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Le TEMPS dit : je suis le temps, un et si simultané,
Et je stagne en ayant l’air de celui qui s’envole,
Mirage fruste et kaléïdoscope frivole,
Je vous leurre avec l’heure qui n’a jamais sonné.

Alors MAYA, Mayâ l’astucieuse et la belle,
Pose ses doigts doux sur notre front, qui se rebelle
Et câline susurre : Espérez toujours, c’est pour
Votre sacre que vont gronder les cymbales vierges,
Et vous aurez l’or et la pourpre de Bedjapour,
Esclaves dont le sang teint les cordes et les verges.