toutes les Villes reconnuiîent leur Prince légitime. Zifca accepta volontiers ces conditions, 8c étoit en chemin pour aller trouver Sigifmond, lors que la pefte délivra la Bohême d’un fi cruel Ennemi. Etant à l’extrémité , il ordonna que fa chair fut laiffée en proye aux oifeaux , 8c aux bêtes fauvages : 8c que de fa peau on en fît un tambour ; affùrantque les ennemistuiroientauffi-tôt qu’ils en entendrojent le fon. On exécuta fa volonté , 8c on vit l’effet de ce qu’il avoit prédit. Car les Ducs de Saxe, le Marquis de Brandebourg , èc l’Archevêque de Trêves , étant entrez dans la Bohême avec une puiffante armée , fur le point de donner la bataille , les Catholiques furent tout à coupfailis d’une telle frayeur, qu’ils tournèrent le dos honteufement, , abandonnant le bagage & : l’artillerie. Bien-tôt après, les Catholiques fi- , rent une autre Croifade , fous la conduite de trois Archevêques Eledeurs , 8c de Frédéric Duc de Saxe : mais dès que l’Ennemi parut, ils prirent la fuite. Il eft certain que le tambour fait de la peau de Zifca n’avoit aucune qualité qui pût jetter cette épouvante dans l’efprit des Catholiques , mais rjmagfhaiion des Allemands fut foible en ces rencontres, foit qu’ils crûflent que ce tambour étoit enchanté pour les effrayer , 8c les mettre en defordre ;ou qu’ils fe perfuadaffentquelesHuflStesétoicnt invincibles avec ce refte de ce Général < qui avoit remporté tant de vidoires : ou plutôt les troupes Catholifjuesétoientcompoféesdefoldatslevezà la hâte, fans adreffe8c uns expérience, qui s’épouvantèrent à la vue des Hérétiques ; lefquels étoient des gens aguerris , & redoutables par le nombre des batailles qu’ils a voient gagnées. * jEneas Sylvius , Hï/ar. fi«)is>». Voyez Jeun Zifca. SUP.

ZITTA W , Ville d’Allemagne dans la haute Luface fur le Neifl" 8c fur la frontière de Bdheme , à quatre lieues d’Allemagne de Gorîitz , vers le Midi 6c vers Prague, elle appartient à l’Eledeur de Saxe.’Wenceflas, RoideBoheme,lafit fortifier ou bâtir en 115^. *Baudrand. ZIZ, ou ZizEs.chaîne de Montagnes dnns la Province deChaus,au RoyauraedeFezen Afrique, vers le Midi ; Elles font peuplées d’habitans fi endurcis au froid , que, parmi les néges & : les glaces, ils font fort peu vêtus , & ont toujours la tête nue. Il y a un li grand nombre de couleuvres dans les bois, qu’elles vont par les maifons, 8c s’aprochent lors qu’on mange , afin qu’on Iftir jette quelque chofe ; 8c ne font aucun mal fi on ne les irrite. On trouve des mines d’argent dans deux de ces Montagnes , nommées Aden , &c Arucanes : mais ces Peuples en font peu de profit , parce qu’ils ne travaillent gueres. * Marmol , de l’Afrique liv. 4. Baudrand.

ZIZIME, DU ZiziM, fils de Mahomet II. Empereur des Turcs, ^ frcre de Bajazet II. Pendant le règne de Mahomet , Zizime avoit le Gouvernement de Lycaonie dans l’Afie Mineure ; in Bajazet gouvernoit la Paphlagonie : de forte que ces deux frères fe trouvèrent éloignez de la Porte, à la mort du Sultan. Ils avoient toujours été féparez l’un de l’autre , in ne s’étoient jamais vus qu’une feule fois par une politique de Mrthomet , qui craignoit que l’amitié ne les unît contre lui, ou que lajaloufie ne mît de ladiviCon entr’eus. Zizime, dont le nom fîgnifie Amour en Langue Turque , avoit l’efprit vif, l’âme noble 8c toutes les inclinations genereufes. Il n’avoit pas moins de pafljon pour les Lettres que pour les armes : 11 favoit les Langues , entr’ autres la Greque, î>^ l’Italienne qu’on parloit à Rhodes. Il entreprit même d’écrire l’hiftoire de Mahomet fon père ; 8c il y travailloit, lors qu’il apprit la nouvelle de fa mort. Il étoit zélé pour la Religion Mahometane, 8c ne laiflbit pas d’aimer les Chevaliers de Rhodes, que fon père haïlfoit à mort. Bajazet au contraire , dont le nom fignifie Ldair , ou Foudre , démentoit ce titre par la qualité de fon efprit qui étoit pefant , 8c celle de fon cœur , qui ne refpiroit rien moins que la guerre. Auffi- tôt que Zizime 8c Bajazet firrent la mort de leur père , ils ne longèrent tous deux qu’à s’emparer de l’Empire. Bajazet foûtenoit que la Couronne lui appartenoit , parce qu’il étoit l’aîné. Zizime prétendoit monter fur le thrône , parce qu’il étoit né depuis que Mahomet avoit été Empereur, 8c que Bajazet étoit venu au monde, Dddd ^ lors