Le poète Olivier de Magny aima la belle et docte Louise.
L’a-t-il aimée avec cette humeur inconslante. dont il tire vanité dans les vers suivants :
La nature m’a fait, et la nature est belle
Par la diversité que nous voyons en elle ;
Je suis donq naturel, et ma félicité
En matière d’amour c’est la diversité.
Aymons donques partout, et ces sottes constances
Chassons de nos amours et de nos alliances,
Aymant quand on nous ayme et nous gardant toujours
La liberté d’entrer en nouvelles amours.
Paroles présomptueuses que les amants crient parfois très haut pour donner le change, en le prenant eux mêmes ! Mais Olivier de Magny ne se glorifie pas toujours d’être variable ; il a des accents mélancoliques où il dit qu’il aimera constamment, et vif et mort :
Vivons heureux, puis donc qu’il est ainsi
Qu’après la mort on peult encore aimer,
Et d’autant plus bienheureux s’estimer
Que moins on a de peine et de soucy.
Là-bas les soings, ne les mornes langueurs,
Ne les regrets, ne les soupçons hagards,
Les froides peurs, ne les traistres regards
Des vrais amans ne tourmentent les cœurs.