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dames dans sa petite maison, puis dans son jardin.

— Madame, dit Frédéric, je n’ai ici pour vous tenir compagnie aucune personne digne de vous. Ainsi excusez-moi de vous laisser avec cette femme de jardinier : c’est une simple et bonne créature. Quant à moi, je vais faire mettre la nappe.

Frédéric avait enduré patiemment les coups du sort et la perte de sa fortune. Mais à cette heure il regrettait et maudissait âprement l’imprévoyance et la folie de son passé.

Le voilà pauvre et dénué, sans rien qui puisse faire honneur à la gentille dame !

La tristesse et la rage lui serraient le cœur.

Il courait dans sa maison, la tête perdue, et il ne trouvait ni argent ni quelque objet pour mettre en gage.

Et l’heure avançait.

Tout-à-coup, Frédéric aperçoit son fidèle faucon, perché sur sa barre.