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Le Sr. Moreri avoit dit que Phacée tua Phaceja en trahiſon, dans un feſtin. Il ajoûtoit qu’il fut proclamé Roi par ſes Créatures, la plûpart ſoldats, ayant été Meſtre de Camp d’un Regiment de mille hommes. On a mieux aimé s’en tenir à l’Ecriture ; & ces noms de Charges Modernes ſont auſſi bien placez ici, que ſi l’on appelloit Pape, le grand Prêtre des Hebreux, ou le Sanhedrin, le Parlement.

On a auſſi beaucoup changé l’Article de Phalante, dont l’Auteur rapportoit l’Hiſtoire tout autrement qu’elle n’eſt dans les Anciens, en la voulant trop abreger. À cauſe de cela, on a ajouté auſſi quelque choſe à l’Article de Philoctete. On a auſſi réformé celui de Philolaus de Crotone, où il étoit dit que c'eſt le premier, qui a écrit de la nature des choſes, des Pythagoriques, qui commencent ainſi : dans le Monde ; pour dire que c’eſt le premier des Pythagoriciens, qui ait écrit de Phyſique.

Comme le Sr. Moreri cite ſouvent, ſous le nom d’ Auteurs Latins, les Modernes qui ont écrit en Latin, lors qu’il parle des noms Latins des Villes & des Provinces de l’Amerique, & des autres pais inconnus aux anciens Romains : il ſemble que ſous le nom d’Auteurs Latins, il entend auſſi quelquefois les Grecs, comme lors qu’il dit que les Auteurs Latins appellent la Phocide, Phocis, qui eſt le nom Grec de cette Province. Ces maniéres de parler étant trop irrégulieres, on a crû les devoir changer.

Dans l’Article des Pyramides, il y avoit Cophus, pour Cerpheres, & Micerine pour Nitocris. Dans celui de Polybe, l’Auteur, après avoir dit que nous n’avons plus d’entiers que les cinq premiers livres de cet Hiſtorien, ajoûtoit : avec des Abregez, des douze ſuivans, qu'on croit être de la façon de M. Brutus. Et en effet ce dernier aimoit ſi fort la lecture de l'Hiſtoire de Polybe, qu'il la préferoit à celle de Ciceron. Tout cela eſt de l’invention du Sr. Moreri, pour n’avoir pas bien entendu Voſſius, de qui il l’a tiré.

De pluſieurs corrections, que l’on a faites dans ce que l’Auteur diſoit de Pompée le Grand, & qu’il ſeroit trop long de rapporter, on en mettra ici une, qui juſtifiera la neceſſité qu’il y avoit de revoir ce Dictionaire. Il diſoit que Ceſar alla à Rome, d’où Pompée étoit ſorti, & avoit paſſé en Sicile, puis en Eſpagne, & étoit enfin venu en Macedoine. Ceux qui ont quelque connoiſſance de la guerre civile de Ceſar & de Pompée, n’ont pas beſoin qu’on réfute ces particularitez inventées. L’Auteur diſoit auſſi mal à propos, dans l’Article de Pompeja, que Ceſar l’épouſa après la mort de Calpurnie, puis que Calpurnie fut la dernière femme de Ceſar.

Il aſſuroit que Poſſeſſeur Evêque Africain avertit le Pape Hormiſdas, au ſujet des Moines de Schitie, qu’on accuſoit de ſuivre les ſentimens de Fauſte de Riez, contraires à S. Auguſtin. On pourra voir ce qui en eſt, en liſant ce que l’on en dit, dans cette Edition.

On a auſſi parlé plus exactement des Editions des Oeuvres de Priſcien, & de Publius Syrus ; mais ſi l’on pouvoit douter du peu d’exactitude de l’Auteur, en parlant des Antiquitez Romaines, il faudroit ſeulement lire ce qu’on a mis ſur le mot de Publicains. Outre ce qui paroîtra, on a changé ces mots qu’outre la haine des Juifs qu’ils s’attirerent, ils meriterent principalement celle de Jeſus-Chriſt, ce qui eſt faux. Jeſus-Chriſt ne cenſure nulle part la profeſſion des Publicains ; il dit au contraire qu’ils precedoient, dans le Roïaume des Cieux, les Docteurs de la Loi.

