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Felix, Evêque d’Urgel, qui fut condamné au Concile de Francfort ne ſoûtenoit pas ſimplement que Jeſus-Chriſt n’étoit fils de Dieu, que par adoption ; il ajoûtoit que c’étoit entant quʼhomme, comme ceux qui ont écrit cette hiſtoire, & particulièrement De Marca, que l’on a ajoûté à la fin de l’Article, l’ont remarqué.

Les Fecialiens, comme parle l’Auteur, ou les Feciales n’avoient pas, ainſi qu’il diſoit, le droit de faire la paix, & de déclarer la guerre. On ne peut pas dire avec lui, qu’ils avaient tant de crédit pour ces choſes qu’on n’auroit jamais oſé les entreprendre, ſans leur participation. Ce n’étoit qu’une eſpece de herauts, qui, en vertu de leur charge, n’avoient aucune part dans les déliberations.

Sur l’Article de Feliciſſime, au lieu de Prêtre Héretique, on a mis Diacre Schiſmatique ; & l’on pourra s’aſſurer de la néceſſité de cette correction, en liſant les Annales de J. Pearſon.

L’Auteur du Supplément avoit dit qu’Ottavio Ferrari étoit Profeſſeur de Philoſophie à Milan, & vivoit en 1640. On a corrigé cet endroit, comme on le verra. On peut remarquer que ce qui eſt dit ici, touchant les Lampes ſepulcrales, eſt tiré non de l’Auteur, mais du 2. Tome de la Bibliotheque Univerſelle. Cet endroit a encore été mieux retouché, dans cette ſeptiéme Edition.

On verra, ſi l’on veut, ce qu’on dit ſur Marcile Ficin, Nobilius Flaminius, Robert de Fontevraud & la Formentera : & l’on pourra comparer l’article de France, avec les Editions précedentes, parce qu’on y a rectifié divers endroits, que l’on ne peut rapporter. On dira ſeulement, que l’Auteur ayant appellé les Gaules, toute cette grande Monarchie, on a mis ce grand païs ; parce que ce n’étoit point une Monarchie ſeule, qui s’étendit, comme il dit, depuis le Rhin juſqu’au Rubicon. Il avoit auſſi dit que les trois parties des Gaules Togata, Bracchata, Comata, avoient pris leur nom des habillemens des peuples, qui les habitoient ; mais c’eſt ce qu’on ne peut pas dire de la partie nommée Comata, à moins qu’on ne prît les cheveux pour une eſpece d’habit. On a auſſi corrigé ce qu’il diſoit, que les habitans de la Gaule Ciſalpine ſe ſervoient de longues veſtes, comme les Romains, & les Levantins Il y a une très-grande différence entre la robe Romaine & les veſtes des Turcs.

Dans l’Article de Corneille Gemma, l’Auteur parlant de la nouvelle étoile, qui parut en 1572. dans la conſtellation de Caſſiopée, l’avoit nommée deux fois Comete. Mais c’étoit une étoile fixe.

Voyez ce qu’on a remarqué ſur 'Gerbert, Gorgon, Gomar, Grenoble, & Grotius. L’Auteur avoit dit de Goropius, qu’il prit des ſujets bas & rempans, & qu’il donne dans les fables du vulgaire ; mais c’eſt tout le contraire, cet Auteur étant plein de Paradoxes.

En parlant de Matthieu Gribaud, il dit que c’étoit un Juriſconſulte de Tubinge, on avoit oublié de corriger cet endroit, dans la VI. Edition. Il étoit Italien, & Juriſconſulte de Padouë. Selon nôtre Auteur, il diſoit qu’il n’y avoit point de perſonne en Dieu ; il vouloit dire qu’une perſonne. En corrigeant ainſi, comme on l’a fait ici, il étoit inutile d’ajoûter que Gribaldi croyoit que la Trinité étoit une impoſture, que l’Egliſe avoit invoqué Dieu par Chriſt, ſans que le Verbe fût fils de Dieu. Il ne falloit non plus pas dire qu’on le mit au nombre des Deiſies, Trideiſies, ou Trinitaires. Etant Socinien, il n’étoit rien moins que Trinitaire.

Sur le mot de Gueldres, il y avoit non ſeulement Hardervick pour Harderwyk, Betuve & Veluve pour Betuwe & Veluwe ; mais encore Hatten pour Hattem, Skein pour Schenk, & les États d’Hollande, pour les États Géneraux.

