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meya, comme je l’ai déjà dit. Aben-Xauhar fut ſon Lieutenant General, mais n'étant pas ſatisfait, il mourut de maladie ou de déplaiſir, en 1569. ou 70. * De Thou, Hist. li. 48.

ABEONE &ADEONE, nom de deux Divinitez, que les Payens avoient en grande veneration, parce qu’elles préſidoient aux voyages. S. Auguſtin, l. 4. & 7. de la Cité de Dieu.

ABERDEEN, Ville. Cherchez Aberdonne.

ABERDONNE, ou Aberdeen, Aberdonia, Aberdona ou Devana. Il y a deux villes voiſines de ce nom, ſur les côtes Orientales de l’Ecoſſe, vers le Nord, que l’on nomme pour les diſtinguer, l’une Old-Aberdeen, la vieille Aberdeen, & l’autre New-Aberdeen, la nouvelle Aberdeen.

ABERFAW, Gadiva, ville de l’Iſle d’Angleſei, ſur la côte du païs de Galles en Angleterre. * Camden, deſc. Britan. Sanſon, in tab. Geogr.

ABERNETHY, Abernethum & Abernætea, ville d’Ecoſſe dans la Province de Strath-Erne. Elle a été autrefois capitale des Pictes, avec un Evêché, que le Roi Canut ou Kennet fit transferer à S. André. * Boëtius, li. 2. Hiſt. Scot. Camden, deſc. Mag. Britann. Le Mire, Geogr. Eccl. &c.

ABESAN, de la Tribu de Juda, jugea les Iſraëlites durant ſept ans, après la mort de Jephté. Nous ne trouvons rien de remarquable de lui, ſinon qu’il eut trente fils, avec leurs femmes, & trente filles auſſi mariées. Il fut enterré en Bethléem, vers l’an du Monde 2855. Quelques Rabbins, comme Salomon Jarchi, & le Paraphraſte Chaldéen, ont crû que ce Juge des Iſraëlites eſt le même que Booz, s’étant abufez ſans doute, en ce que l’un & l’autre étoient de Bethléem ; mais cela n’eſt du tout point conforme à la verité. * Juges, 12. Torniel, A. M. 2855.

ABGARE. Chercher Abagare.

ABGILLE (Jean) eſt le nom d'un certain Prince Frizon, qui ſe mêla de faire une Hiſtoire de Charlemagne, remplie de fables, y parlant de ſes voyages dans la Paleſtine & dans les Indes. * Sufridus Petri, de Script. Friſ. 'Voſſius, de Hiſt. Lat.

ABIA, riviére de la region de Zagathay, l’une de celles, qui font la riviére d’Abiamu du côté gauche, ou bien la haute partie de l’Abiamu. Anciennement haute partie de la riviére d’Oxus.

ABIA, ou ABIAM, Roi de Juda,étoit fils de Roboam & de Maacha, fille d'Abeſſalom. Il commença à regner à l'âge de dix-huit ans. Sa mauvaiſe éducation l'emporta à ſuivre les crimes de ſon père, & ayant gagné une ſignalée victoire ſur Jeroboam Roi d’Iſraël, qui avoit une armée plus forte que la ſienne, il eut pourtant aſſez d’ingratitude, pour ne pas obſerver ce qu’il avoit promis à Dieu, durant le combat ; qui conſiſtoit à lui conſacrer les dépouilles des ennemis. L’Hiſtorien ſacré dit que l’armée de Jeroboam étoit compoſée de cinq cens mille hommes. Joſeph en parle comme d’un Prince juſte & craignant Dieu. Dieu, dit-il, abattit de telle ſorte l’orgueuil & le courage des ennemis d’Abia, que nous ne voyons point, ni dans toute l’Hiſtoire Grecque, ni dans toutes celles des Barbares, qu’il ſe ſoit jamais fait un tel carnage, dans aucune autre bataille. Car cinq cens mille hommes du parti de Jeroboam demeurerent morts ſur la place, dans cette grande et illuſtre victoire, que Dieu accorda à la pieté du Roi Abia. Ce juſte & glorieux Prince emporta enſuite d’aſſaut Bethel, Iſſan & pluſieurs autres places, gagna tout le païs qui en dépendoit, &c. Abia laiſſa, de quatorze femmes qu’il eut, vingt-deux fils & ſeize filles; & mourut l’an du Monde 3079. après en avoir regné trois ſeulement. * III. des Rois, 15. II. Des Paralipomenes, 13. Joſeph, li. 8. Antiqu. ch. II. Torniel, A. M. 3077. & 3079.

ABIAMU, ou Albiamu, Riviere ou plutôt confluent des Rivieres d’Abia & d’Amus, de la region de Zagathay. Anciennement baſſe partie de la Riviere d’Oxus.

