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Qui me rendra jamais l’hermine primitive,
Et le lis virginal, et la sainte forêt
Où, dans le chant des luths, Viviane apparaît
Versant les philtres de sa lèvre fugitive !

Hélas ! Hélas ! Au fond de l’Erèbe épaissi,
J’entends râler mon cœur criblé comme une cible.
— Viendra-t-on te briser, sortilège invincible ? —
Hâte-toi, hâte-toi, bon Devin, car voici

Que l’automne se met à secouer les roses,
Et que les jours rieurs s’effacent au lointain,
Et qu’il va s’éteignant le suave matin :
— Et demain, c’est trop tard pour les métamorphoses !