L’Auteur n’avoit pas parlé, avec plus d’exactitude, des Puritains d’Angleterre. Il diſoit qu’outre les erreurs de Calvin qu’ils profeſſent, ils en ont quelques particulieres, dont la principale eſt de croire qu’ils ſont les ſeuls, qui ont la pure doctrine. C’eſt-là une erreur commune à toutes les Societez Chrétiennes, dont les ſentimens ſont oppoſez à ceux des Apôtres. Il diſoit auſſi que les Puritains ne veulent pas porter un ſurplis à la façon des autres Presbyteriens ; il vouloit dire des Epiſcopaux.

Outre l’addition qu’on a faite ſur le mot de Quaker, on en a corrigé l’orthographe, l’Auteur ayant écrit Quaquer, & dit qu’il venoit de Quaquen, au lieu de Quake.

On a ajouté pluſieurs choſes ſur l’Article des Remontrans, qui n’étoient pas aſſez connus de l’Auteur. On en verra une partie renfermée entre des crochets, mais on a encore mis ce qui y eſt depuis ces mots, aux États de Hollande, juſqu’à ceux-ci : On leur a donné le nom &c. On a encore rectifié ce qui étoit dit touchant leurs Ecrits, peu connus à celui qui avoit fait cet Article. Mais l’Imprimeur avoit omis une ligne dans la citation de M. Stoupp, pag. 248. col. 2.. l. 30. où avant ces mots : qui n'ont rien ajoûté, il faut lire, ceux qui portent ſon nom. Il y en a cependant qui &c.

On verra, ſi on veut en prendre la peine, ce qu’il y a ſur l’Article de Rigaut, & ſur les autres ſur leſquels on a fait quelque addition.

Dans celui de Reuchlin, outre ce mot qui étoit écrit ſans H, & où il y en doit avoir une, il y avoit Pfeffercon, pour Pfeffercorn.

En parlant de S. Remi, l’Auteur, qui aſſûre quelquefois comme indubitables les choſes du monde les plus incertaines, diſoit que Maldonat a eſtimé que S. Remi étoit Auteur des Commentaires ſur les Epitres de S. Paul, qui ſont d’un Auteur plus ancien, & ſans doute, diſoit-il, de S. Ambroiſe, comme les doctes Critiques l’avouent. Il vouloit dire, comme d’habiles Critiques le ſoûtiennent, & l’on a corrigé cette expreſſion en une infinité d’endroits ; mais ce qu’il y a de plus à reprendre, c’eſt que cela eſt faux. Les plus habiles Critiques Catholiques diſent qu’ils ne ſont point de S. Ambroiſe. Voyez Rivet dans ſon Critique Sacré Liv. III. c. 18. Cave Hiſtor. Literar. & Du Pin Biblioth. Eccleſiaſtique.

Il y avoit une autre eſpece de faute, dans l’Article de Rhodoman, où on liſoit le Comte de Smyrne pour le Quinte de Smyrne. Apparemment il y avoit Cointe (c’eſt comme les Grecs écrivent Quinte) dont les Correcteurs avoient fait le Comte.

En parlant des Rois de Rome, l’Auteur avoit mis deux fois Servius Hoſtilius, pour Servius Tullius. Dans une autre choſe qui regarde Rome, mais qui n’eſt pas ſi ancienne, l’Auteur avoit feint une circonſtance, qui ne ſe trouve pas dans l’Hiſtoire. C’eſt que Jule Ceſar eut un ordre de la part du Senat de ne pas paſſer le Rubicon, avec ſon armée &c. Il n’y eut point là-deſſus de défenſe faite à Ceſar, mais c’étoit ſe rendre criminel d’État, que de ſortir de ſa Province avec ſon armée. Or le fleuve Rubicon ſéparoit la Gaule Ciſalpine, Province de Ceſar, du reſte de l’Italie.

Le Lecteur pourra voir ce que l’on a dit ſur Sabazie, dont on a encore réformé l’Article, ſur Sabbatique, ſur Sacchus, ſur Samaritains, ſur Saturne, ſur Saül, ſur Saxe, ſur Scenites, ſur Semi-Ariens, & ſur Semi-Pelagiens, ſur Sens, ſur Servet, &c.

Sacadas, Poëte Grec, avoit inſtitué, ſelon l’Auteur, le Chœur Dorique, & inventé les Strophes de vers. Cela eſt en partie faux & en partie mal exprimé.

Il eſt auſſi faux que le Lac Samachonitis ſoit ſur la côte de la mer de Galilée, puis qu’il en eſt éloigné de quatre ou cinq lieuës au Nord.

On