le quatrième jour arrive, et la Dame n’a point l’air de s’en inquiéter. Toutefois, Guillaume jeûne toujours et ne mange d’aucune chose. Amour l’assaut sans trêve et le pauvre garçon a perdu totalement la couleur. Ce n’est pas merveille s’il maigrit ; il ne mange rien et veille continuellement. Parfois, dans son délire, Guillaume se figure que la Dame, cause de sa perte, est dans son lit ; qu’il la tient entre ses bras et en fait tout son contentement. Tant que cela dure, Guillaume est heureux, car il accole et baise ce qu’il aime ; et quand la vision disparaît, il recommence ses soupirs et ses plaintes. Il étend ses bras et il ne rencontre que le vide, hélas ! Dieu, qu’on est fou de poursuivre des folies. Guillaume cherche sa Dame
Page:Moréas - Trois Nouveaux Contes de la vieille France, 1921.djvu/97
Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
De La Vieille France