On a ajoûté quelque choſe ſur Habert & ſur Habiſſinie, qui eſt marqué entre des Crochets, mais l’Auteur diſoit encore ſur le ſecond de ces mots, que les Ethiopiens appellent l’Hydromel Mede, qui eſt un mot Allemand, Flamand, & Anglois, au lieu de Tzed.

Sur Haimeren, il y avoit Reginbourg, pour Regenspurg en Allemand ; ou plûtôt Ratisbonne, en François.

On a beaucoup ajoûté au mot d’ Harpye, comme on le verra ; mais on a preſque entierement réfondu l’Article de la Haye, ce que l’on ne ſauroit reconnoître qu’en comparant les Editions.

Hebron ville de la Paleſtine, dans cette Edition, étoit nommée, dans les précedentes, ville de Syrie, ce qui n’eſt pas conforme à l’uſage moderne de ce mot ; quoi que, dans les écrits des Anciens, la Syrie comprenne auſſi la Paleſtine. Dans l’Edition de Lyon, il étoit dit, qu’ Enac étoit deſcendu d’Arbé, mais on a corrigé cet endroit, parce qu’il n’eſt pas conforme à l’Ecriture. On a auſſi retranché, ſur l’Article d’Heber, ce que l’Auteur avoit dit, qu’il fut un grand Prophete beaucoup conſideré, parce que l’Ecriture n’en dit rien.

Sur Hepheſtion de Thebes, le Sr. Moreri avoit dit que l’Horoſcope eſt proprement cette Science du regard des Aſtres, à la naiſſance de quelcun, que les Mathematiciens nomment Apoteleſme. On a corrigé cette étrange définition.

Le Lecteur reconnoîtra ce que l’on a ajoûté ſur les mots d’ Hercule, d’ Herman de Lerbeke, d’ Hermes Triſmegiſte et de Heros. Mais on a ôté ici, dans pluſieurs Articles, une infinité de fautes d’orthographe, qu’on ne ſauroit indiquer, ſans être trop long.

Heſiode, ſelon l’Auteur, étoit fils d’un Pere qui vint d’Aſie 'en la Grece Occidentale. Mais on a mis ici en Grece ; parce qu’encore qu’il y eut des Grecs ſur les côtes de l’Aſie Mineure, on n’appelloit point ordinairement ce païs la Gréce Orientale, de ſorte qu’il n’y a point d’équivoque, à dire ſimplement en Grece. Le Sr. Moreri, en parlant des Ouvrages d’Heſiode, s’exprimoit ainſi : Un dit le Bouclier de la géneration des Dieux, ce qui confond deux Poëmes en un. On verra ce qu’on a remarqué ſur le Catalogue des Héreſies qui eſt plein de menſonges, & d’impertinences. On l’auroit dù retrancher, ſi l’on avoit voulu en uſer à la rigueur ; mais on l’a laiſſé paſſer, afin qu’on ne crût pas qu’on eût retranché ce qui peut être deſavantageux à la Religion Proteſtante.

On a ajoûté diverſes choſes aux mots d’ Hilaire d’Arles, d’ Hylas, & de Hollande ; mais outre ce qui paroîtra d’abord, ſur ce dernier mot, & diverſes petites fautes, il eſt bon de remarquer qu’au lieu de ces mots : Ce ne ſont que prairies, que la mer couvrirait, ſans les digues, il y avoit : Ce ne font que longues prairies que la mer ravage en hiver, & elle n’en ſortiroit point ſi on ne lui donnait la chaſſe, par l’invention de certains moulins qui mettent le Païs à ſec. Si la mer ravageoit en hiver les prairies de Hollande, on n’y feroit pas ſi grande quantité de fromage & de beurre, & le païs ne ſeroit pas même habitable. Au lieu de ce qu’on dit, dans cette Edition, du deſſeichement de quelques endroits de la Hollande, l’Auteur diſoit que lors que quelcune des digues eſl menacée en hiver, les habitans y étendent des voiles de navire, & puis s’y appuyent deſſus pour la ſoûtenir avec les épaules : Si l’on n’avoit d’autre moyen pour fortifier les digues, il y a long-tems que la Hollande ſeroit inondée L’Auteur avoit auſſi dit que les États bannirent de leurs terres la Religion Catholique ; il falloit dire, l’exercice public, puisqu’il y a encore un très-grand nombre de Catholiques, dans les villes & à la campagne, qui ont des lieux d’exercices, ſans qu’on leur faſſe aucune peine, ſi ce n’eſt qu’ils n’ont pas de bâtimens publics. L’Auteur avoit auſſi dit qu’il y a ſix villes, qui ont ſéance aux États de Hollande, au lieu de dix- huit ; & outre les deux Compagnies