ABIATHAR, Grand Sacrificateur des Juifs, étoit fils d’Achimelech qui avoit eu la même dignité. Ce dernier reçut David chez lui, comme je le dis ailleurs, & ce procedé parut ſi oſſenſant à Saul qui n’aimoit pas David, qu’il fit mourir Achimelech & quatre vingts & cinq Prêtres. Abiathar fut le feul qui échappa. Il fut depuis grand Sacrificateur, & donna à David des marques de ſa fidélité, & ſurtout durant la revolte d’Abſalon. Après cela néanmoins Abiathar s’étant engagé à ſervir Adonias & à le mettre ſur le throne de David ſon pere, & Salomon n’étant pas ſatisfait de cette conduite, le priva de ſa dignité. Ainſi s’accomplit ce que Dieu avoit predit à Eli, que ſa poſterité ſeroit punie, à cauſe des crimes de ſes deux fils. * I. des Rois, 2. III. des Rois, 2. Joſeph, li. 7. & 8. antiq. Torniel, A.M. 3020.

ABIAZARES. Cherchez Abizares.

ABIB, premier mois de l’année ſacrée des Juifs, autrement appellé Niſan. Voyez Niſan. SUP.

ABIBALE, Roi de Tyr, vivoit du tems de David & fut pere de cet Hiram, qui fut ami & allié de Salomon. Joſeph parle de lui dans le premier livre contre Apion. Il raporte auſſi le témoignage de Menandre & de Dion, qui font tous deux mention d’Abibale & de ſon fils. * Joſeph, li. 8. antiq. Jud. c. 2.

ABIBE. Cherchez Abaimbe.

ABIDOS, Château. Cherchez Abyde.

ABIENS, peuples de Scythie, leſquels ayant toujours conſervé leur liberté depuis Cyrus, la vinrent offrir à Alexandre le Grand, lorſqu’il étoit à Maracande. On admira leur modération, en ce qu’ils ne faiſoient jamais la guerre, qu’à ceux qui leur vouloient ôter la liberté. * Quinte Curſe, li.' 7.

ABIGAIL, femme de Nabal qui demeuroit au mont Carmel, au midi de la Tribu de Juda. Nabal ſon mari étoit avare, brutal & malfaiſant. David pourſuivi par Saül, avoit toûjours eu de grands égards pour tout ce qui lui appartenoit, mais dans une grande neceſſité, il lui envoya demander quelques rafraichiſſemens, pour lui & pour ceux qui l’accompagnoient. Nabal ne répondit que par des paroles offenſantes, & David alloit ſe venger de ces outrages. Mais Abigail calma ſon juſte reſſentiment, par ſes honnêtetez & par ſes préſens. David en fut charmé, & il lui témoigna bien-tôt l’inclination, qu’il avoit pour elle. Car Nabal étant mort, il lui manda, qu’il la vouloit épouſer. Abigail témoigna d’abord, qu’elle ſe croyoit indigne de ce bonheur, & enfuite elle vint trouver David, qui l’épouſa. * I. des Rois, 25. Il y auſſi Abigail, fille de Naas, ſœur de Servia, mere de Joab. * II. des Rois, 17.

ABIHAIL, pere de Suriel, Chef de la famille des Moholites, dont il eſt parlé dans le troiſiéme Chapitre des Nombres. C’eſt auſſi le nom de la femme de Roboam, ſucceſſeur de Salomon. Et d’une troiſiéme, femme d’Abſur. * Nombres 3. II. Paralipomenes II.

ABILA ou Abilap, Montagne du Royaume de Fez, que les Anciens nommaient Ampeluſia, parce qu’elle étoit couverte de vignes. Quelques Auteurs la croyent une des colonnes d’Hercule. Voyez Abyla. * Jean Leon, p. 3. Marmol, &c. [On nommoit auſſi Abila une ville de la Syrie Creuſe, & ſon territoire s’appelloit Abilene. Baudrand. ]

ABILAMERODACH, Roi de Babylone, eſt le même que Evilmerodach : il avoit encore d’autres noms, car on l’appelloit auſſi Ulmerodach, & Labynete. Cherchez Evilmerodach. SUP.

ABIMELECH, Roi de Gerar dans la Paleſtine. Abraham ſe retirant chez ce Prince, feignit que Sara étoit ſa ſœur. Abimelech en étant devenu amoureux, la lui enleva. Mais Dieu l’empêcha d’accomplir ſon mauvais deſſein par une maladie qu’il lui envoya : & le menaça même en ſonge, de le faire mourir, s’il ne rendoit cette femme. Abimelech raconta ce ſonge à ſes Officiers, & faiſant venir Abraham, il ſe plaignit à lui du menſonge qu’il lui avoit dit, puiſqu’il l’avoit mis dans le danger de commettre un très-grand crime. Abraham lui répondit, qu’il n'avoit point parlé contre la verité, en appellant ſa ſœur Sara, qui étoit la fille de ſon frere. Abimelech enſuite de cette réponſe lui donna des terres & de l’argent, & il contracta alliance avec lui. Depuis Iſaac s’étant retiré dans le païs de Gerar, Abimelech lui témoigna beaucoup de bonne volonté : mais prenant garde que Dieu le favoriſoit en toutes choſes, il en conçût de l’envie & le pria de ſe retirer. Iſaac ſe retira dans un lieu nommé Pharan, qu’il quitta aux conducteurs des troupeaux du même Abimelech, lequel lui envoya un des principaux de ſa Cour, pour renouveller avec lui l’alliance ; qu’il avoit euë avec ſon pere Abraham. * Geneſe, 20. 21. & 26. Joſeph, li. I. Ant. c. 11. & 17. Torniel, A. M. 3139. &c.

ABIMELECH, bâtard de Gedeon, qu’on nommoit auſſi Jerobaal, qui l’avoit eu d’une femme nommée Drome ou Druma. Après la mort de ſon pere, il alla à Sichem, qui étoit le lieu de la naiſſance de Druma. Ses parens lui donnerent de l’argent, & il l’employa à attirer les plus méchans hommes du païs, & enſuite étant revenu dans la maiſon de ſon pere, il tua ſoixante & dix fils légitimes, que Gedeon avoit eus de diverſes femmes. Joatham fut le ſeul qui ſe ſauva. Cependant Abimelech uſurpa la domination & foulant aux pieds toutes les loix, l’exerça avec une ſi grande tyrannie, qu’il ſe rendit inſupportable à tout le monde. Quelque tems après, le jeune Joatham, ayant appris que les Sichemites étoient aſſemblez à la campagne, près de la montagne de Garizim, parut tout d’un coup ſur le haut de ce mont & leur reprocha leur ingratitude. Trois ans après, les Sichemites laſſez des cruautez de ce Tyran, le chaſſerent de leur ville ; & crurent être à couvert de ſon reſſ ’ſentiment, en ſe mettant ſous la protection d’un Prince nommé Gaal. Mais ils furent trop foibles contre Abimelech, qui ſurprit Gaal & detruiſit leur ville juſques aux fondemens. Enfuite il aſſiegea une ville nommée Thebes ; où voulant mettre le feu à une tour, dans laquelle les plus conſiderables des habitans s’étoient retirez, il fut écraſé d’un morceau de meule, qu’une femme lui laiſſa tomber ſur la tête. Mais ne voulant pas qu’il fut dit, qu’il étoit mort de la main d’une femme, il commanda à ſon Ecuyer de le tuer. * Juges, 9. Joſeph, li. 5. Antiq. c. 9. &c.

ABINADAB, Lévite. Cherchez Aminadab. Il y a auſſi eu Abinadab, fils d’Iſaï, & frere de David, dont il eſt parlé dans le premier Livre des Rois, c. 16. Un fils de Saül, & un troiſiéme, domeſtique de Salomon. * III. des Rois, 4.

ABIOSI, ( Jean ) de Naples, vivoit ſur la fin du XV. Siecle, vers l’an 1494. Il étoit Profeſſeur en Médecine & aux Mathematiques, & laiſſa divers Ouvrages. Il y a un Dialogue de l’Aſtrologie judiciaire, qu’il dédia à Alfonſe Roi de Naples, & qui a été mis au nombre des Ouvrages cenfurez, in indic. Expurgat.

ABIRAM, eſt le fils aîné de Huel, qui rebâtit la ville de Jericho. Il en eſt fait mention dans le III. Livre des Rois, ch. 16.

ABIRON, Levite ſediteux, s’éleva, avec Coré & Dathan, contre Moïſe & Aaron. Ils vouloient avoir part au gouvernement, & Dieu punit leur orgueuil & leurs murmures. Moïſe les pria de venir devant Dieu avec leurs encenſoirs, & la terre s’étant ouverte ſous les pieds de ces factieux, les devora avec leurs tentes & tout ce qui leur appartenoit. En même tems, le feu du Ciel conſuma deux cens cinquante de leurs partiſans. Cette punition étonna les autres. Elle arriva dans la dix-neuviéme Station, qui eſt celle de Céelatha. * Nombres, 16. Joſeph, livre 4 c. 2. Torniel, A.M. 1547.

ABISAG, jeune fille Sunamite, d’une excellente beauté, que l’on avoit choiſie dans tout Iſraël, pour ſervir David dans ſa vieilleſſe. Depuis, Adonias demanda la permiſſion de l’épouſer ; mais Salomon pénetrant ſon deſſein, qu’il crut dangereux, le fit mourir. * III des Rois, I. Joſeph, li. 7. & 8. Ant.

ABISAI, fils de Servia, & frere de Joab & d’Azahel, eſt nommé entre les braves, qui vivoient ſous le regne de David. L’Ecriture remarque que lui ſeul tua trois cens hommes. Il ſe trouva à la bataille, qui fut donnée contre les partiſans d’Isboſeth, & il y fit très-bien. Depuis il tua dix-huit mille des Iduméens dans une bataille, & les rendit tributaires, ayant mis ſur eux une impoſition par tête. Une autre fois, dans une bataille contre les Philiſtins, il tua un géant,

nommé